Passer au 100% électrique. Miser sur l’hydrogène. Neutralité carbone. Voici quelques-uns des éléments avancés par Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, au sujet de son plan stratégique pour la décennie à venir.
Passer au 100% électrique. Miser sur l’hydrogène. Neutralité carbone. Voici quelques-uns des éléments avancés par Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, au sujet de son plan stratégique pour la décennie à venir. Les syndicats se disent inquiets : où est l’humain dans le plan nommé “Dare Forward” ?
“Dare Forward”, c’est le nom du plan annoncé le 1er mars par Carlos Tavares, directeur général de Stellantis pour la décennie à venir. Dans ce plan : de grands principes écologiques. Dont celui de s’engager pour devenir le « champion de l’industrie dans la lutte contre le changement climatique. », a-t-il annoncé dans un communiqué. L’entreprise souhaite s’engager en atteignant la neutralité carbone d’ici 2038 avec une réduction de 50% d’ici 2030. Stellantis se veut devenir un « leader en matière de décarbonation, doublé d’un pas décisif dans l’économie circulaire. » L’entreprise dit adopter « un nouvel état d’esprit, avec pour objectif la transformation de la mobilité sous tous ses aspects, pour le bien de nos familles, de nos communautés et des sociétés dans lesquelles nous opérons.»
Derrière ces dires, une stratégie commerciale fondée sur l’électrique. 100% de véhicules électriques vendus en Europe d’ici 2030 et 50% aux Etats-Unis, promet Stellantis. L’entreprise prévoit ainsi de vendre 5 millions de véhicules électriques chaque année dans le monde à l’horizon 2030. De miser, aussi, sur l’hydrogène, en intégrant des piles à combustible dans les grands utilitaires en 2024. Tout en multipliant par quatre le chiffre d’affaires des véhicules neufs dans les segments haut de gamme et luxe. Et tout en doublant le chiffre d’affaires net pour atteindre les 300 milliards d’euros à l’horizon 2030.
1 mesure sur 25 liée au social
Dans le communiqué envoyé par Stellantis, 25 mesures sont annoncées pour le plan décennal. A sa lecture, une seule concerne les conditions des salariés. En effet, la direction évoque vouloir attribuer 35% des postes de direction à des femmes. Rien sur les emplois, ni sur la transformation des métiers liés à l’électrification des véhicules.
Pour le syndicat FO Sochaux, tout cela est inquiétant. Eric Peultier, délégué syndical, évoque « un virage radical industriel » et une « électrification à marche forcée ». Elle ne doit pas « être synonyme de casse sociale », écrit le délégué syndical dans un communiqué. Des inquiétudes partagées par les syndicalistes de la CGT et de la CFDT sur le site de Sochaux.
Benoit Vernier, délégué syndical CFDT s’inquiète d’«ambitions si fortes en termes de profitabilité ». Il expose : « On le vit au quotidien, avoir une entreprise hyper performante est éprouvant sur les salariés. Il ne faut pas que ce plan se fasse au détriment de l’humain.» Tandis que Jérôme Boussard, délégué syndical CGT se faisait du souci pour les emplois : « Nous n’avons aucune vision sur l’emploi. Rien n’a été avancé et nous ne savons pas si l’électrification ne se fera pas au détriment des emplois. Et où est l’humain dans ce plan ? Je n’en vois rien. »
La CFE-CGC, affirme, de son côté,être confiante face aux « choix stratégiques de Stellantis » et « confiante dans le capital humain du groupe ». Désormais, les déclinaisons site par site sont attendus. La CFE-CGC expose que cela permettra de « mieux cerner les impacts sur les charges des usines françaises ». Les syndicats attendent beaucoup de ce moment, qui devra lever les incertitudes quant aux conditions sociales et aux emplois.