La commande de la SNCF représente un montant de 3 milliards d’euros, qualifié d’historique.
Le conseil d’administration de la SNCF a validé mercredi une commande, cruciale pour Alstom, d’une centaine de “TGV du futur”, pour une valeur de près de 3 milliards d’euros, a annoncé jeudi le PDG du groupe ferroviaire Guillaume Pepy. Il a confirmé l’attribution à Alstom de ce contrat crucial pour l’avenir des usines françaises du constructeur ferroviaire, qui est en train de passer sous le contrôle de l’allemand Siemens, ce qui suscite des inquiétudes pour l’emploi.
Un partenariat lancé en 2016
Le “TGV du futur” est le produit d’un partenariat avec Alstom lancé fin 2016 et est présenté par le constructeur ferroviaire comme une “rupture” du point de vue technologique. “Les opérateurs demandent aujourd’hui un train qui soit compétitif, modulable et flexible”, a expliqué un porte-parole d’Alstom. La livraison des trente premiers exemplaires de la cinquième génération de trains à grande vitesse produite depuis le premier TGV Paris-Lyon en 1981 est prévue pour 2023, selon Alstom.
“On n’imagine pas les usages qui seront faits dans 30 ans pour un train”, a souligné le responsable en précisant que le TGV nouvelle génération doit par conséquent être “le plus évolutif possible”. Le “TGV du futur” a été conçu pour laisser une plus grande liberté dans l’aménagement intérieur des trains: “tous les sièges (seront) montés sur des rails”, selon le porte-parole d’Alstom, pour qui ce gain en flexibilité permettra de “proposer plus de services à bord”.
Les équipements techniques seront regroupés dans la motrice, permettant à l’opérateur “d’enlever une ou deux voitures” afin d’éviter d’alourdir des trains qui ne circulent pas à pleine charge. “Actuellement on compte huit voitures pour les passagers et deux motrices. La nouvelle génération sera de neuf voitures au total, mais pourra être ramenée à sept ou huit voitures“, a indiqué le constructeur.
En revanche, ces TGV ne présenteront pas d’évolution en terme de vitesse. Pour Alstom, “circuler à 500 km/h c’est techniquement possible, mais il y a un niveau d’usure très important, ainsi qu’un coût d’énergie”, pour un gain de temps “pas si significatif” que cela. La vitesse des TGV, elle, dépend de la réglementation de chaque pays, en France les trains sont autorisés à circuler jusqu’à 340km/h.
Un train moins cher
Le TGV du futur sera aussi un train moins cher, de “20% en coût d’acquisition” pour arriver à “25 millions d’euros par rame contre 30 millions d’euros environ actuellement”, selon le constructeur ferroviaire. Le coût d’entretien des rames a aussi été abaissé avec des coûts de maintenance qui reviendront à “30% moins cher”, grâce à “une architecture plus simple” et “une plus grande standardisation” des pièces pour des voitures “conçues pour être toutes identiques”, selon le porte-parole.
Du design extérieur à l’aménagement intérieur, les “TGV du futur” ont été pensés pour consommer moins d’électricité, avec “20% d’énergie consommée en moins” grâce à une plus grande efficacité de la motrice – la chaîne de traction des trains – située à l’avant et à l’arrière des TGV. Un travail a été fait pour compacter le plus possible ces motrices afin de gagner en place sur les 200 mètres de long d’une rame de TGV: “à longueur équivalente on a gagné quatre mètres de chaque côté” et “pour les rames doubles, cela représente seize mètres au total”, selon Alstom, précisant que ces espaces “vont pouvoir être restitués sur la partie voyageur”.
A niveau de confort équivalent, “le train pourra accueillir jusqu’à 20% de passagers en plus que les trains actuels”, a expliqué le porte-parole. Dans sa configuration la plus grande, le train pourra accueillir “740 places, soit 20% de plus qu’aujourd’hui”, a encore indiqué Alstom.
(AFP)