Samia Jaber vient d’annoncer qu’elle serait candidate dans la 2nd circonscription du Territoire de Belfort, à l’occasion des élections législatives des 12 et 19 juin. Alexis Sesmat, ingénieur à General Electric, syndicaliste à Sud Industrie, impliqué dans la dynamique de réindustrialisation du territoire, sera son suppléant.
Samia Jaber vient d’annoncer qu’elle serait candidate dans la 2nd circonscription du Territoire de Belfort, à l’occasion des élections législatives des 12 et 19 juin. Alexis Sesmat, ingénieur à General Electric, syndicaliste à Sud Industrie, impliqué dans la dynamique de réindustrialisation du territoire, sera son suppléant. mis à jour le 21 avril à 9h53
C’est dans l’ambiance de l’entre-deux-tour de l’élection présidentielle que Samia Jaber, conseillère municipale et départementale d’opposition, de gauche (sans étiquette), a décidé d’officialiser sa candidature aux élections législatives dans la 2e circonscription. Un communiqué de presse adressé ce vendredi, en fin de journée, évoquant surtout une prise de décision plus hâtive que prévue. Cette candidature est placée sous l’ambition de « faire barrage à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen », peut-on lire dans l’acte de candidature. Puis de dire : « Faire barrage à la droite identitaire de Mme Le Pen à l’élection présidentielle n’a de sens que si on le prolonge par un barrage à l’ultra libéralisme, au programme de Mr Macron aux législatives », estiment les deux candidats. Selon eux, « l’ultra-libéralisme est le terreau de l’extrême droite ». « La désindustrialisation, l’appauvrissement des territoires ruraux, le pouvoir d’achat qui recule, le démantèlement de nos services publics, la relégation urbaine d’une frange de nos concitoyens, conduisent à un sentiment d’abandon qui génère une colère légitime », insistent-ils. Samia Jaber et Alexis Sesmat veulent faire des élections législatives « le troisième tour de cette élection présidentielle ».
Le binôme veut donc faire barrage au candidat soutenu par La République en Marche. Et si c’est Marine Le Pen qui est élue, « une cohabitation est même possible si la gauche se rassemble sur toutes les circonscriptions », estiment-ils, ajoutant que la gauche est loin « d’être morte ». « Si elle avait su se rassembler depuis 5 ans, la gauche aurait sans difficulté accédé au second tour de l’élection présidentielle », ajoutent-ils. Et de compléter : « La gauche doit regrouper ses forces et cesser de les disperser, et elle doit s’appuyer sur son ancrage local, qui reste puissant. »
Républicain, indépendance…
Le canton de Belfort 1 a enregistré les résultats les plus favorables à la gauche, au premier tour de la présidentielle, le 10 avril. Un canton où Samia Jaber est conseillère départementale avec Bastien Faudot, membre de la Gauche républicaine et socialiste. « Il m’incombe donc la responsabilité de faire en sorte que la seconde circonscription du Territoire de Belfort n’ait pas, en juin prochain, un député d’extrême droite ou un député macroniste », écrit Samia Jaber.
« Nos valeurs ont toujours été celles de la Gauche, sociale, écologique et républicaine », insiste le binôme, avec la volonté « de protéger les plus faibles, les oubliés, d’assurer la cohésion de la société et non pas de dresser les Français les uns contre les autres ». Ils rejettent le néolibéralisme, « qui l’a emporté depuis 1983 », « qui a détruit notre industrie, qui ravage tout autant notre société que notre planète et notre environnement ». Sans le mentionner explicitement, ils se placent donc en rupture avec François Mitterrand, figure iconique de la gauche de la seconde partie du XXe siècle, voire celle du Parti socialiste, à la tête du gouvernement de 1997 à 2002 et à la tête du pays avec François Hollande de 2012 à 2017. « Notre programme sera celui de la réindustrialisation du pays, d’une politique énergétique indépendante qui s’appuiera sur le nécessaire sorti du pétrole et le développement d’un mix énergétique qui assurera une transition écologique et permettra de maîtriser les coûts et préserver le pouvoir d’achat », ajoutent-ils, notamment.
Si le binôme évoque l’union de la gauche, nécessaire pour une victoire, leur candidature n’est pas celle, hypothétique, d’une union de la gauche. Il est le premier à s’annoncer. Mais on attend la candidature d’autres partis, aux prises, notamment, avec les logiques de financement des partis, calculés sur les résultats des élections législatives. Une chose est certaine, Samia Jaber et Alexis Sesmat invoquent des thèmes très chers à Jean-Pierre Chevènement, qui organise ce mardi un meeting de soutien à Emmanuel Macron… À croire qu’ils veulent lui couper l’herbe sous le pied.