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Pouvoir d’achat : les salariés d’Alstom déçus par la direction

Environ 80 personnes ont manifesté à 13h à l'intérieur du site.| ©Le Trois - EC​
À Belfort comme au Creusot, les salariés d’Alstom ont montré leur mécontentement avec des débrayages concernant les mesures pour faire face à l’inflation. La direction a pris la décision d’élargir et augmenter la prime prévue pour qu’elle puisse toucher plus de monde. Mais ce n’est pas suffisant : les organisations syndicales sont déçues de l’issue.

La déception est le mot clef de cette journée de mobilisation. À 13h, les salariés de différents sites dont Belfort ont été appelé à débrayer sur une heure de pause pour montrer leur mécontentement, tout en évitant de perdre une heure de salaire. Environ 80 personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT). Certaines sources syndicales se réjouissent de cette mobilisation. Tandis que d’autres pensent que c’est trop peu. 

Ils se sont réunis pour dénoncer la prime annoncée par Alstom pour lutter contre l’inflation : 650 euros pour un salaire mensuel brut de moins de 2 500 euros, et 550 euros pour un salaire mensuel brut de moins de 3 000 euros. C’est trop peu, estiment les syndicats. Et surtout, la prime oublie une partie des salariés : 43% des salariés du site de Belfort se retrouvaient en dehors des clous pour recevoir la prime. « Telle quelle, la prime ne concernait que 4 salariés sur 10 », mesure André Fages, délégué syndical de la CFE-CGC. Les organisations syndicales ont dénoncé « une véritable discrimination entre les salariés » qui mettaient de côté les cadres, qui « eux aussi subissent l’inflation », écrivent-elles dans un communiqué commun.  

Elles ont réclamé de la part d’Alstom une augmentation de salaire de 100 euros pour tous les salariés, ainsi qu’une prime de pouvoir d’achat de 700 euros pour tous également. « Il ne suffit pas de mettre en place une prime. Il faut des augmentations salariales durables. Aussi, il faut montrer à la direction qu’elle tire sur la corde. Elle est prête à casser. Les gens n’en peuvent plus », explique André Fages. 

Finalement, à 15h s’est tenue une réunion avec la direction centrale à Paris qui a pris la décision d’augmenter et étendre la prime à 700 euros pour tous les salariés payés entre 3 000 et 3 500 euros brut. Et à 800 pour les salariés payés sous cette barre, intégrant les alternants et les intérimaires. « C’est bien, cela intègre plus de monde », relève Alain Lugenbuhler, délégué syndical CFDT. Pour autant, ce n’est pas suffisant. « Cela couvrira peut-être quelques mois d’inflation, mais c’est tout. Compte tenu du contexte, c’est un peu léger.» La direction a aussi évoqué le fait de racheter les RTT des salariés. Cela fait sourire le syndicaliste. « Ce n’est pas vraiment une mesure sociale.»

Tension grandissante et désillusion

Dans l'après-midi, une vingtaine de personnes ont décidé de continuer la grève. ©DR

Lors du débrayage à Alstom, la direction du site est descendue discuter avec les grévistes. « Il ne faut pas s’attendre à des miracles », a-t-on pu entendre. « Le fait de ne pas attendre de miracle, cela énerve encore plus les salariés. C’est la misère pour eux », relève un délégué syndical CGT présent sur le site en début d’après-midi. Cette même personne prédit des tensions vives dans les prochains temps. « Ça va finir par péter », explique-t-il, l’air très contrarié.

André Fages expose qu’une réunion a déjà eu lieu ce lundi 3 octobre, sur le site de Belfort. Pour demander, par exemple, la revalorisation des indemnités kilométriques, et la participation aux cartes de train et de bus. Une participation au repas du midi a aussi été évoquée. « Cela va redescendre en pluie fine. Il va falloir attendre mi-octobre pour en savoir plus.» 

En attendant, les annonces de prime ne réjouissent pas. Certains se sentent bloqués. « On ne peut plus faire la grève comme avant car chaque heure de travail est comptée. Même 20 ou 30 euros, c’est important aujourd’hui, on ne peut plus les perdre », explique un gréviste présent sur site. Eddy Cardot, délégué syndical de la CGT, dénonce ce mardi matin « une prime dérisoire », loin du compte à côté de la prime de 1 200 euros accordée par General Electric, cite-t-il. Le goût est amer aussi du côté d’Alain Lugenbuhler, qui cite une prime « plus conséquente » du côté de Stellantis, par exemple. Concernant les négociations locales, les deux délégués syndicaux ne s’attendent pas à grand-chose. « On se doute que l’on aura des miettes », éclaire Alain Lugenbuhler.

« Alstom est actuellement en discussion avec les partenaires sociaux concernant des mesures d’atténuation de l’inflation. Nous ne ferons pas d’autres commentaires pour le moment », a déclaré un porte-parole de l’usine à la mi-journée. 

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