Le groupe automobile Stellantis a annoncé, ce jeudi matin, des résultats exceptionnels pour le premier semestre 2022. Le bénéfice net atteint 8 milliards d’euros et le chiffre d’affaires atteint 88 milliards d’euros. Les syndicats réclament un retour pour les salariés.
Le groupe automobile Stellantis a annoncé, ce jeudi matin, des résultats exceptionnels pour le premier semestre 2022. Le bénéfice net atteint 8 milliards d’euros et le chiffre d’affaires atteint 88 milliards d’euros. Les syndicats réclament un retour pour les salariés.
Si l’industrie automobile est paralysée, en partie, par la crise des semi-conducteurs, les résultats financiers sont au beau fixe. Carlos Tavares, le p-dg de Stellantis, a annoncé ce jeudi matin des résultats records pour ce premier semestre 2022. Stellantis a pourtant vu ses ventes baisser de 7% avec 2,9 millions de véhicules écoulés au niveau mondial, sur un marché automobile fortement ralenti par les pénuries de puces électroniques, notamment en Europe.
Le groupe automobile, né de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler automobiles (FCA) en janvier 2021, enregistre un chiffre d’affaires de 88 millions d’euros, en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2021, « reflet d’un pricing élevé, d’un mix véhicules favorables et d’effets de change positifs », analyse le groupe automobile. “Nous avons pour l’instant un carnet de commandes extrêmement copieux, trois fois supérieur à un carnet de commandes pre-Covid. L’acceptation des prix est très bonne”, assure Carlos Tavares. Selon lui, les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs devrait se résoudre en 2023. La priorité de Stellantis est de « résorber » l’inflation. “Quelle que soit la nature de la crise qui va se présenter devant nous, ce qui importe c’est qu’on soit capable d’encaisser la vague. (…) Nous pourrions encaisser une réduction de notre chiffre d’affaires de 60% et on serait encore rentable”, a-t-il souligné, glissant également la montée de tensions entre la Chine et l’Occident.
« Ce n'est pas avec des mercis que l'on remplit le frigo ! »
Le bénéfice net s’établit à 8 milliards d’euros, en hausse de 34 %. Mieux, le constructeur dispose de liquidé industrielle importante, à hauteur de 59,7 milliards d’euros. « Stellantis avance à pleine vitesse, soutenu par une rentabilité record et l’accélération des ventes de véhicules à faibles émissions (LEV), qui incluent les véhicules électriques à batterie (BEV), les hybrides rechargeables (PHEV) et les véhicules électriques à pile à combustible », observe Stellantis. Ce dernier prend la 2e place des ventes de véhicules électriques à batterie et à faible émission en Europe. « Les ventes mondiales de BEV Stellantis sont en hausse de 50 % par rapport à l’exercice précédent, à 136 000unités pour le 1er semestre. L’entreprise propose désormais 20 BEV, et 28 BEV supplémentaires sont attendus pour 2024 », ajoute le groupe.
Dans ce contexte, « les salariés réclament une meilleure répartition de la valeur ajoutée », indique la CFE-CGC, dans un communiqué. « Avec 17 % de chiffre d’affaires en plus et une augmentation de 34 % des bénéfices, nous attendons un peu plus que les remerciements [de Carlos Tavares] », raille le syndicat Force ouvrière.
« Si la performance économique de Stellantis est exceptionnelle dans le contexte d’une filière automobile en souffrance depuis deux ans, c’est grâce au travail et à l’investissement des salariés qui ont su se mobiliser et se battre pour affronter la violence des chocs de la crise du Covid-19, de la pénurie des semi-conducteurs et des conséquences de la guerre en Ukraine », rappelle la CFE-CGC. Alors que l’inflation atteint 6 %, la CFE-CGC demande de rouvrir les négociations salariales. Au-delà d’une augmentation des salaire, le syndicat réclame une prime au vu des résultats exceptionnels du semestre. « Ce n’est pas avec des mercis que l’on remplit le frigo ! » renchérit Force ouvrière.