Sur France Info, mercredi matin, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a déclaré qu’il n’y pas « de débouchés » pour les turbines à gaz. Une position qui fait bondir l’intersyndicale de l’unité turbines à gaz de General Electric à Belfort, qui regrette « l’ignorance » du ministre. « Le marché de la turbine à gaz n’a effectivement pas beaucoup de débouché mais en France uniquement, suite à la loi votée l’année dernière, déclare-t-elle dans un communiqué, avant de préciser : [Mais] le marché du gaz 50 Hz adressé par le site de Belfort représente 75 % du marché mondial, dont les capacités vont doubler d’ici 2040 d’après l’agence international de l’énergie. » Ces perspectives reposent sur le développement des énergies renouvelables, « en attendant des solutions techniquement et économiquement viables de stockage de d’énergie de masse ». « GE soutient d’ailleurs cette hypothèse dans son livre blanc », rappelle l’intersyndicale.
L’intersyndicale rappelle que la sous-charge de 15 % mentionnée par la direction du géant américain n’est pas liée au marché, « mais aux délocalisations d’activité hors de Belfort et à la baisse de 48 à 26 % de part de marché de GE sur ce marché 50 Hz ». L’intersyndicale, compte tenu des décisions de Siemens et des départs déjà enregistrés à Belfort, estime qu’elle a plutôt besoin d’embauches que de suppressions de postes.
L’intersyndicale, composée de Sud Industrie, de la CFE-CGC et de la CGT, contredit également le ministre qui a prétendu à l’antenne de France Info être en relation avec les syndicats. Elle demande à rencontrer le président de la République et le ministre, « pour leur expliquer les risques et les opportunités industrielles pour Belfort, ce qui évitera au gouvernement de répéter les arguments parcellaires de GE légitimant des suppressions d’emplois. »