Une ligne ferroviaire Le Croisic-Bâle passant par Belfort en bonne voie

Une ligne Le Croisic Bâle pourrait voir le jour.
Une ligne Le Croisic Bâle pourrait voir le jour.

Relancer des lignes ferroviaires abandonnées par la SNFC pour dynamiser les campagnes françaises, c’est le pari de Railcoop, une coopérative ferroviaire.

Relancer des lignes ferroviaires abandonnées par la SNFC pour dynamiser les campagnes françaises, c’est le pari de Railcoop, une coopérative ferroviaire. Fin 2022, elle va lancer une première ligne entre Bordeaux et Lyon. Elle projette également une ligne Le Croisic-Bâle, qui desservira Belfort, Montbéliard, ou encore Dôle et Dijon.

C’était le projet initial. Relancer des lignes de train abandonnées par la SNFC pour desservir l’ensemble du territoire. Et pas seulement les grands axes passant par la capitale. L’autorité de régulation des transports a donné son feu vert, jeudi 30 décembre, à la coopérative ferroviaire, pour exploiter six lignes ferroviaires, qui pourront passer, entre autres, par Belfort, Montbéliard et Besançon (retrouvez ici la décisior).

Depuis novembre 2021, la coopérative qui implique des citoyens, des cheminots, des entreprises et des collectivités et qui se dit « première entreprise ferroviaire sous statut coopératif de France » fait déjà rouler un train de marchandises. Son service de voyageur, lui, verra le jour en décembre 2022 avec une première ligne entre Bordeaux et Lyon ; le covid-19 a retardé le lancement. D’autres lignes ont été également pensées, passant de Lille à Nantes, de Brest à Massy, de Marseille à Annecy, mais surtout du Croisic à Bâle. Sur cette ligne, des points de chute intéressants. De Belfort, Montbéliard ou encore Besançon, il sera possible de rejoindre Bourges, Tours, Angers ou encore Saint-Nazaire (carte ci-dessous). Aucune date d’ouverture n’est encore annoncée.

« Pour le moment, il s’agit de projection sur dix ans », expose Quentin Neurohr, membre du conseil d’administration et du cercle de réflexion « Développement du réseau ». « Nous avons le feu de l’autorité de régulation des transports. Nous savons désormais que c’est faisable et que cela ne perturbera pas la circulation des TER. Maintenant, il reste encore plusieurs barrières à lever. Notamment financières », analyse le membre du conseil d’administration.

Toutes ces lignes seront, à terme, desservies par des trains classiques (vitesse inférieure à 160 km/h) pour assurer un maximum de liaisons directes entre les villes moyennes en France. « Cette offre vise à offrir une alternative aux trajets par la route et s’inscrit donc en concurrence avec la voiture individuelle et le transport par autocar », précise le dossier de presse de la coopérative.

Les trains seront pour la plupart d’occasion, dans une perspective financière, mais aussi écologique. « Nous visons l’acquisition d’anciens TER diesel pour commencer. Bien sûr, à terme, nous aimerions passer à l’électrique. Mais ce ne sera pas avant 4 ou 5 ans », pointe Quentin Neurohr. La coopérative prend à cœur l’axe écologique. « Notre ADN, c’est aussi le développement durable. Prendre du matériel roulant d’occasion permet de recycler des trains qui ne roulaient plus. »  

Après les trains de marchandises, la prochaine étape : la ligne de voyageurs Lyon-Bordeaux.
Après les trains de marchandises, la prochaine étape : la ligne de voyageurs Lyon-Bordeaux. – Typhaine Deleye

Repenser la mobilité

Le transport ferroviaire s’est ouvert à la concurrence en décembre 2020. Pour la coopérative, c’était le moment où jamais. Aujourd’hui, 30% des gares ne sont pas desservies. Entre 2011 et 2019, 644 gares ont fermés. En cause : une politique de la SNFC qui privilégie les grandes lignes Paris-Province. La coopérative s’est donc mise au défi de re-desservir tout le territoire. « Un dynamisme d’ensemble est essentiel », argue les membres de la coopérative. Essentiel, car selon elle, « il est prévu 34% d’augmentation du trafic routier d’ici à 2050 ». Alors plutôt que de créer de nouvelles infrastructures, la coopérative fait le pari de tirer parti du réseau ferroviaire existant, en l’utilisant au maximum de sa capacité.  Sans aucune aide publique, Railcoop promet d’assurer des services grandes lignes nationales et internationales, de jour comme de nuit ainsi que des dessertes locales.

Aujourd’hui, la question du financement des prochaines lignes se pose encore. Jusqu’à présent, la stabilité financière de Railcoop se fonde sur des personnes physiques, des adhérents qui financent et deviennent sociétaires, ainsi que des collectivités. Mais à terme, « l’objectif est de pouvoir vivre de la vente des billets », analyse Quentin Neurohr. Pour le moment, le prix n’est pas défini. 39 euros : ce sera le prix pour parcourir Bordeaux-Lyon. « De grandes réflexions sont menées sur la question du prix. Ce que l’on vise : la simplicité. Un tarif qui variera très peu et sera accessible. Le but est de se caler sur le prix des covoiturages pour rester compétitif et promouvoir les déplacements en train », détaille le membre du conseil d’administration. Patience, donc, puisqu’il faudra plusieurs années avant d’apercevoir des trains Railcoop dans les gares du nord Franche-Comté.

Petit aperçu du réseau ferré aujourd’hui

 – 28 710 km de lignes exploitées dont environ : 2600 km de lignes à grande vitesse, 13100 km de lignes classiques structurantes et 13000 km de lignes capillaires (plus 8000 km non exploités).

– 1050 km de « petites lignes » ont été fermées entre 2015 et fin 2019, soit une diminution de 9% du réseau (source : ART)

– 6442 gares dont 2879 gares exploitées pour le trafic voyageurs,1059 gares exploitées uniquement pour le fret et 2504 gares non exploitées, soit 55% des gares non ouvertes au trafic voyageurs et 30% des gares ouvertes à aucun trafic.

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