Le Trois –

Covid-19 : l’hôpital Nord-Franche-Comté réactive le plan Blanc

Unité covid-19 à l'hôpital Nord-Franche-Comté.

Ce mardi, la direction de l’hôpital Nord Franche-Comté a annoncé la remise en place du plan Blanc. C’est la troisième fois qu’il est activé depuis le début de la crise.

Ce mardi 7 décembre, la direction de l’hôpital Nord-Franche-Comté a annoncé la remise en place du plan Blanc. C’est la 3e fois qu’il est activé depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020. Aujourd’hui, les inquiétudes oscillent entre augmentation du nombre de patients et pénurie de soignants. 

Face à la recrudescence du nombre d’hospitalisations, l’hôpital Nord-Franche-Comté a déclenché le plan Blanc pour la troisième fois. La première fois, il était actif du 13 mars au 7 juillet 2020 puis du 27 octobre 2020 au 9 juin 2021. Ce qui résulte de ce troisième plan Blanc, c’est la réduction drastique des activités à l’hôpital.

Tout d’abord, « nous allons devoir diminuer significativement le nombre d’opérations chirurgicales prévues », explique le directeur général de l’établissement, Pascal Mathis. Seul un tiers des blocs opératoires continueront à fonctionner pour les opérations qui ne peuvent pas être décalées. Le nombre de consultations, lui, sera réduit de moitié. Quant aux visites, « l’hôpital doit freiner la circulation au sein même de l’établissement », pointe gravement le directeur. C’est pourquoi, à partir de ce mercredi, les patients devront désigner un membre unique qui pourra venir leur rendre visite. Une personne qui devra disposer d’un passe sanitaire.

« Nous sommes très prudents. La vague que nous rencontrons atteint le rythme de développement de la 2e et de la 3e vague, sauf que cette fois, il n’y a pas de confinement. Nous devons nous y préparer », expose la direction de l’hôpital. 

Deux services ont été réquisitionnés comme unité Covid et une soixantaine de lits viennent d’être mobilisés. En réanimation, une quarantaine de lits ont aussi été prévus. « D’ici les prochains jours, on envisage d’aller encore plus loin. Il y aura sûrement une trentaine de lits supplémentaires », expose le directeur général.

Double peine

« Aujourd’hui, nous avons 50 patients hospitalisés et 10 personnes en réanimation », informe Pascal Mathis. Des chiffres qui rappellent ceux de la seconde vague : le 27 octobre 2020, l’hôpital avait décidé d’activer une seconde fois le plan Blanc après l’hospitalisation de 50 patients, dont 13 en réanimation.

« Depuis 15 jours, nous doublons le nombre de patients hospitalisés chaque semaine », explique le directeur. Avec un flux vers les urgences qui a « significativement » augmenté. Dans la majorité des cas, les patients hospitalisés ne sont pas vaccinés. Pour les quelques vaccinés, le président de la commission médicale d’établissement, le docteur Jean-Baptiste Andreoletti, détaille des personnes « immunodéprimés », ou encore des personnes âgées ayant fait leur seconde dose de vaccin il y a plus de cinq mois.

En ce moment, quatre à cinq patients sont admis par jour en hospitalisation. Une nouvelle fois, des chiffres qui font écho à ceux de la seconde vague, en octobre 2020 (relire notre article).




« Nous ne sommes pas encore au sommet de la crise. Pour autant, la situation est très compliquée »
Pascal Mathis
Directeur général de l'hôpital

Crainte d’une pénurie de soignant

Lors des premières vagues (1re, 2e et 3e), le nombre de lits, d’équipements et l’absence de perspective mettaient sous tension l’hôpital. Désormais, en plein coeur de la 5e vague, la direction affirme avoir des équipements suffisants pour gérer la crise. Sans compter la vaccination, qui éclaire différemment la situation. 

Aujourd’hui, ce qui met particulièrement sous tension l’hôpital, c’est le ras-le-bol des soignants, de moins en moins aptes à faire face aux vagues successives : « Il faut aussi penser que notre personnel est fatigué après un an et demi de crise », insiste le directeur.  Des propos que confirme Karine Demesy, coordinatrice générale des soins : « L’enthousiasme et la mobilisation des débuts sont retombés. Il y a de plus en plus d’absentéisme et d’arrêt maladie au sein du personnel. »

Sans compter le personnel démissionnaire et celui suspendu en l’absence de vaccination. Céline Durosay, secrétaire nationale du syndicat de la CNI témoigne : « Le personnel est fatigué. Angoissé. À fleur de peau. On arrive tous les matins en se demandant comment on fait pour tenir. Le plan Blanc fait remonter de grosses angoisses. » Elle poursuit : « Sans compter toutes les notes de service concernant la radiation du personnel, les postes vacants, la possibilité de venir travailler lorsqu’on est asymptomatique. » Des angoisses face à une 5e vague qui se doit d’être gérée aussi bien que les autres, mais sans le personnel qui va avec. « Nous sommes face à une pénurie d’aides-soignants, d’infirmiers et d’infirmiers spécialisés », expose la secrétaire nationale. Aujourd’hui, six mois de délai sont requis pour démissionner au sein de l’hôpital. Des chiffres qui sont le signe de l’importance du manque de personnel au sein de l’hôpital.

Toutes ces conditions, en plus des congés habituels des soignants pendant les vacances de Noël, font craindre une période des plus complexes.

« Nous avons appris dans les médias la mise en place du plan Blanc »

Les tensions sont à leur comble entre la direction et les soignants à l’hôpital Nord-Franche-Comté. La CGT a adressé ce mardi matin un courrier au directeur de l’hôpital, transmis à la presse, pour dénoncer le traitement d’une vingtaine d’employés qui sont toujours suspendu et risquent la radiation au 15 décembre (lire notre article). Le courrier porte aussi sur la note de service parue pour informer les soignants qu’ils pourraient venir travailler s’ils sont vaccinés, contaminés mais asymptomatiques. La CGT décrie : « Les conditions de travail mises bout à bout dégoûtent et motivent de nombreux collègues à prendre une disponibilité ou à démission. »

Un manque de communication est aussi déploré de la part du syndicat de la CNI : « Nous avons appris dans les médias la mise en place du plan Blanc. »  Céline Durosay, secrétaire nationale, déplore : « Peut-être que la direction ne voulait pas que le personnel divulgue des informations avant l’heure. Mais il y a un juste milieu à trouver. » Alors que la presse a été informé en fin de matinée du plan Blanc, le personnel, aux alentours de 15h30, n’avait toujours pas eu de note de service à ce sujet. « Si on veut retrouver une forme de solidarité, il va falloir y aller tous ensemble », alarmait la secrétaire nationale de la CNI.

Nos derniers articles

Les conifères, bien plus que de simples arbres de Noël !

L’agence régionale de la biodiversité Bourgogne-Franche-Comté encourage les multiples actions de préservation des milieux, des espèces et de leurs interactions... En 2024, l’observatoire régional de la biodiversité fait état de 1 978 espèces menacées : au moins 10% des espèces recensées en région. L’agence vous donne des pistes pour mieux comprendre notre lien à la nature et devenir ensemble des acteurs de sa préservation. En cette période, rencontre de notre bon sapin !

Le FC Sochaux et sa ferveur historique

L'association Sociochaux a participé au sauvetage du FCSM durant l'été 2023. Les 11000 socios sont le témoin de la ferveur populaire qui entoure le club. Cet engouement possède des fondations très anciennes qui se perdent dans les premières années du club. Quelques éléments vont faire du club maillot bouton d'or et bleu une institution populaire et attachée à son territoire. Retour sur les premiers pas des Lionceaux.

Tué par erreur : jusqu’à 30 ans de prison au procès de Besançon

Leur jeune victime, Houcine Hakkar, avait été tuée par erreur en 2020 à Besançon: deux trafiquants de stupéfiants ont été condamnés vendredi à 30 ans d'emprisonnement, le troisième à 25 ans.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

PUB

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts