« Pour moi, c’était un jeu d’acteur », a affirmé Guillaume Dujardin, ne « comprenant fondamentalement pas » l’effet qu’il avait produit : « j’ai fait une erreur fondamentale dans cette histoire, c’est de penser que je parlais à des amis ». « Le théâtre marchait avec les limites, toujours avec l’accord de l’acteur », assure M. Dujardin, « la limite du sexuel, c’était mon sujet de travail et c’était ma manière de travailler de les faire se confronter à la réalité de l’art ». « On se sert de l’alibi théâtre », a fustigé leur avocate, Me Anne Lassalle. « Le non n’était pas facile, c’était mon professeur, mon directeur de promotion, ce n’était pas n’importe qui », a expliqué une jeune femme en pleurant, disant avoir cédé par « usure » à « une insistance permanente ».
« Brisées », ces étudiantes devenues « femmes-objets » ont témoigné du « dégoût d’elles-mêmes » issu de ces séances et de ces relations. L’une d’elles, devenu anorexique, puis boulimique, a fait « quatre tentatives de suicides » et « a même pensé à se prostituer, tellement son corps était devenu un déchet », a rappelé Me Lassalle. L’avocat du prévenu, Me Mikaël Le Denmat, a quant à lui plaidé la relaxe, estimant que M. Dujardin n’avait « pas imposé de jouer nu à ses élèves » et qu’il « n’y a pas d’absence de consentement » sur les dossiers d’agressions sexuelles.