La publication des nouvelles populations légales de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme l’érosion continue de la démographie du nord Franche-Comté. Les 196 communes de cette aire urbaine enregistrent 302 366 habitants, au 1er janvier 2019, contre 306 353 en 2013. Dans cette dynamique baissière, qui confirme un déclin démographique entamé il y a 40 ans, les principales informations à retenir.
La publication des nouvelles populations légales de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme l’érosion continue de la démographie du nord Franche-Comté. Les 196 communes de cette aire urbaine enregistrent 302 366 habitants, au 1er janvier 2019, contre 306 353 en 2013. Dans cette dynamique baissière, qui confirme un déclin démographique entamé il y a 40 ans, les principales informations à retenir.
- 1,3 % depuis 2013
Entre 2013 et 2019 (population légale valable au 1er janvier 2022), la population du nord Franche-Comté a reculé de 1,3 %, passant de 306 553 habitants à 302 366. En 2018, la population était de 302 905 (notre article). En un an, la population légale a donc reculé de 539 habitants. En 1982, 309 229 personnes résidaient dans le périmètre du pôle métropolitain. Le « déclin démographique », pour reprendre un propos du géographe et consultant Laurent Chalard, formulé il y a an (lire notre article) se poursuit.
- 511 habitants à Belfort
Belfort continue de perdre des habitants. En un an, la population légale est passée de 46 954 à 46 443. Ce recul de 1,09 % est similaire à celui observé entre 2017 et 2018 (-1,3 %). La population de Belfort était de 50 196 en 2013 et de 50 346 en 2008. Depuis 2013, elle a reculé de 7,48 %. La cité du Lion fait partie du peloton de queue des communes reculant le plus. Le Grand Belfort perd également des habitants, passant de 103 016 à 102 583 résidents. Belfort est la principale perdante de la dynamique négative de l’emploi. Les plans sociaux enregistrés notamment chez General Electric depuis 2019 suggèrent une poursuite de cette tendance démographique baissière dans les années à venir. Le Territoire de Belfort enregistre de son côté un recul de 2,08 % entre 2013 et 2019, passant de 144 318 à 141 318. Il retrouve une population équivalente à celle de 2008. En parallèle, la population française a augmenté de 0,4 % et celle de Bourgogne-Franche-Comté a diminué de 0,1 %, passant de 2 819 783 en 2013 à 2 805 580 en 2019.
PMA sous la barre des 140 000 habitants
Dans le périmètre de Pays de Montbéliard Agglomération, le nombre d’habitants continue de diminuer également passant sous la barre symbolique des 140 000. Il y avait 140 002 habitants en 2018, contre 139 970 en 2019. Il y avait 142 472 habitants en 2008. Historiquement, c’est plutôt le pays de Montbéliard qui perdait des habitants, du fait de la désindustrialisation. Dorénavant, c’est aussi le Territoire de Belfort (lire ci-dessus). Ces données démographiques sont à rapprocher des données de l’emploi. Depuis 2007, selon des données de l’Insee, l’emploi a reculé de 9 % dans le territoire métropolitain. C’est la chute la plus importante parmi les 26 aires d’attractions françaises ayant une taille comprise entre 200 000 et 400 000 habitants en 2017. En 2007, il y avait par exemple 75 145 emplois dans ce qu’on appelle l’aire d’attraction de Montbéliard, qui correspond peu ou prou au Pays de Montbéliard. En 2017, on en recensait 66 218. Aujourd’hui, le Territoire de Belfort connaît aussi un affaissement de l’emploi, passant de 56 084 emplois en 2007 à 53 239 en 2017 ; et c’est principalement la ville de Belfort qui est touchée. Comme nous le présentions fin novembre, la crise sanitaire a accentué cette problématique de la perte de l’emploi (lire notre article), cumulant les inconvénients. Le département français qui a enregistrée la plus forte baisse de l’emploi salarié depuis le début de la crise sanitaire est le Territoire de Belfort, avec – 3,6 %, passant de 50 500 emplois à 48 700 (notre article). Si la démographie recule moins vite que l’emploi, cela signifie que les personnes ayant perdu un emploi ne quittent pas forcément le territoire. Par contre, cela peut aussi signifier un accroissement d’une population fragilisée.
Valentigney et Audincourt gagnent des habitants
Si Belfort recule, ce n’est pas le cas d’autres cités de plus de 10 000 habitants dans le nord Franche-Comté. Valentigney passe de 10 912 à 11 272 (+3,2 %), Audincourt de de 13 336 à 13 341. Depuis 2013, Valentigney a même gagné près de 1 000 habitants, alors qu’Audincourt en a perdu plus de 1 000. Montbéliard perd trois habitants entre 2018 et 2019, Héricourt huit. Ces deux cités se maintiennent donc. Entre 2013 et 2019, Montbéliard et Héricourt ont même gagné quelques habitants. La cité des Princes a gagné 109 habitants depuis 2013 et Héricourt 254.
+ 1 055 habitants à Offemont depuis 2013
Entre 2013 et 2019, Offemont enregistre une croissance de sa population de 19,21 %, passant de 3 539 à 4 219 habitants. Cette croissance est même de 33,34 % si on l’observe depuis 2008, lorsque la commune comptait 3 164 habitants. Une autre commune suit une dynamique similaire : Courcelles-lès-Montbéliard. Cette dernière compte 1 356 habitants contre 1 057 en 2013, soit une hausse de 28,29 %. Plusieurs villes de plus de 1 000 habitants enregistrent des croissances supérieures à 10 % depuis 2013 : Joncherey (de 1 278 à 1 410, soit + 10,33 %) ; Roppe (933 à 1 040, soit + 11,47 %) ou Bessoncourt (1 104 à 1 283, soit + 16,21 %). Malgré le déclin global, ces données confirment le phénomène de périurbanisation. Les ménages quittent le centre-ville pour acquérir un pavillon en périphérie ou à la campagne. La dynamique observée à Vieux-Charmont (+ 5,6 % depuis 2013), Grand-Charmont (+ 5,58 %), Essert (+ 5,09 %), Trévenans (+ 7,54 %) ou encore Rougemont-le-Château (+ 5,42 %) témoigne de cette réalité.