3 opérations de contrôle par jour. Ce sont les doléances du ministre de l’Intérieur pour lutter contre les rodéos urbains. A Belfort, la police nationale ne déroge pas à la règle.
3 opérations de contrôle par jour. Ce sont les doléances du ministre de l’Intérieur pour lutter contre les rodéos urbains. A Belfort, la police nationale ne déroge pas à la règle. Ce jeudi matin, quartier Dardel, une dizaine de policiers ont contrôlé les communs d’immeuble à la recherche de véhicules de type motocross, scooter ou quad.
L’air est encore brumeux, ce jeudi matin, lorsque la police nationale fouille les premiers communs d’immeubles du quartier Dardel à Belfort. L’objectif : retrouver des véhicules motorisés qui ont pu être identifiés par les agents ou par les caméras de surveillance de la ville de Belfort en train d’effectuer des rodéos urbains. Ou bien de trouver des véhicules non homologués qui pourront alors être saisis et détruits. Dans les deux cas de figure, « les véhicules peuvent être saisis immédiatement », précise Cédric Richardet, directeur départemental de la sécurité publique.
Cette opération, qui a mobilisé une dizaine d’agents, n’est qu’une partie des opérations menées par la police nationale à Belfort. Chaque jour, trois opérations de contrôle sont menées : fouille de communs, contrôle routier. C’est une volonté nationale, aiguillée par le ministre de l’Intérieur qui a annoncé le 16 août avoir donné l’ordre d’intensifier les contrôles en menant 3 opérations anti-rodéos par jour, minimum dans tous les commissariats de France.
C’est donc sur cette dynamique que s’est calé le commissariat de Belfort.Si l’actualité s’est échauffée ces derniers jours notamment à Colmar, où un jeune homme de 27 a été abattu en tentant de protester contre un rodéo urbain, Cédric Richardet, directeur départemental de la sécurité publique l’affirme : « Nous n’avons pas attendu cela pour contrôler.» Et selon lui, la pratique n’est pas neuve. Loin de là. Si elle a pu s’intensifier, sans avoir de chiffres précis, « on ne remarque pas de forte hausse du nombre d’infractions », fait-il remarquer.
Ces opérations, au-delà de la volonté de trouver des véhicules, ont aussi pour but de se montrer pour dissuader ces pratiques. Deux quartiers sont régulièrement dans leur viseur : Dardel et les Résidences, où les phénomènes se répètent. Notamment dans des lieux comme le parc de la Douce, rapporte le directeur de cabinet.
En 7jrs, 2914 opérations anti-rodéos menées, 338 interpellés, 157 saisies. J’ai donné instruction d’intensifier encore notre action. Dès demain, chaque commissariat mènera au moins 3 opérations anti-rodéos/jour. Je ferai tout pour protéger les honnêtes gens contre ces délinquants pic.twitter.com/IUwyBMWdSS
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 16, 2022
Le directeur de cabinet de la préfecture du Territoire de Belfort, Christophe Duverne, dénonce de son côté le sentiment d’impunité des contrevenants : « C’est un phénomène qui exaspère les riverains. Ces pratiques compromettent la sécurité des usagers de la route. Il faut lutter contre cela.» Pour aider à la compréhension de ce type d’infraction, il précise : « Les rodéos urbains peuvent être réalisés avec des quads, des motos, des trottinettes, tout véhicule terrestre motorisé.» Et ils ont pour caractéristique « de compromettre la sécurité des usagers sur la route » et « d’alimenter le sentiment d’insécurité » avec des pratiques dangereuses sur les routes : vitesse inadaptée, figures acrobatiques, regroupements…
Devant l’importance du phénomène, le code de la route a d’ailleurs vu un nouvel article naître réprimant les rodéos urbains comme un délit spécifique et durcissant les sanctions. Désormais, l’article L. 236-1 du code de la route dispose que : « Le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d’obligations particulières de sécurité ou de prudence prévues par les dispositions législatives et réglementaires du présent code dans des conditions qui compromettent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquillité publique est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. »