Le modèle français de sécurité civile fonctionne mais est “à bout de souffle”, estime le président de l’assemblée des Départements de France (ADF), François Sauvadet, qui appelle à repenser le financement des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), en sollicitant davantage l’Etat et les métropoles.
Le modèle français de sécurité civile fonctionne mais est “à bout de souffle”, estime le président de l’assemblée des Départements de France (ADF), François Sauvadet, qui appelle à repenser le financement des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), en sollicitant davantage l’Etat et les métropoles.
François Sauvadet s’est entretenu avec l’AFP après avoir lancé une “mission flash” dans les zones sinistrées cet été par les incendies pour faire remonter – d’ici à la mi-septembre – les besoins des pompiers, réfléchir à de nouvelles pistes pour le financement des SDIS, et favoriser le recrutement des sapeurs-pompiers volontaires (François Sauvadet était aussi à Belfort fin août pour évoquer les problématiques des conseils départementaux ; lire notre article).
Comment consolider le modèle français de sécurité civile ?
Notre mission flash doit permettre de réfléchir à de nouvelles pistes pour améliorer notre système de sécurité civile, dont on a vu qu’il marche mais qu’il est à bout de souffle. Il a été poussé dans ses retranchements. Jusqu’à présent, on mobilisait les sapeurs-pompiers volontaires et professionnels du Nord pour les envoyer dans le Sud faire face aux épisodes de sécheresse et d’incendies. Aujourd’hui, vous avez une multiplicité d’incendies – Gironde, Jura, Bretagne… Comment faire face aux méga-feux tout en préservant aussi, dans chaque département, les capacités de lutte contre les incendies ?
Quelles sont les pistes pour l’améliorer ?
Je souhaite d’abord qu’on favorise le recrutement et la mobilisation des sapeurs-pompiers volontaires. Ils sont absolument indispensables. Aujourd’hui, nous sommes déjà en difficulté, selon les départements, pour mobiliser en période diurne dans le monde rural. Alors imaginez demain pour faire face aux méga-feux. Les pompiers ne sont pas là pour assurer des carences ambulancières, ils sont là pour assurer la protection des biens et des personnes. Il faut donc que leur mission soit exclusivement dédiée aux nouveaux risques liés aux changements climatiques. Par ailleurs, le chef de l’État lui-même a pointé du doigt les moyens aériens (bombardiers d’eau, NDLR) : il faut qu’on ait une réflexion sur leur pré-positionnement. Actuellement c’est insuffisant. Outre la base de Nîmes et les quelques pré-positionnements en Corse, il faut réfléchir à une organisation territoriale des moyens aériens.
Faut-il modifier le financement des Sdis, assumé à plus de 50 % par les Départements ?
La question de la mobilisation de moyens nouveaux pour faire face au changement climatique ne peut pas reposer sur les seules épaules des départements. On a besoin du soutien de l’État. Il faudra aussi qu’on ait une réflexion sur le financement global et notamment la nouvelle répartition. Les métropoles devront aussi participer beaucoup plus activement. Par ailleurs, est-il normal qu’un véhicule de secours soit assujetti à la TICPE (taxe sur le carburant, NDLR) ? L’armée en est exonérée alors il faut qu’il en soit de même pour les véhicules de lutte contre les incendies.