Avec l’inflation et la baisse des salaires due à l’activité partielle, les esprits s’échauffent encore à Stellantis Sochaux. Les syndicats attendent des gages de la direction.
Avec l’inflation et la baisse des salaires due à l’activité partielle, les esprits s’échauffent encore à l’usine Stellantis de Sochaux. Les délégués syndicaux mettent des ultimatums à la direction centrale pour qu’elle fasse un geste financier : primes, ou encore renégociation salariale.
Fin août, des syndicats avaient indiqué attendre le mois de septembre de pied ferme pour négocier une revalorisation salariale, notamment CFDT ou CGT. Ou encore une prime, nommée prime Macron ou Pepa, du côté de Force ouvrière. La première quinzaine de septembre s’est écoulée sans annonce de la part de la direction centrale, ce qui a eu le don de fâcher les syndicats.
« Dans des discussions, la direction avait indiqué qu’une réunion se tiendrait mi-septembre pour discuter pouvoir d’achat. Mais depuis la rentrée, on n’entend plus rien », regrette Benoit Vernier, de la CFDT. Il craint que la direction ne repousse les négociations à la date initiale, prévue pour février 2023. « Je le vois venir. D’ici là, ils nous diront qu’avec la récession économique, il faut faire très attention. » Il est d’autant plus impatient qu’il voit les choses bouger dans d’autres entreprises, comme Renault ou Arcelor Mittal, où les salariés vont toucher une prime de 1 000 euros en octobre au titre de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.
À la CGT, Jérôme Boussard, représentant syndical, ne cache pas non plus son impatience. Il rappelle que l’activité partielle mise en place à chaque rupture de stocks et pénuries engendre une baisse d’environ 16% du salaire (voir notre article). Ce qu’il réclame, pour les salariés, c’est aussi une augmentation salariale. Et une augmentation conséquente : 400 euros, si possible. « On prendra ce qu’il y a à prendre », consent-il. Il souhaite que les choses aillent vite. « Je trouve ça fou, on ne fait que nous faire patienter. » Il explique avoir exposé le problème à Poissy, ce jeudi, lors d’une réunion avec la direction centrale sur les mutuelles : il s’est fait envoyer sur les roses, raconte-t-il. « Ce n’était pas le sujet, m’a-t-on dit. Ils m’ont indiqué que des annonces devaient être faites prochainement.»
Eric Peultier, délégué syndical FO, espère au moins la mise en place d’une prime, promise depuis juin, explique-t-il. « Rien n’est prévu en termes de renégociation salariale avant février 2023. Par contre, une prime ne serait-ce que de 3 000 euros permettrait de couvrir les dépenses supplémentaires liées à l’inflation dans un premier temps », expose le délégué syndical, avant de poursuivre : « Il va falloir montrer qu’il y a du social dans la boutique. »
Lettres et ultimatum
Les syndicats CFDT et Force ouvrière ont envoyé des lettres, ce jeudi, à la direction centrale. Dans sa lettre, la CFDT expose que la forte inflation rend difficile les conditions de vie des salariés. D’autant plus avec « les perspectives de devoir assumer de lourdes factures énergétiques ».
« Le mutisme de la direction sur ce sujet donne le sentiment d’une indifférence inacceptable au vu des fortes préoccupations et des tensions grandissantes dans nos établissements », prévient le syndicat. Il propose deux créneaux : le 27 septembre et le 6 octobre pour organiser une rencontre. Benoit Vernier anticipe même : si le 22 septembre, le syndicat n’a pas de réponse, au moins pour un créneau, il envisage d’organiser des débrayages la dernière semaine de septembre.
Le syndicat Force ouvrière, de son côté, pointe le 30 septembre comme date limite. « Depuis mars 2022, FO revendique l’attribution d’une prime PPV pour l’ensemble des salariés. » Elle indique avoir été reçue le 12 septembre par la direction. Une réunion où « ils n’ont répondu ni par oui ni par non ». Pour le syndicat, ce n’est pas suffisant. Une réponse est attendue de pied ferme avant la fin du mois, pointant que « fidèle à son slogan “syndicat de la fiche de paye”, FO prendra ses responsabilités, passé ce délai. »
Contactée, et n’ayant pas encore répondu aux courriers des organisations syndicales, la direction ne souhaite pas communiquer pour le moment.