L’usine Stellantis de Sochaux sera à l’arrêt complet au moins jusqu’au 1er juillet, apprend-t-on auprès de la direction, à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Les lignes de production ne tournent plus depuis la nuit du 14 au 15 juin.
L’usine Stellantis de Sochaux sera à l’arrêt complet au moins jusqu’au 1er juillet, apprend-t-on auprès de la direction, à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Les lignes de production ne tournent plus depuis la nuit du 14 au 15 juin. – mis à jour le 23 juin à 13h40.
12 000 véhicules. Selon nos calculs, ce sont le nombre de véhicules non produits par l’usine Stellantis de Sochaux pendant la période d’arrêt de la production, en cours actuellement. Elle a débuté dans la nuit du 14 au 15 juin. Et elle se poursuit au moins jusqu’au 1er juillet. Ce sont, au total, 40 séances de travail qui sont annulées. « Nous avons une nouvelle rupture d’approvisionnements », confirme une porte-parole de l’usine. Cette dernière était préservée depuis plus de 2 mois. Et cela fait un an que l’usine n’avait pas été totalement à l’arrêt ; ces derniers mois, un minimum d’activité avait toujours été préservé. L’usine produit des Peugeot 3008 et 5008, sur un nouveau système de montage unique, en fonctionnement depuis le mois de février. Dorénavant, l’usine ne compte qu’une ligne de montage, contre deux jusqu’en septembre 2021.
« Nous sommes encore soumis à la crise des semi-conducteurs qui impactent depuis des mois l’industrie automobile », complète cette même source. Une crise qui est structurelle. Le 1er mars, lors de la présentation de son plan stratégique, le p-dg de Stellantis, Carlos Tavarès n’attendait pas d’améliorations sur ce dossier avant 2023. « Je considère que l’année 2022 sera encore une année de pénurie de semi-conducteurs », avait-il déclaré à l’époque, dans les colonnes de La Tribune.
L’usine Stellantis de Rennes aussi à l’arrêt
Aujourd’hui, il n’y a pas de visibilité sur la suite. Si l’usine annonce un arrêt si long, c’est aussi pour permettra à ses salariés de s’organiser. « Chaque jour, les équipes de Sochaux et les équipes centrales sont mobilisées et se battent pour minimiser les impacts de la crise et obtenir des pièces », souligne la porte-parole de l’usine. “C’est l’inquiétude qui demeure, car il n’y a pas de perspectives”, souffle Benoît Vernier, de la CFDT.
« C’est une catastrophe pour Sochaux », tempête Éric Peultier, de Force ouvrière. « Je ne sais pas comment on va s’en sortir », ajoute-il. Et de déclarer : « Regardez le nombre de voitures que l’on n’a pas pu vendre parce que l’on est allé chercher des pièces à moindre coût de l’autre côté de la planète. » Selon le syndicat, ce sont près de 3 000 salariés qui sont touchés, plus 900 intérimaires. “Mais il ne faut pas oublier que ce sont aussi des centaines de salariés d’entreprises sous-traitantes qui vont aussi être touchés !” insiste Éric Peultier.
Des formations sont organisées pour des salariés et des travaux de maintenance sont anticipés sur le nouveau montage. Pour le reste, les salariés sont placés en activité partielle et perçoivent 84 % de leurs salaires. « On ne peut pas occuper tout le monde », s’agace Éric Peultier, qui regrette la perte de salaire pour cette grande majorité. Les salariés reçoivent en juin le 13e mois. “Cela va, en partie, éponger la perte”, observe Benoît Vernier. Si l’activité partielle se poursuit en juillet, il a demandé à ce que les salaires soit “lissés” avec août, qui seront payés à 100% compte tenu des vacances. “Nous n’avons pas encore de réponse de la direction”, note-t-il.
Ce mercredi matin, l’usine Stellantis de La Janais, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), a aussi annoncé qu’elle stoppait sa production jusqu’au 1er juillet. Selon nos informations, les sites de Poissy (Yvelines) et Mulhouse (Haut-Rhin) travaillent normalement.