L’équipementier automobile allemand Welp confirme son implantation dans deux bâtiments de l’ancien site PSA d’Hérimoncourt. Il est spécialisé dans les véhicules civils blindés. Il doit aussi faire des intérieurs pour les Bugatti fabriquées à Molsheim (Bas-Rhin). À terme, l’activité doit créer 200 emplois, pour un investissement de 50 millions d’euros.
L’équipementier automobile allemand Welp confirme son implantation dans deux bâtiments de l’ancien site PSA d’Hérimoncourt. Il est spécialisé dans les véhicules civils blindés. Il doit aussi faire des intérieurs pour les Bugatti fabriquées à Molsheim (Bas-Rhin). À terme, l’activité doit créer 200 emplois, pour un investissement de 50 millions d’euros.
Pour des raisons stratégiques de centralisation de son activité recyclage à Vesoul, PSA avait annoncé, en janvier 2019, qu’elle quittait Hérimoncourt, berceau de PSA, et qu’elle se débarrassait de ce site de 9 ha (notre article). L’annonce avait secoué le pays de Montbéliard. Et ce sont aussi pour des raisons stratégiques que le groupe Allemand Welp confirme son implantation dans les halls 48 et 49, qui seront réaménagés, de cet ancien site PSA précise Patrice Aubin, représentant du groupe en France, joint par téléphone, confirmant ainsi une information de L’Est Républicain. « C’est une très bonne nouvelle pour notre territoire et l’emploi, ainsi que pour la ville d’Hérimoncourt », se réjouit de son côté Frédéric Barbier, député La République en Marche (LREM), dans un communiqué. Cette confirmation entérine deux ans de travail pour faire venir l’équipementier.
« Welp est un groupe allemand spécialisé dans les véhicules civils blindés pour les forces de l’ordre », détaille le représentant. Il renforce les véhicules (vitres, portes, protection incendie), sur des véhicules neufs ou déjà en service. Welp revendique aussi des système de protection de très haute technologie. Le groupe travaille pour de nombreux chefs d’État, de gouvernement ou de royauté en Europe, au Moyen-Orient et partout dans le monde. Le groupe collabore aussi pour l’Otan ou l’ONU. « Nous livrons dans le monde entier, précise-t-il, avant de sourire : Sauf en France. » C’est l’un des enjeux de cette implantation : équiper les forces de l’ordre françaises. Le groupe cherche aussi à se rapprocher de Stellantis, qui fournit des véhicules à la police nationale et à la gendarmerie, comme les 5008 qui les équipent depuis l’automne (notre article). Frédéric Barbier a justement mis en relation l’entreprise et le ministère de l’Intérieur « afin [que Welp] puisse répondre aux différents appels d’offre de l’État visant à renforcer la protection de nos forces de l’ordre en interventions ».
Proximité de Stellantis
Welp veut commencer son activité au premier trimestre 2022, avec le renforcement des véhicules des forces de l’ordre, Peugeot (3008, 5008 et Expert) ou Citroën (Jumpy), en s’appuyant sur une douzaine de personnes. Des véhicules Opel pour les autorités allemandes seront aussi transformés à Hérimoncourt. La montée en puissance se fera en fonction des « commandes des autorités français et allemandes », indique Patrice Aubin. En 2026, Welp espère embaucher 200 personnes sur le site, avec une entreprise qui pourrait s’étendre sur 10 à 15 000 m2. Le développement se décline donc en plusieurs phases. L’investissement total avoisine les 45 à 50 millions d’euros informe Patrice Aubin. Le député voit dans cette implantation « l’opportunité de développer dans notre secteur une filière de protection des véhicules, complémentaire à la production automobile du Pays de Montbéliard et à nos constructeurs français que sont Stellantis et Renault ».
La fusion de Fiat et de PSA est aussi une belle opportunité pour Welp. « Cela ouvre de belles perspectives », confirme Patrice Aubin, comme le marché italien, où les besoins de véhicules blindés sont importants dans la lutte contre la mafia, que ce soit pour les forces de l’ordre ou le département de la justice précise-t-il. Hérimoncourt est donc un lieu stratégique, surtout que Welp travaille déjà en Suisse, avec « l’armée helvétique », informe Frédéric Barbier.
Un rachat par la SEM PMIE des 9 ha ?
À côté de cette activité de sécurité, qui pèse près de 60 % du chiffre d’affaires (qui avoisine 100 millions d’euros par an selon le représentant), Welp intervient aussi dans l’univers de l’automobile de luxe (Bentley, Rolls Royce). L’équipementier réalise ainsi l’intérieur des Bugatti qui sortent de l’usine de Molsheim (Bas-Rhin). Aujourd’hui, ces éléments sont façonnés dans le nord de l’Allemagne et en Saxe. Welp cherche donc à rapprocher leur fabrication. La proximité avec Stellantis permet, sur ce dossier, de viser le marché des DS.
Au début, Welp sera locataire de Stellantis, toujours propriétaire des terrains. Pays de Montbéliard Agglomération va fournir un accompagnement à l’équipementier, notamment sur les recrutements note Didier Klein, vice-président de l’agglomération, en charge des affaires économiques. La société d’économie mixte du pays de Montbéliard (SEM PMIE) « va étudier le projet de rachat global pour 2026 », note également Didier Klein. Des études économiques doivent être réalisées et des études sur l’avenir du reste du site doivent aussi être menées pour envisager ce projet de rachat par la SEM PMIE, afin de construire un vrai modèle économique prévient Didier Klein. Si rien n’est envisagé avant 2026, c’est que la SEM PMIE est déjà engagée sur le reclassement de la zone sud de l’usine de Sochaux, qui sera délaissée par l’arrivée de la nouvelle chaîne de montage de Stellantis, dès 2022. L’arrivée de Welp redonne par contre des atouts à ce site d’Hérimoncourt, qui héberge toujours les archives du groupe Stellantis, à Terres Blanches.