Pascal Mathis est le nouveau directeur général de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Il a pris officiellement ses fonctions ce lundi 18 mai. Il évoque ce qu’est pour lui le rôle de l’hôpital public, inscrit « dans la cité ». Un rôle réaffirmé à l’occasion de la crise sanitaire.
Pascal Mathis est le nouveau directeur général de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Il a pris officiellement ses fonctions ce lundi 18 mai. Il évoque ce qu’est pour lui le rôle de l’hôpital public, inscrit « dans la cité ». Un rôle réaffirmé à l’occasion de la crise sanitaire. Une définition qui apparaît aujourd’hui comme un cap à tenir pour le nouveau directeur.
Pierre Roche, ancien directeur général de l’hôpital Nord-Franche-Comté, a fait valoir ses droits à la retraite en début d’année. Son successeur, Pascal Mathis, a pris officiellement ses nouvelles fonctions ce lundi 18 mai, même si, depuis 2 mois, il assurait l’intérim, comme nous l’avions alors annoncé le 26 mars. Pendant ce laps de temps, il dirigeait l’hôpital Nord-Franche-Comté et le groupe hospitalier de la Haute-Saône, qu’il avait rejoint en 2015.
Plan Blanc toujours actif
« L’hôpital est toujours dans une situation dite de crise, avec un maintien de mesures d’exception, informe Pascal Mathis, le nouveau directeur général, en faisant le point sur la situation sanitaire de l’établissement. Cela consiste notamment à dédier des services d’hospitalisation pour accueillir des patients symptomatiques ou des patients porteurs du virus. »
Au plus fort de la crise, 410 lits ont été mobilisés à l’hôpital Nord-Franche-Comté pour accueillir les patients atteints par le covid-19 (relire notre interview du docteur Anne-Sophie Dupont, présidente de la commission médicale d’établissement). Aujourd’hui, ce sont près de 120 lits qui sont dédiés (lire la répartition dans l’encadré ci-dessous), même s’ils ne sont pas tous occupés. Aujourd’hui, « le flux est de moindre importance », confirme ce Lorrain d’origine, qui a dirigé des établissements hospitaliers dans l’Ain, le Haut-Rhin ou encore en Moselle. Il a aussi été directeur général adjoint du centre hospitalier régional universitaire de Tours, de 2011 à 2014.
Retour à la normal espéré en septembre
Aujourd’hui, on essaie de diminuer les capacités dédiées aux patients contaminés par le covid-19 pour redonner des capacités aux services originels. Une reprise partielle des activités est en cours depuis le 29 avril. Progressivement. « La reprogrammation des consultations de mars prend en compte le degré d’urgence de la situation médicale du patient et les créneaux disponibles », indique l’hôpital, à ce sujet, dans un communiqué.
L’organisation covid-19 aujourd’hui
- Une soixantaine de lits en hospitalisation conventionnelle
- Une vingtaine de lits en réanimation
- Une quarantaine de lits en soins de suite et réadaptation
À l’heure actuelle, tout le monde reste prudent. Le déconfinement peut aussi s’accompagner d’un rebond de la pandémie. Le plan Blanc – dont l’objectif est de faire face à une arrivée massive de patients – est toujours actif, même si toutes les mesures ne sont pas adoptées. Son maintien « nous permet de revenir à tout moment en arrière et de mettre en place des mesures d’exception », explique le directeur général. Des lits sont réservés et les réunions de crise sont maintenues. S’il n’y a pas de rebond massif, Pascal Mathis espère retrouver les capacités originelles des activités de l’établissement au mois de septembre.
« Conforter l’hôpital public »
La crise sanitaire a mis en avant les professionnels de santé. Elle a aussi mis en exergue les tensions d’un système à bout de souffle. Elle a permis « de comprendre les limites d’un système, qui se grippe parfois », accorde le directeur. « [Mais] la place de l’hôpital a été de nouveau réaffirmée, apprécie Pascal Mathis. L’hôpital public est indispensable. » Il le voit inscrit au cœur d’un environnement.
Pour le directeur, cet environnement est composé des établissements médico-sociaux, des autres établissements sanitaires privés, des élus. Un environnement qui nécessite aussi une chaîne de soin bien identifiée, avec la médecine de ville, les infirmières libérales, les Ehpad… Car l’hôpital ne doit pas « tout faire ». « Mieux il est intégré, plus il est réactif », estime Pascal Mathis, qui fut aussi directeur adjoint de l’agence régionale de santé d’Alsace.
Pour répondre à ces enjeux, les hôpitaux s’appuient sur un capital précieux. Que le nouveau directeur a tenu à rappeler : le personnel. Soignants et non-soignants. Il est capable « de s’adapter et de réagir », salue Pascal Mathis. En quelques heures. Comme lorsqu’il a fallu activer le plan Blanc au mois de mars. La pandémie a remis ces professionnels « sur le devant de la scène », souligne-t-il. Aujourd’hui, il ne faut pas les oublier. « Comment maintient-on ces professionnels ? Comment les motive-t-on ? Quelles perspectives de carrière leur donne-t-on ? » Ce sont les questions posées par la crise et exprimées par le nouveau directeur de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Le but : « Écrire un projet social pour être attractif. » Pascal Mathis de conclure : « Le terreau est là pour conforter l’hôpital public, qui plus est ici, avec un hôpital neuf et un plateau technique performant. » Un ode à l’hôpital public, qui sonne comme un cap pour l’hôpital Nord-Franche-Comté.
L’hôpital Nord-Franche-Comté en chiffres*
- 3 705 personnels, dont 455 médecins, internes et attachés
- 105 046 passages aux urgences, dont 73,9 % sont des passages aux urgences adultes
- 3 333 naissances
- 217 791 consultations externes
- 125 102 actes d’imagerie
- Près de 6 700 repas servis par jour
- 7 tonnes de linges traités quotidiennement
- 1 213 lits et places dans l’ensembles des sites.
* Données 2018