Stellantis a dévoilé ce mercredi matin des résultats exceptionnels, avec un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros. Le groupe automobile a annoncé le versement d’une prime minimale de 4 000 euros. Et les négociations salariales se sont arrêtées sur une enveloppe d’augmentations de 3,2 %.
Stellantis a dévoilé ce mercredi matin des résultats exceptionnels, avec un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros. Le groupe automobile a annoncé le versement d’une prime minimale de 4 000 euros. Et les négociations salariales se sont arrêtées sur une enveloppe d’augmentations de 3,2 %.
Un an après la création de l’un des plus importants groupes automobiles au monde, Stellantis affiche une santé exceptionnelle. Ses résultats, dévoilés ce mercredi 23 février, sont excellents. Stellantis annonce un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros, « presque multiplié par trois par rapport à l’exercice précédent », annonce le groupe aux 14 marques, dans un communiqué de presse. Le chiffre d’affaires atteint 152 milliards d’euros, en hausse de 14 % par rapport à 2020, année marquée par une longue période d’arrêt des usines du fait de la crise sanitaire et par une reprise ralentie ensuite.
La marge opérationnelle 2021 atteint 11,8 % et la rentabilité est enregistrée sur tous les segments de véhicules. Comme tous les constructeurs automobiles, Stellantis a pourtant subi en 2021 la pénurie de semi-conducteurs, mettant à l’arrêt régulièrement les lignes de production. « Les résultats record d’aujourd’hui prouvent que Stellantis est bien placée pour réaliser des performances solides, même dans les environnements de marché les plus incertains », apprécie Carlos Tavares, p-dg de Stellantis, dont le siège social est basé à Amsterdam.
Stellantis va verser au minimum une prime de 4 000 euros brut à ses salariés, construite sur la base de 3 433 euros d’intéressement-participation et d’un supplément d’intéressement de 567 euros de supplément exceptionnel, détaille la CFE-CGC. En moyenne, cette prime sera de 4 302 euros brut a calculé Force ouvrière.
Les négociations salariales se sont également terminées tardivement ce mardi soir. Elles ont duré 7 heures. Une enveloppe d’augmentations salariales de 3,2 % a été validée. Les augmentations salariales comprennent un volet augmentation générale et un volet augmentation individuelle. Les ouvriers obtiennent une augmentation générale de 2,8 % et les techniciens hors filière d’agent de maîtrise, de 2 %. Les agents de maitrise et les cadres n’auront pas d’augmentation générale. « 3,20 % de la masse salariale sera entièrement consacrée aux augmentations individuelles avec une sélectivité entre 80 % et 85 %, note Laurent Oechsel, délégué syndical central suppléant, à la CFE-CGC. Même si la sélectivité est grande, il est regrettable de laisser entre 15% et 20 % d’agents de maitrise et cadres sans augmentation après deux années très difficiles. »
Des syndicats sur la réserve
« Le compte n’y est pas du tout ! » dénonce la CGT du site de Sochaux, par la voix de Jérôme Boussard. « Avec l’annonce des bénéfices record à hauteur de 13,4 milliards d’euros de bénéfices net sur l’année 2021, la direction lâche des miettes. C’est 1 000 euros de plus que l’année dernière alors que les bénéfices ont été multiplié par 6 », regrette le délégué syndical.
La CFDT regrette que la direction ait refusé de conserver les bases des dernières années, c’est-à-dire de négocier à 1 % au-dessus de l’inflation. « Pour la 2e année consécutive, les ouvriers n’auront pas d’augmentation individuelle. Les managers n’auront rien pour récompenser les salariés qui s’investissent fortement », dénonce Benoit Vernier, de la CFDT. « Nous avons affaire à une direction qui reste non pas économe, mais qui a une certaine forme d’avarice ! critique Force ouvrière, par la voix d’Éric Peultier. Certes le chiffre d’une enveloppe de 3,2 % reste un chiffre que nous n’avons plus connu depuis 2008, mais les salariés s’attendaient à encore mieux ! »
Côté prime, la CFDT rappelle qu’en 2020, l’ensemble des primes avait atteint 4 100 euros brut minimum, « pour un résultat financier moins bon », s’étonne Benoit Vernier. Les sommes versées aux actionnaires sont aussi 75 % supérieures à celles versées aux salariés dénonce le syndicaliste. « Sur les 7 dernières années, c’était l’inverse. Les sommes versées aux salariés étaient 70 % supérieures aux sommes versées aux actionnaires, rappelle Benoit vernier. Le passage sous l’ère Stellantis marque un virage à 180°. »
La CFE-CGC demande donc à la direction « un effort complémentaire » afin de « répartir plus justement les richesses issues du travail ». « Ces montants sont le fruit du travail des collaborateurs. Les salariés de l’entreprise (…) ont su s’adapter aux changements , faire preuve d’abnégation et de sacrifice pour la performance du groupe ! » insiste le syndicat catégoriel.
Stellantis rappelle qu’1,9 milliard d’euros sont redistribués aux salariés, soit 770 millions d’euros de plus que le cumul des montants redistribués l’an dernier par chacune des précédentes sociétés, soit une augmentation de 70%