Taimaz SZIRNIKS – AFP
Mis à jour le 22 février à 21h04
Il s’agit d’une hausse de 26% du bénéfice net sur un an, a annoncé mercredi le groupe automobile né en 2021 de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler. Seul le géant des hydrocarbures TotalEnergies a fait mieux au sein du CAC 40 jusqu’à présent en 2022, avec un profit net de 20,5 milliards de dollars. La marge opérationnelle de Stellantis a atteint 13% du chiffre d’affaires en 2022, quasiment au niveau de Tesla ou Mercedes. Le groupe aux quatorze marques a enregistré un chiffre d’affaires en nette progression (+18%) à 179,6 milliards d’euros. Les hausses de prix, la chasse aux coûts et un dollar fort ont compensé largement une baisse du nombre de véhicules vendus en Europe.
Pour 2023, le groupe s’attend à ce que les marchés automobiles se redressent légèrement (+5% en Europe et en Amérique du Nord), et vise toujours une marge opérationnelle à deux chiffres. L’effet de l’inflation et des hausses des coûts de matières premières devrait être “plus faible”, et les problèmes de livraison des véhicules aux concessionnaires résolus au premier semestre. La situation se compliquera-t-elle alors, si les prix des voitures baissent? “On assiste à un rééquilibrage entre l’offre et la demande”, a commenté le directeur général du groupe Carlos Tavares, lors d’une conférence de presse. “Il est normal que notre latitude pour fixer les prix soit sous pression (…) On a donc besoin de réduire encore plus vite les coûts de production (…) et avec nos carnets de commande pleins, et l’attractivité de nos nouveaux modèles, nous avons un peu de temps pour nous adapter”, a-t-il ajouté. Avec un marché moins chaotique, la marge du groupe a déjà légèrement reculé au second semestre 2022 en Amérique du Nord.
Redistribution
Fort ses résultats, Stellantis va distribuer 4,2 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires, soit 1,34 euro par action. Deux milliards d’euros seront aussi reversés à ses 264.000 salariés à travers le monde. “Ce n’est pas rien”, a reconnu auprès de l’AFP le délégué syndical central CFTC Frédéric Lemaytch. “C’est la plus grosse somme qu’on ait pu avoir et avec quand même beaucoup de vents contraires, on arrive à faire en sorte que les salariés touchent plus que l’année dernière”, a-t-il rappelé.
Par ailleurs, le groupe a envoyé un signal aux marchés en annonçant le rachat de 1,5 milliard d’euros d’actions d’ici la fin 2023. “Ces nouveaux chiffres robustes devraient rassurer les investisseurs sur la résilience du constructeur dans un environnement qui deviendra potentiellement moins favorable”, ont souligné dans une note les analystes d’Oddo BHF. L’action du groupe a terminé en hausse aux Bourses de Paris et Milan (+2,2%), à 16,22 euros.
Rebond du marché en 2023
Stellantis a pourtant enregistré un net recul de ses ventes sur son premier marché, l’Europe, à 2,6 millions d’unités (-8%). Ce recul a touché la plupart de ses marques, les ventes de Peugeot 308, de Fiat Panda ou de Citroën C5 X ne compensant pas les problèmes de logistique. Mais le groupe a pu maintenir ses marges, notamment avec des hausses de prix et des nouveaux modèles électriques et hybrides vendus plus cher. C’est sur le marché nord-américain qu’il a progressé, avec 1,8 million de véhicules vendus (+2%) et un chiffre d’affaires de 85 milliards d’euros (+23%).
Le groupe a vendu 288.000 véhicules électriques en 2022, soit une hausse de 41%. Il talonne Tesla dans les ventes électriques en Europe et compte multiplier les lancements au cours des prochains mois. “Nous disposons désormais de la technologie, des produits, des matières premières et de l’écosystème complet de batteries pour mener à bien cette même transformation en Amérique du Nord, avec nos premiers véhicules Ram 100% électriques en 2023 et Jeep en 2024”, a souligné dans un communiqué Carlos Tavares.