Pour leurs 30 ans, les Eurockéennes de Belfort ont opté pour un système cashless, après avoir longtemps refusé ce système. Les raisons de ce choix, les critiques, les réussites… On fait le tour de ce sujet avec Frédéric Adam, responsable du pôle partenariat.
Pour leurs 30 ans, les Eurockéennes de Belfort ont opté pour un système cashless, après avoir longtemps refusé ce système. Les raisons de ce choix, les critiques, les réussites… On fait le tour de ce sujet avec Frédéric Adam, responsable du pôle partenariat.
Les Eurockéennes ont décidé d’opter pour un système cashless, alors que vous étiez plutôt réticents auparavant. Qu’est-ce qui a motivé cette bascule ?
On a constaté, à la suite de la 30e édition record qui a rassemblé 135 000 personnes, que le dispositif mis en place pour la gestion des stands était devenu très volumineux en termes de déploiement (un Algeco était loué exclusivement pour stocker la centaine de TPE, NDLR), de caisses et de gestion de flux d’argent ; les responsables de buvettes nous disaient aussi que gérer de l’argent était devenu une charge lourde.
Pourquoi a-t-on été réticent aux Eurockéennes ?
Le système ne répondait pas à des problématiques évidentes. On n’avait pas de grandes queues aux Eurockéennes par exemple. Les festivaliers ne remontaient pas ces problèmes. Et si nous avons mis du temps, c’est aussi parce que c’est un système qui coûte cher à mettre en place (le coût est calculé en fonction du nombre de puces mises en activité, NDLR). Ce n’est pas un investissement neutre. On embauche également entre 60 et 70 personnes, dont 50 caissiers, juste pour cette partie cashless.
Hello @eurockeennes, le système cashless c'est vraiment pratique, par contre faudrait penser à une solution pour que certains stands ne profitent pas, on nous a rajouter un plat à 7€, mais vu que personne ne montre rien au moment de payer, dur à constater direct
— Julien Socio n°00170 (@julien_blz) July 6, 2019
Souvent, la première édition est délicate…
C’est un sujet qui concerne tous les festivaliers, tous les intervenants, tous les professionnels et tous les salariés, car nous sommes tous amenés à payer un service ou un produit sur le festival. On a travaillé depuis plusieurs mois sur le dossier. Nous avons calibré l’accueil et le dispositif technique pour répondre à la demande, dans les meilleures conditions. Notre bilan, après deux jours (l’interview a été réalisée samedi après-midi, NDLR), est très positif. Les premiers utilisateurs, les associations qui tiennent les buvettes, m’ont fait part de leur grande satisfaction. Une responsable de buvette me rapportait que leur trésorière découvrait les Eurockéennes, parce que les trois années précédentes, elles étaient derrière la tente, sur une table, en train de compter de l’argent constamment. Avec ce système, elle a pu aller sur le site et découvrir le festival. Pour les stands alimentaires, le bilan est aussi positif, car cela va plus vite. On ne vend pas forcément plus, mais on vend plus vite et c’est positif. Côté public, les retours sont aussi très positifs. Nous avons discuté avec des festivaliers au camping et ils sont heureux de ne pas avoir à gérer leur porte-monnaie.
On a lu quelques critiques, notamment sur Twitter (lire ci-dessus). On regrette de ne pas toujours être au courant du montant à payer et de l’enveloppe qui restait sur le compte…
Nous avons répondu à cette demande. Nous sommes sur un nouveau dispositif que tous les stands ne connaissent pas forcément. Nous tenons compte de ces remarques. Nous avons, ce matin même, refait un topo auprès de tous les stands, en redisant que c’est la règle de montrer le solde de la commande du client. Nous invitons également tous les festivaliers à demander le solde qu’ils ont sur le bracelet et à vérifier la commande. C’est le même réflexe quand vous vérifiez la monnaie.
Une des grandes critiques du cashless est de dire que les festivaliers se dotent d’une enveloppe, mais que si elle n’est pas consommée, ils oublient de demander le reliquat. Qu’en est-il ?
Nous ne pourrons dire exactement ce qu’il en est qu’après le festival. Il semblerait, toutefois, que ce phénomène [d’oubli de remboursement] était vrai au début de la mise en place du système cashless dans les festivals, mais il semble de moins en moins se confirmer au fur et à mesure que le cashless se généralise. Les festivaliers prennent l’habitude de se faire rembourser. Et c’est de plus en plus facile. Aux Eurockéennes, si vous avez crédité un compte avant le festival, il suffit de retourner sur ce compte et de cliquer sur « rembourser », sans renseigner ses coordonnées bancaires. Si vous n’avez pas créé de compte, il faut retourner sur le site Internet, entrer le code de votre puce et vos coordonnées bancaires. Vous êtes ensuite remboursés, sachant que les remboursements sont gratuits. S’il y a un reliquat, nous le considèrerons comme un don à l’association, car nous sommes une association à loi 1901, à but non lucratif. Dans ce cadre-là, nous avons décidé, avec la gouvernance de l’association, que cet argent serait affecté à des projets Eurocks solidaires, développés au All access, tournés autour de l’environnement, comme avec l’opération de réduction du plastique.