Des étudiants de l’Esta organisent, le 18 mai, Les Sauts de l’espoir, au cœur de la vieille ville de Belfort. Ils vont installer une grue pour y faire des sauts à l’élastique et récolter des fonds en faveur de l’association Semons l’espoir.
Des étudiants de l’Esta organisent, le 18 mai, Les Sauts de l’espoir, au cœur de la vieille ville de Belfort. Ils vont installer une grue pour y faire des sauts à l’élastique et récolter des fonds en faveur de l’association Semons l’espoir. Et rendre hommage à leur ancienne camarade, Julia, partie trop tôt.
Le 28 novembre 2016, Julia s’en est allée. Elle était étudiante en 2e année à l’école supérieure des technologies et des affaires (Esta), à Belfort. Elle souffrait depuis quelques années d’un ostéosarcome, un cancer des os. À l’été 2016, elle avait quand même gravi la pyramide Vincent, un sommet des Alpes qui culmine à 4 215 mètres d’altitudes. Et elle a accompli cet exploit sur une seule jambe. Les médecins avaient en effet dû amputer la jeune femme face à l’avancée de la tumeur. Ce défi, elle l’a réalisé grâce à l’association Semons l’espoir, basée dans le Doubs, dans le cadre de son action Les Sommets de l’espoir. Avec ce projet, des enfants hospitalisés, d’autres ayant connu la maladie, les familles et l’équipe médicale réalisent des ascensions en haute montagne. Et distillent, au passage, un message d’espoir. L’association a aussi créé, en 2001, une maison des familles, près de l’hôpital de Besançon. En 2015, elle a ouvert les portes de sa nouvelle structure sur le site de centre hospitalier Jean-Minjoz, en périphérie de la cité bisontine. Ce lieu accueille les familles des patients hospitalisés. Pour qu’ils restent proches.
Une grue en vieille ville
C’est pour soutenir cette association, cette action des Sommets de l’espoir et rendre hommage à Julia, que des étudiants de l’Esta se mobilisent depuis plusieurs mois. Le 18 mai, ils organisent l’événement Les Sauts de l’espoir. Et pour marquer l’événement, ils installent un saut à l’élastique de 60 mètres, dans les fossés qui jouxtent l’enceinte de la vieille ville de Belfort, derrière la Tour 41 et l’ancienne gare du chemin de fer d’intérêt local. « Nous voulions créer un événement qui ait un impact », sourit Pauline Zeder, étudiante en 4e année à l’Esta, et amie de Julia. Fin 2018, elle déjeune avec la maman de Julia et lui énonce ce projet un peu fou. « Si c’est possible, fonce ! » répond-t-elle à Pauline. « Sa maman a toujours gardé un lien avec nous, raconte l’étudiante originaire de Strasbourg. Elle nous a toujours aidés. Aux obsèques, c’est elle qui nous tenait la main. » Aujourd’hui, ces jeunes adultes veulent aider à leur tour. Et les Sauts de l’espoir se veulent être à l’image de Julia. Une animation « punchy ». Sportive. « Julia faisait de l’équitation. Elle a même monté avec une seule jambe », raconte Pauline. À l’image des Sommets de l’espoir, les étudiants de l’Esta veulent organiser un événement associant sport, adrénaline et lutte contre la maladie.
Pour installer le dispositif, « il faut un terrain stable de 20 mètres par 30 », détaille Margaux Perrot, autre membre de l’organisation. Les étudiants ont édité ensuite des devis et pris les cotes du terrain sis entre la porte de Brisach et la porte de l’Ancien-Canal. Ces éléments en poche, ils ont sollicité Pierre-Jérôme Collard, adjoint aux sports à la mairie de Belfort, pour soumettre le projet. La mairie a suivi. Une grue sera installée le 18 mai. Et pas pour des travaux.
La pêche de Julia
Ce projet rassemble. Unit. Margaux, par exemple, n’a pas côtoyé Julia à l’Esta. Elle est arrivée après. « Avant d’intégrer l’Esta, je suivais déjà l’actualité de l’école. Et j’avais été très touchée par cette histoire », évoque celle qui est originaire de Paris. Mais comme beaucoup, ce combat lui parle. Des membres de sa famille ont aussi affronté le cancer. D’où sa volonté de s’engager. Elle se souvient aussi du propos de l’un de ses profs, à son arrivée, qui rappelait comment Julia avait « toujours la patate et le sourire », malgré la maladie. C’était un message d’espoir. De détermination. Des traits de caractère que les étudiants veulent transmettre à travers leur manifestation. Autre force de Julia, son sens de l’humour. « Elle était la première à dire que parfois elle se levait du mauvais pied », confie Pauline, sourire aux lèvres et discret trémolo dans la voix.
L’ensemble des recettes de l’événement sera reversé à l’association Semons l’espoir, pour l’action Sommet de l’espoir, tout en sachant qu’une ascension coûte 700 euros. « Le but est d’en financer le plus possible », insistent Margaux et Pauline. Pour que davantage d’enfants malades puissent s’évader de leur quotidien poursuivent-elles. Mais si se jeter dans le vide avec un élastique aux pieds ne vous sied guère, il est quand même possible de soutenir ce projet : les étudiants ont déjà ouvert une cagnotte en ligne pour les personnes qui souhaitent simplement faire un don. Que ce soit pour se souvenir de Julia. Pour soutenir l’association. Ou tout simplement pour soutenir les patients et les familles qui suivent actuellement des protocoles de soin. C’est un message d’espoir.
Samedi 18 mai, de 10 h à 19 h, Les Sauts de l’espoir, près de la porte de Brisach et de la porte de l’Ancien-Canal. Saut à l’élastique de 60 mètres depuis une grue (40 euros), combat de sumo, bubble foot, lancé de sac, poterie, tir à l’arc… Une tombola est également organisée, avec des pass Eurockéennes, un repas aux Capucins ou encore des lots du FCSM à gagner. Buvette et petite restauration sur place. Cagnotte en ligne disponible sur la plateforme cagnotte.me.