Fin 2019, un chef d’entreprise sur trois est une femme en Bourgogne-Franche-Comté, selon un rapport de l’Insee. L’une des proportions les plus basses de France de province.
Fin 2019, un chef d’entreprise sur trois est une femme en Bourgogne-Franche-Comté, selon un rapport de l’Insee. L’une des proportions les plus basses de France de province. Davantage présentes dans les postes à responsabilités de la fonction publique et parmi les élues : elles n’atteignent pour autant toujours pas la parité. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, on fait le point avec cinq informations sur leur représentativité dans le monde du travail.
Les femmes peu nombreuses aux postes de responsabilité
« Malgré le plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle 2016-2020 visant notamment à promouvoir l’accès des femmes aux responsabilités professionnelles, les femmes restent peu nombreuses à occuper des postes de décision au même niveau de responsabilité que les hommes », expose l’Insee dans un rapport. Fin 2019, en Bourgogne-Franche-Comté, les femmes représentent seulement 33% des chefs d’entreprises. « C’est l’un des taux de féminisation les plus faibles des régions métropolitaines, loin derrière la Bretagne à 37 % ». Parmi les cadres dirigeants, seulement 23% sont des femmes.
Dans la fonction publique, les femmes sont majoritaires (68 %), mais elles restent néanmoins nettement moins nombreuses que les hommes aux postes de direction (41 %). De plus, les 8 préfets de départements dans la région sont des hommes à l’heure actuelle.
Les rémunérations des cheffes d’entreprises en moyenne inférieures aux chefs d’entreprises
Deux constatations majeures du rapport : les rémunérations perçues par les femmes sont toujours inférieures à celles des hommes. Et ces écarts sont plus importants dans le secteur privé. Concernant les cheffes d’entreprises, elles perçoivent en moyenne un revenu plus faible que celui des hommes quel que soit leur statut. Il est inférieur de 23% pour les entrepreneuses individuelles et de 27% pour les dirigeantes de sociétés anonymes.
« La Bourgogne-Franche-Comté est la région métropolitaine où l’écart salarial des cadres dirigeants est le plus important », pointe le rapport de l’Insee; Premier écueil : une explication, en partie, dû à l’âge. Les femmes sont plus jeunes que les hommes. Cependant, il ne s’améliore pas avec l’âge. L’écart a même tendance à s’accentuer, expose l’Insee. Passant en moyenne de 28% pour les 30-49 ans à 33% pour les 50 ans et plus. « Plus l’entreprise a de salariés, plus les écarts de revenus entre les cadres dirigeants des deux sexes sont importants.»
Les femmes toujours en première ligne dans les métiers liés au soin
Dans un précédent rapport, l’Insee expose que certains métiers sont majoritairement exercés par des femmes : domaine de la santé, aide à la personne, propreté et commerce. « Ces métiers sont relativement peu qualifiés. Les femmes sont moins bien rémunérées », expose le rapport. En Bourgogne-Franche-Comté, elles constituent 61% des travailleurs clés (métiers qui répondent aux besoins essentiels de la population : se nourrir, se soigner, NDLR), contre 48% dans l’ensemble des activités économiques. Dans le secteur de l’hygiène et de la propreté, on recense 65% de femmes dans la région.
Des élus de plus en plus nombreuses
Parmi les pistes d’amélioration en termes de représentativité hommes/femmes, des mesures législatives ont permis de renforcer la présence des femmes en politique.
« En 10 ans, les mandats des députés, sénateurs et conseillers départementaux de Bourgogne-Franche-Comté, jusqu’alors très largement occupés par des hommes, s’approchent désormais de la parité », expose l’Insee. La part de femmes parmi les conseils municipaux a gagné 7 points et atteint 39 % en 2021. Il s’agit toutefois d’une proportion parmi les plus faibles de France avec la Corse et le Grand Est, en raison d’un nombre important de petites communes qui ne sont pas soumises à la loi sur la parité.
Toutefois, des disparités demeurent encore importantes parmi les maires. C’est particulièrement vrai dans les communes de moins de 1 000 habitants, où seulement 20 % des maires sont des femmes. Dans les conseils municipaux, la féminisation est plus forte parmi les jeunes générations. Les femmes représentent ainsi 42 % des conseillers municipaux de moins de 50 ans contre 36% des 50ans et plus, expose le rapport de l’Insee.
Plus de femmes aux fonctions de décision parmi les jeunes générations
Deuxième piste d’amélioration : les jeunes générations aux postes de décision. Le niveau de diplôme augmente chez les jeunes femmes, analyse dans son rapport l’Insee. « Grâce à ce niveau de diplôme et à l’évolution de la société, les jeunes femmes occupent plus fréquemment des fonctions de décision.» Parmi celles-ci : près de 35 % des cadres dirigeants de moins de 30 ans sont des femmes contre 17% pour les 50 ans et plus. Dans la fonction publique, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les générations de dirigeants de moins de 50 ans (54%).