La préfète du Territoire de Belfort, Sophie Elizéon, maintient que les Eurockéennes doivent prendre en charge le dispositif de sécurité lié à la manifestation. Elle propose cette année de mobiliser moins de gendarmes, quitte à privatiser une partie du dispositif.
La préfète du Territoire de Belfort, Sophie Elizéon, maintient que les Eurockéennes doivent prendre en charge le dispositif de sécurité lié à la manifestation. Elle propose cette année de mobiliser moins de gendarmes, quitte à privatiser une partie du dispositif.
Depuis l’édition 2018, l’Etat demande aux Eurockéennes de régler la facture du dispositif de gendarmerie mobilisé pour assurer la sécurité au festival. Les Eurockéennes rejettent cette demande et la question a été portée devant le tribunal administratif, qui n’a pas encore statué.
Interrogée sur ce sujet lors d’un point presse organisé ce jeudi matin, le préfète a indiqué qu’une convention devait être présentée ce même jour aux Eurocks, dans l’espoir d’une signature prochaine.
« Il appartient à l’organisateur d’une manifestation d’organiser le dispositif de sécurité, a fortiori s’il s’agit d’un privé », a tenu à souligner en préambule la préfète du Territoire de Belfort, d’autant que, à ses yeux, la manifestation est bien une manifestation à but lucratif. Elle s’est montrée sûre de son fait sur ce point, pour avoir récemment eu confirmation lors d’une réunion au ministère. Sophie Elizéon se dit consciente de l’importance de la sécurité pour un festival : « La renommée des festivals de l’été est liée au fait que l’on peut y aller en toute sécurité », a-t-elle souligné.
Elle a donc proposé ce jeudi après-midi aux Eurockéennes un dispositif re-calibré par rapport à celui de 2018, avec le groupement départemental de gendarmerie, « une proposition qui tient compte des moyens financiers de l’organisation ». En 2018, les gendarmes ont été mobilisés pour un volume total de 6000 heures ; cette année, les gendarmes seraient mobilisés pour la moitié moins, soit 3000 heures. Le coût passerait de 254 000 € en 2018 à 106 000 € cette année. Ce qui s’accompagnerait d’une baisse proportionnelle des frais de restauration et d’hébergement. Sophie Elizéon évoque une baisse du coût du dispositif de l’ordre de 60 %.
Cependant, la sécurité en elle-même ne devrait pas en pâtir, selon la préfète. Les interventions de la gendarmerie seraient recentrées vers son cœur de métier : les gendarmes n’interviendront donc plus pour assurer le retournement des bus, l’accompagnent des personnes égarées. Pour ce type de missions, les Eurockéennes devront donc faire appel à un prestataire privé.
"Nous avons entendu les demandes des organisateurs"
Sophie Elizéon souligne encore que des efforts sont néanmoins consentis par l’Etat : la présence de policiers à la gare de Belfort n’est pas facturée pas plus que la mobilisation d’un peloton motorisé, placé en réserve, en cas de besoin, ou le survol du site par hélicoptère pour avoir une vision globale de la manifestation. Elle indique aussi que « comme en 2018 », une montée en charge progressive de la prise en charge de la facture par les Eurockéennes a été proposée. Autrement dit, Les Eurocks ne paieraient qu’une partie de la facture cette année et en 2020, pour parvenir à un paiement de la totalité en 2021. « Nous avions déjà proposé une montée en charge progressive en 2018, mais sur cinq ans ; nous avions accepté de retirer de la convention la mention « manifestation à but lucratif », souligne-t-elle. En 2018, les Eurockéennes n’ont pas signé la convention et a porté le différend devant le tribunal administratif, qui doit encore statuer.
La préfète ne veut donc pas s’exprimer sur la convention 2018. « Nous partons sur de nouvelles bases. Nous avons entendu les demandes des organisateurs, qui doivent quant à eux se mettre en capacité d’entendre que les compétences de la gendarmerie sont mobilisées à leur bénéfice au lieu de l’être pour la sécurité de particuliers ou d’entreprises qui paient des impôts ».