Manon Hilaire
60 000 masques ont été commandés par la Ville de Belfort pour mettre en place le déconfinement dans les meilleures conditions sanitaires possible. Alors que 10 000 masques sont déjà arrivés, Damien Meslot, maire de Belfort, a expliqué ce jeudi 30 avril, lors d’une conférence de presse la marche à suivre pour les récupérer.
« Je recommande à tous les Belfortains de porter des masques dans les lieux publics ». Le maire de Belfort est clair, « le virus ne va pas disparaître » et il sera combattu seulement avec une politique hygiéniste stricte. La Ville de Belfort a donc mis en place un véritable plan de bataille dans la lutte contre le virus. Avec l’aide de nombreux bénévoles « et volontaires qui se sont présentés de manière spontanée autant parmi les élus que le personnel », Damien Meslot se positionne comme « un maire qui a pour première mission de protéger ses habitants ». Pour ce faire, la distribution de masques se fera de manière gratuite, mais en plusieurs étapes et sous certaines conditions.
Une première vague le 4 mai pour les personnes âgées
La Ville de Belfort souhaite protéger en priorité les personnes les plus âgées, les plus fragiles face au virus. Le 4 mai, soit une semaine avant la date officielle du déconfinement, les plus de 75 ans inscrits sur la liste des personnes vulnérables du CCAS, pourront ainsi recevoir un masque directement dans leur boite aux lettres. Pour ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes, mais qui ont plus de 75 ans et qui n’ont « pas la possibilité de se déplacer », il suffit d’appeler dès aujourd’hui au 03 84 54 26 64 afin d’y figurer. La mairie enregistre alors la demande et s’occupe de la livraison à domicile.
Une seconde vague le 11 mai
Pour tous les autres, ce sera à partir du 11 mai. Le but est de « ne pas inciter les gens à sortir » avant la fin du confinement. Les 60 000 masques commandés par la Ville seront disponibles dans 26 points de retraits organisés en 6 sites. Il sera ainsi possible de venir récupérer un masque : « à la salle des Fêtes, à l’hôtel de ville, au CCSRB, au centre Benoit-Frachon, au gymnase le Phare et au gymnase Serzian ». Ces points de retrait seront ouverts du lundi au samedi de 8 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18h. Un mode d’emploi des masques sera également distribué aux Belfortains dans leur boite aux lettres ou aux points de collecte. La mairie a du mal à estimer « comment les gens vont réagir ». Quoi qu’il en soit, elle se dit prête et a déjà prévu l’intervention de la police municipale pour réguler les flux. Pour prévenir des queues trop conséquentes, elle conseille tout de même d’éviter de se ruer dès le lundi matin sur les points de retrait.
Les conditions pour récupérer les masques
Pour récupérer les masques à Belfort, les consignes sont simples : pas plus d’une personne par foyer ne peut venir chercher des masques. Cette personne devra être munie d’un justificatif de domicile de moins de 6 mois prouvant qu’elle habite bien Belfort, ainsi qu’une carte d’identité. Chaque personne pourra ensuite demander le nombre de masques nécessaires en fonction du nombre de membres dans le foyer. Le maire prévient qu’il « fait confiance en l’honnêteté des gens », mais que, quoi qu’il en soit les commandes prises par la mairie sont supérieures à la demande. « Nous avons une marge de 20 000 masques, car il y a 48 000 habitants à Belfort et nous en avons commandé 60 000 ». De plus, « tout le monde ne va pas aller les chercher ».
Même s’ils sont « lavables 50 fois », la mairie envisage déjà de « racheter des masques », précisant que « les ateliers étaient là pour durer ». Des ateliers qui tournent à plein régime pour ne « pas dépendre d’autres pays » mais aussi parce qu’il est « plus facile de traiter avec des entreprises belfortaines » et que cela permet de « faire travailler les Belfortains ». RKF, l’entreprise qui produit les masques, s’est engagée à approvisionner ainsi les Belfortains mais également les Montbéliardais qui ont passé commande. Le maire se défend par ailleurs de ne pas avoir fait d’appel d’offre concernant le choix de l’entreprise en invoquant « l’urgence sanitaire ». Il a mis terme au débat en disant : « Si on m’attaque là-dessus, qu’on m’attaque là-dessus ! »