L’agence régionale de santé (ARS) est revenue, plus en détails, sur la situation de l’Ehpad de la Rosemontoise, à Valdoie, et de manière plus globale sur la situation des Ehpad dans le Territoire de Belfort. La situation se stabilise confirme-t-elle.
L’agence régionale de santé (ARS) est revenue, plus en détails, sur la situation de l’Ehpad de la Rosemontoise, à Valdoie, et de manière plus globale sur la situation des Ehpad dans le Territoire de Belfort. La situation se stabilise confirme-t-elle.
Depuis le lundi 6 avril, l’Ehpad la Rosemontoise est placée sous administration provisoire. Une décision conjointe du conseil départemental du Territoire de Belfort et de l’agence régionale de santé. Une décision « forte », confirment les autorités.
Si la décision a été actée le 6 avril, elle a été validée le vendredi 3 avril. Il est même fortement probable qu’elle est fuitée. De là à dire qu’on ait pu s’en saisir pour alimenter une polémique il n’y a qu’un pas ; personne ne l’a franchi, mais on sent que la remarque est sur de nombreuses lèvres.
À l’occasion d’une conférence de presse téléphonique, réunie autour du préfet du Territoire de Belfort, David Philot, Agnès Hochart, déléguée territoriale de l’agence régionale de santé (ARS) a confirmé « une crise majeure dans cet établissement », touchant les résidents et le personnel. La semaine dernière, l’agence était beaucoup moins précise dans ses positions.
« Stabilisation dans les Ehpad »
L’établissement a été placé sous administration provisoire. Il fait face à « une situation sanitaire particulièrement grave », acquiesce l’ARS. Il bénéficie, comme d’autres établissements de la région, de conseils d’hygiénistes pour gérer cette crise sanitaire, et de médecins. Il a été renforcé par des infirmières et des administrateurs appuient la direction. Des unités de l’unité mobile de premiers secours (UMPS) et des sapeurs-pompiers du Territoire de Belfort renforcent également les effectifs confirme le préfet du Territoire de Belfort. « Je me félicite de cette décision d’une administration provisoire », relève le préfet. Il a apprécié que l’on renforce les équipes. Il valide également le lien tissé avec les familles. Une lettre a été envoyée. « J’ai pris note, poursuit-il, que tous les soignants ont reçu un dépistage. »
Ce dépistage massif vise à disposer « d’une vision précise de la contamination », explique Agnès Hochart. Parmi les autres mesures prises, il a été acté de prendre la température du personnel à chaque prise de poste. Une communication de l’agence régionale de santé est également envisagée dans les jours qui viennent, sans certitudes. Aucune raison expliquant cette situation n’a cependant été avancée par l’ARS, notamment sur des soucis de management que nous évoquions la semaine dernière ; l’ARS salue « un travail très fort avec la directrice qui était déjà en place ». Une chose est certaine, l’ARS ne veut pas communiquer dans les détails, notamment sur le nombre de victimes, invoquant le secret médical et le respect de la vie privée.
« Depuis 15 jours, on a très peu d’évolution », apprécie Agnès Hochart, qui analyse globalement la situation des Ehpad. Les stratégies ont donc été « efficaces », car on observe une « stabilisation ». Quand c’était possible, les résidents touchés étaient installés dans des « secteurs » covid-19, limitant ainsi la diffusion du virus. « Chaque Ehpad a adapté sa stratégie en fonction de sa situation et avec l’appui des hygiénistes », remarque Agnès Hochart.
50 Ehpad testés en priorité dans la région
La déléguée territoriale nord Franche-Comté, en poste depuis quelques semaines, précise finalement que l’ARS vient d’arrêter une nouvelle stratégie concernant les dépistages. Une cinquantaine d’Ehpad, sur les 400 que comptent la région, ont été ciblés et seront testés en priorité. Quatre établissements, sans plus de précisions, sont identifiés dans le Territoire de Belfort. On sait que le protocole a déjà été appliqué à la Rosemontoise et que de nombreux tests ont aussi été réalisés au Chênois, à Bavilliers. Cet établissement est lié à l’hôpital Nord-Franche-Comté.
L’ARS doit revenir prochainement sur cette nouvelle stratégie ; la doctrine va être adaptée, notamment dans les Ehpad sans cas de covid-19. Pour ceux touchés, on conserve les tests des trois premiers cas observés ; on adapte ensuite, notamment s’il y a des secteurs covid-19 aménagés dans les établissements. Les soignants sont également testés, dès qu’il y a un symptôme. C’était déjà le cas auparavant confirme l’ARS.
Selon nos informations, dans le Territoire de Belfort, on déplore aujourd’hui 23 décès liés au covid-19 dans l’établissement valdoyen. Il y en avait 17 lundi 6 avril. On déplore 22 décès au Chênois, à Bavilliers, qui a une capacité de 445 lits, et 1 décès à l’établissement des Vergers, à Rougemont-le-Château, qui accueille 120 résidents.