L’espoir est là. Huit des dix pistes du projet industriel de l’entité turbines à gaz de General Electric intègrent les orientations stratégiques de l’industriel américain pour l’usine de Belfort. C’est le résultat des discussions organisées ce mardi au ministère de l’Économie et des finances, à Paris. La question : quel budget sera alloué pour ces orientations ?
L’espoir est là. Huit des dix pistes du projet industriel de l’entité turbines à gaz de General Electric intègrent les orientations stratégiques de l’usine de Belfort. C’est le résultat des discussions organisées ce mardi au ministère de l’Économie et des finances, à Paris. La question : quel budget sera alloué pour ces orientations ?
Dix axes industriels, dans le périmètre de l’activité turbines à gaz, étaient sur la table. Dix axes façonnés par une cinquantaine de personnes, à Belfort, depuis le début de l’année. Dix axes qui doivent permettre de dessiner un futur industriel dans la cité du Lion. Et surtout d’assurer sa pérennité. On parle hydrogène. On parle opérabilité, c’est-à-dire stabilité des réseaux. On parle offres commerciales. On parle maintenance.
Ce mardi 30 juin, au ministère de l’Économie et des Finances, à Paris, à l’occasion du 4e comité paritaire de l’accord signé le 21 octobre 2019 concernant le plan social dans l’entité turbines à gaz de General Electric (GE EPF), on attendait des engagement sur ce futur. Les dirigeants américains suivent-ils ? Sont-ils prêts à investir ?
Espoir
Huit axes ont été retenus. Et c’est la direction de General Electric qui l’a annoncé en premier ! « Sur le projet industriel, les discussions en cours avec les représentants des salariés ont permis d’identifier 8 axes stratégiques qui seront intégrés dans les orientations stratégiques et la vision d’avenir de GE EPF », écrit-elle dans un communiqué de presse adressé mardi après-midi aux rédactions.
« C’est une bonne nouvelle », commente Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC, au nom de l’intersyndicale Sud Industrie et CFE-CGC. La CGT n’a pas participé à cet échange (lire par ailleurs). « On voit de la lumière au bout du tunnel, confie-t-il. Ça donne de l’espoir à tous les salariés. »
L'aviation en bout de piste
Le projet parallèle de diversification vers l’aéronautique n’est plus à l’ordre du jour. Un projet qui devait se faire alors que l’on délocalisait en Hongrie les lignes combustion et stator. Un projet pour conserver les savoir-faire industriels. Les 70 salariés qui devaient rejoindre ce projet à la fin de l’année ne le feront pas. Par contre, ils resteront dans l’activité turbines gaz. La ligne sera-t-elle conservée à Belfort ? « La question n’est pas encore tranchée », répond-t-on. « Le transfert est pour le moment gelé. » Si transfert il y a, une activité doit être rapatriée à Belfort, autour de la maintenance rotor par exemple, pour garantir du travail aux 70 salariés.
Ces orientations stratégiques intègrent donc les discussions budgétaires du géant américain, dont le processus commence fin juillet. Une première ébauche du budget est attendue en septembre et les derniers arbitrages seront rendus en novembre ou décembre. Selon Sud Industrie et la CFE-CGC, les 8 axes nécessitent un investissement de 80 millions d’euros : 50 millions d’euros pour l’axe hydrogène ; 30 millions d’euros pour les 7 autres axes.
Quel budget ?
Là, résident aujourd’hui, les principales interrogations. Combien, General Electric, va-t-il mettre sur la table ? Ces 8 axes seront-ils soutenus ou « va-t-on accoucher d’une souris », résume Philippe Petitcolin, joint par téléphone. Patrick Mafféïs, vice-président Europe des opérations industrielles chez GE Gas, arrivera-t-il à défendre ces projets industriels dans les orientations budgétaires du géant américain ? Dans son communiqué, l’industriel soutient qu’il veut « donner à Belfort une position clé pour soutenir l’activité Gas Power ». Mais la crise sanitaire est sur toutes les lèvres. La crise économique qui lui est consécutive, également. Dans la branche aviation de General Electric, particulièrement touchée, 25 % des effectifs vont disparaître dans le monde. La CGT s’attend même à des restructuration de l’outil de travail, en Europe et en France, dès la rentrée.
« Nous devons maintenir la pression et suivre les orientations budgétaires », assure Philippe Petitcolin. Une nouvelle réunion est envisagée à la fin de l’été, à Bercy. Pour regarder les orientations de General Electric et militer si besoin en faveur des développements belfortains.
La CGT ne lâche pas ses acquis sociaux
La CGT a décidé de ne pas prendre part à la réunion à Bercy, confirme Cyril Caritey, secrétaire du syndicat, joint par téléphone. « Nous mettons en place des assemblées générales à Belfort, Bourogne et Chonas », détaille-t-il. Selon le représentant syndical, il assure « qu’on ne touchera pas à nos conditions de travail », glisse Cyril Caritey, renvoyant vers un accord validé il y a une dizaine d’années. « Il y aura un débrayage à chaque fois que c’est nécessaire », assure-t-il. Et, selon lui, les 8 jours, qui devaient être décalés à 2021, seront pris. La CGT continue de dénoncer la désorganisation du travail, avec le départ des 545 premières personnes. « On passe 30 % du temps à chercher des pièces et il n’y a plus de marches décisionnelles. » La CGT ne croit absolument pas à l’accord sur le projet industriel de Belfort et réclame plutôt des machines.