Belfort a accueilli pendant l’année scolaire un parcours expérimental d’enseignement supérieur : le parcours préparatoire au professorat des écoles. Le dispositif était adossé à une licence AES de l’UFR STGI, de l’université de Franche-Comté. Les premiers retours sont très positifs.
Belfort a accueilli pendant l’année scolaire un parcours expérimental d’enseignement supérieur : le parcours préparatoire au professorat des écoles. Le dispositif était adossé à une licence AES de l’UFR STGI, de l’université de Franche-Comté. Les premiers retours sont très positifs.
L’UFR STGI (sciences, techniques et gestion de l’industrie), de l’université de Franche-Comté, implanté à Belfort et Montbéliard, a accueilli pendant l’année scolaire un programme expérimental : le parcours préparatoire au professorat des écoles. 24 parcours préparatoires ont été ouverts cette année, dans 22 académie ; le parcours belfortain était le seul de l‘académie de Besançon.
Le parcours se déroule sur trois ans et mène les étudiants, s’ils poursuivent le chemin, au master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) ; le parcours entame donc la formation des futurs professeurs des écoles dès la sortie du lycée. La première année, les étudiants suivent 75 % de leurs cours au lycée et 25 % à l’université. En 2e année de licence, c’est 50% du temps en lycée et 50 % du temps à l’université. Et en 3e année, c’est trois quart du temps à l’université et un quart au lycée.
Pour cette première année, 40 étudiants ont intégré le parcours, mais ils n’étaient que 39 à la rentrée. Ils étaient 35 à la fin du 1er semestre, soit un taux de réussite de 89 %. « La réussite est belle », constate Alain Berna, proviseur du lycée Condorcet, établissement avec lequel a été mis en place ce parcours, à l’occasion d’une matinée bilan de l’expérimentation. « Le taux d’attrition est plus faible qu’en L1, normalement », observe, satisfait, Yves Poncelet, inspecteur général de l’éducation nationale, qui a suivi de près l’expérience belfortaine.
Enseignements fondamentaux
Le parcours a été construit avec le lycée Concordet de Belfort. Il y avait une volonté de « s’associer », apprécie Olivier Jouffroy, le directeur de l’UFR STGI. « C’est un objet étonnant qui permet de communiquer entre lycée et université, valide Alain Berna, le proviseur du lycée Condorcet, avant de rappeler : Rare sont les cursus qui allie université et lycée. » « C’est une magnifique victoire », a salué la rectrice, Nathalie Albert-Moretti, heureuse de constater que l’on dépasse les préjugés entre le secondaire et l’enseignement supérieur.
Au lycée, les cours visent à reprendre les bases et à renforcer la culture générale. « C’est en adéquation parfaite avec les enjeux de l’enseignement d’aujourd’hui et de demain », relève Alain Berna. Les étudiants ont suivi des cours de mathématiques, de français, évidemment, mais aussi d’histoire-géographie, de philosophie, de sciences, de technologie, de langue, d’arts plastiques ou encore d’éducation physique et sportive. « C’est une formation très solide sur les fondamentaux de l’enseignement primaire, bien organisé dans le temps », remarque Olivier Jouffroy. Au-delà d’un parcours double, ce dispositif propose une entrée progressive dans l’enseignement supérieur. « On est suivi de près », aime Marine, l’une des étudiantes. « Il y avait aussi l’ambition de ne pas laisser sur la route des étudiants qui ne pouvaient pas beaucoup investir dans leurs études », replace également l’inspecteur général.
Les forces de la licence AES
À Belfort, le parcours était adossé à la licence Administration économique et sociale (AES). C’était le seul parcours de France métropolitaine qui était associé avec cette licence. Souvent, il l’était plutôt avec des formations en sciences de l’éducation, lettres ou mathématiques. Et au bout des trois ans, les étudiants disposeront d’une licence AES. La maquette pédagogique (à retrouver ici) a été adaptée pour intégrer les cours dispensés au lycée mais assurer l’acquisition des compétences nécessaire à l’obtention de la licence.
Si la licence AES ne semblait pas la plus naturelle pour porter ce parcours, l’expérience belfortaine tend à montrer le contraire. Les cours de l’université et du lycée sont complémentaires. Surtout, les étudiants acquièrent des savoirs qu’ils pourront valoriser s’ils changent de voie. « C’est important d’avoir un licence qui n’est pas en rapport avec le lycée, estime Maxime, l’un des étudiants de cette première promotion. C’est une formation qui ouvre beaucoup des portes ». Les responsables universitaires observent surtout que les exemples d’étudiants titulaires d’une licence AES et qui s’orientaient ensuite vers le métier de professeur des écoles sont nombreux. « C’est aussi un bon vivier de futurs directeurs », sourient les responsables universitaires, pour souligner l’importance des compétences en gestion.
Des stages d’observation ont été organisés dès la première année. Chaque étudiant a bénéficié de 3 semaines de stage, grâce à un partenariat avec l’institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) de Belfort. Une manière de conforter son choix ou d’arrêter rapidement. Et la réussite de cette année se poursuit. Les demandes d’inscription pour la rentrée 2022 sont aussi nombreuses.