La direction de PSA a proposé vendredi aux syndicats du constructeur automobile la création d’un “fonds de solidarité” pour compenser la perte de salaire liée au chômage partiel, ainsi qu’une modification des congés d’été face à l’épidémie de Covid-19, selon des sources syndicales.
(AFP)
La direction de PSA a proposé vendredi aux syndicats du constructeur automobile la création d’un “fonds de solidarité” pour compenser la perte de salaire liée au chômage partiel, ainsi qu’une modification des congés d’été face à l’épidémie de Covid-19, selon des sources syndicales – mis à jour à 20 h 37, le 3 avril.
L’entreprise propose de créer un “fonds de solidarité” permettant de garantir 100 % des rémunérations nettes des salariés mis au chômage partiel, alors qu’ouvriers, techniciens et agents de maîtrise touchent actuellement 84% de leur salaire net.
Ces catégories abonderaient le fonds en donnant un jour de congé (RTT, congé payé, congé d’ancienneté, etc). Les cadres, dont la plupart touchent déjà 100% de leur salaire net en activité partielle en vertu de la convention collective de la métallurgie, contribueraient à hauteur de deux jours de congés. L’entreprise apporterait également un complément, selon les syndicats interrogés par l’AFP.
Olivier Lefebvre, délégué central de FO (1er syndicat de PSA), s’est félicité “que PSA vienne à cette idée de fonds de solidarité déjà portée chez Renault” tandis que Anh-Quan Nguyen, de la CFE-CGC (2e) a salué un “vrai acte de solidarité de la part des cadres”. Jean-Pierre Mercier, de la CGT (3e), a réclamé “que les actionnaires renoncent à une partie de leurs dividendes pour combler les 16 % manquants” dans les rémunérations plutôt que de mettre les salariés à contribution.
Pas de prime pour les 3 000 salariés qui travaillent toujours
“Il est inconcevable qu’on puisse verser des dividendes aux actionnaires”, a souligné Franck Don, de la CFTC (4e), qui espère “un geste de solidarité de la part des dirigeants” du groupe. La CFDT (5e) s’est dite “plutôt satisfaite des échanges autour de la solidarité” malgré une “petite déception” sur l’absence d’engagement de la direction à verser une prime pour les quelque 3 000 salariés qui continuent à travailler, selon sa déléguée centrale Christine Virassamy.
Le projet d’accord, qui doit être soumis aux organisations syndicales dans les prochains jours, devrait également inclure des mesures de protection renforcées des salariés face à l’épidémie de Covid-19, et un volet sur les congés d’été, selon ces syndicats.
Contrairement à des accords locaux prévoyant la prise de trois semaines consécutives de congés d’été lors de la fermeture annuelle des usines, la direction souhaiterait pouvoir limiter à 12 jours consécutifs la prise de congés d’été, à poser sur une période allant de mai à fin octobre.
Interrogée par l’AFP, la direction de PSA n’a pas fait de commentaire sur le contenu des négociations. Le directeur des ressources humaines du groupe Xavier Chéreau s’est toutefois réjoui d’une “très bonne réunion de négociations avec des échanges constructifs et responsables centrés sur la protection de la santé des salariés et de l’entreprise, avec la mise en place d’un protocole sanitaire de renforcement des gestes barrières”.
Le groupe Renault a bouclé cette semaine un accord garantissant 100% de leur rémunération aux salariés en chômage partiel. Signé par trois des quatre syndicats représentatifs – la CFE-CGC, la CFDT et FO -, il prévoit que tous les salariés donnent un jour de repos (au choix) pour financer le maintien des salaires, puis un jour de repos par semaine de chômage partiel.
Seul syndicat représentatif opposé à cet accord, la CGT n’a pas signé. Elle a dénoncé vendredi la “monétisation” d’“une partie de leurs congés”, par les salariés qui “financeront eux-mêmes entre 75% et 90%” du maintien de leur propre salaire. Elle critique également les dispositions d’augmentation du temps de travail prévues pour la reprise de l’activité. “Après le confinement à domicile”, ce sera “le confinement à l’usine et dans les bureaux”.