Le député La France Insoumise de la 2nd circonscription du Territoire de Belfort, Florian Chauche, fait le point sur les 100 premiers jours de son mandat. Une entrée en matière intense, dans laquelle il ne manque pas de pointer du doigt les carences de la majorité présidentielle. Dans le jeu politique, il regrette aussi la posture du parti Les Républicains.
Le député La France Insoumise de la 2nd circonscription du Territoire de Belfort, Florian Chauche, fait le point sur les 100 premiers jours de son mandat. Une entrée en matière intense, dans laquelle il ne manque pas de pointer du doigt les carences de la majorité présidentielle. Dans le jeu politique, il regrette aussi la posture du parti Les Républicains.
« Ce furent 3 mois intense ! » En cette rentrée, Florian Chauche, député La France insoumise de la 1re circonscription du Territoire de Belfort, élu fin juin (notre article), jette un œil dans le rétro pour observer le chemin parcouru. Il prend le pli des aller-retours entre Paris et Belfort, des sessions tardives dans l’hémicycle et des sollicitations nombreuses qui s’accumulent dans la circonscription.
Cette première partie du mandat a été très parisienne. Les députés ont été amenés à se positionner sur le projet de loi sur le covid-19 ou encore sur celui sur le pouvoir d’achat. « La politique du gouvernement n’est pas ambitieuse pour un sou », s’indigne le jeune député. « Ce sont des mesurettes », tance-t-il. Florian Chauche pointe du doigt par exemple l’augmentation du plafond des primes à 6 000 euros. Les primes n’ont pas de caractère obligatoire. Et l’employeur n’est pas obligé de donner le plafond maximal. Ce qui lui fait dire que ces décisions sont « du pouvoir d’achat hypothétique », dénonce-t-il, listant ensuite le refus de voter un smic à 1 500 euros, que portait sa formation politique ou le blocage des prix de l’énergie.
Membre de la commission des finances, il rappelle la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’évasion fiscale, qui concerne notamment les pratiques dénoncées de General Electric à Belfort (lire notre article). Une mission flash est aussi engagée sur les super profits. Il regrette que ce sujet ne soit pas évoqué en France. « On lance une campagne et une pétition en ligne », glisse-t-il.
Dans le jeu politique parlementaire, il dénonce que la majorité « s’acoquine » avec le parti Les Républicains et le Rassemblement national pour faire passer ses textes. « Ce sont des passe-plats », critique-t-il, qui font « le jeu de Macron ». Et sur le conseil national de la rénovation (CNR), clin d’œil même pas dissimulé au conseil national de la résistance de la Seconde Guerre mondiale, Florian Chauche regrette que l’on « court-circuite » le débat parlementaire. Et demandant, à ce sujet, où sont les cahiers de doléance des Gilets jaunes ou les conclusions de la convention climat ? Alors, le CNR, « ce sera pareil », glisse-t-il, ne croyant pas en la démarche.
« Faire table rase du passé »
Avec la rentrée, Florian Chauche prend à présent ses marques en circonscription ; il disposera en octobre d’une permanence avenue Jean-Jaurès. Il a déjà rencontré des soignants, à l’hôpital pour poursuivre les réflexions du Ségur. « La santé est dans le mur, mais c’est dans tous les services publics », souligne-t-il. Avec un constat : « Le manque de moyens humains. » Une rengaine entendue aussi dans le secteur de la sécurité civil, dont il rapporte le budget à l’Assemblée nationale. Il redoute des cercles vicieux et invite à « revaloriser ces professions », tout en mettant en garde contre les effets d’annonce, comme les 2 000 euros promis aux enseignants en début de carrière : quand ? comment seront géré ceux n’étant pas encore à ce niveau de salaire mais étant déjà dans le métier ?
Il a organisé, samedi, la première assemblée de circonscription, un temps d’échanges qu’il veut instaurer pour présenter son métier de député et évoquer ses actions. De là, il veut aussi penser à « l’avenir de la gauche ». « Quand la gauche est rassemblée on arrive à la victoire », insiste-t-il. Il veut qu’un dialogue s’instaure entre les collectifs citoyens, les association, les syndicats et les différentes forces politiques. Il évoque une envie de « faire table rase du passé ».
"Sur le nucléaire, on n’évoque jamais l’amont et l’aval "
La question nucléaire. Dossier sensible à Belfort. La France insoumise encourage le déploiement massif des énergies renouvelables, afin qu’elles prennent plus place dans le mix énergétique. Autrement dit, la part du nucléaire doit diminuer. « Aujourd’hui, on n’a pas le choix », reconnaît Florian Chauche, évoquant justement le recours au nucléaire. « Quand il marche », ajoute-t-il avec une pointe de sarcasme. Le 25 août, 32 des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l’arrêt. « Le nucléaire est décarbonné sur l’instant [de production], mais on n’évoque jamais l’amont et l’aval » pointe-t-il du doigt. Il pense notamment à l’extraction de l’uranium. Il n’oublie pas non plus de rappeler la livraison d’uranium par l’acteur russe Rosatom, par ailleurs client de la branche nucléaire de General Electric, qui doit passer prochainement sous le pavillon d’EDF. Avec cette livraison, il questionne ainsi « l’indépendance » tant louée. Il pointe également du doigt les rejets récent d’eau chaude dans les fleuves, autorisés cet été (lire ici) et les conséquences induites pour la biodiversité. Des situations provoquées par la sécheresse et qui questionnent compte tenu du réchauffement climatique. Le nucléaire « n’est pas la solution unique », insiste Florian Chauche. Quant aux emplois belfortains, il note qu’une part importante du chiffre d’affaires des usines est liée à la maintenance. « Même si on arrête en France, le marché mondial aura toujours des besoins de maintenance », estime-t-il. La relance annoncée le 10 février « est un pari risqué et très long », relevant que si on reproche à l’éolien ses infrastructures bétonnées, qu’en est-il des centrales nucléaires.