Le tiers-lieu d’innovation de l’UTBM, le Crunch Lab vient d’être labellisé « manufacture de proximité ».
Le tiers-lieu d’innovation de l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) , le Crunch Lab, vient d’être labellisé « manufacture de proximité ». Cette distinction est le point de départ de nouvelles initiatives, tels que des travaux d’agrandissement en 2022. Pour permettre aux acteurs de l’industrie de mutualiser leur force avec des équipements toujours plus performants.
Petites entreprises, start-ups, mais aussi les plus grandes entreprises comme General Electric : ils sont nombreux, sur le territoire, à s’investir au sein de l’UTBM. Aux côtés des étudiants : pour innover, chercher, former, mettre en commun les ressources. C’est le cœur du projet du « Crunch Lab », projet né en 2018.
Lorsqu’on fait le tour des ateliers, le leitmotiv qui apparaît chez les différents acteurs : la proximité. L’UTBM, en plein cœur du Techn’hom, est un lieu accessible pour les industriels, les chercheurs, les étudiants. D’où la labellisation du Crunch Lab en tant que manufacture de proximité. L’UTBM de Belfort est l’un des premiers, parmi 20 autres, à obtenir ce label.
Mutualiser pour mieux innover
L’UTBM est en train de créer une « Crunch factory ». Derrière ses mots un peu compliqués, ce nouvel espace, émanation du « Crunch Lab » sera un tiers-lieu d’innovation, ouvert à tous. Qui aura pour vocation d’apporter localement aux créateurs d’entreprises, startups, artisans, petites et moyennes entreprises des solutions pour faciliter le passage du concept à une première production. Pour leur permettre d’accéder à des marchés plus facilement sur un lieu ouvert, où chacun peut apporter son aide, sa connaissance et son expérience. Le but : mutualiser les savoirs.
Jean, ingénieur en master entrepreneurial à l’UTBM, travaille sur un prototype de vélo électrique, beaucoup plus léger qu’à l’origine (pour passer de 23 kilos à 13 ou 14), et ce à moindre coût. « J’ai pu concevoir des prototypes à l’UTBM. L’intérêt d’être ici, c’est d’être conseillé et de rencontrer des personnes pour échanger. » Il poursuit : « Décathlon s’est intéressé au projet et en a parlé. Je suis invité à Lille pour présenter mon projet prochainement. »
Même constat pour Julien Tripard, professeur de sport au centre de rééducation Bretegnier à Héricourt. De son côté, il a mis en place, avec quatre collègues, un aqua bike connecté avec un système étanche. « Ce qui nous a aidé, c’est d’avoir des spécialistes sur place. Les machines nous ont permis de concevoir des prototypes très rapidement. En étant ici, on se sent vraiment acteur de notre projet. Le fait d’être sur place change tout. »
L’hyper proximité de l’établissement avec les entreprises est l’un des grands atouts du projet. Le Territoire de Belfort est un territoire d’industrie et l’UTBM en a fait une force en créant un espace destiné à tous ceux qui, autour du monde de l’innovation, ne se croisent pas habituellement.
« Aujourd’hui, le personnel de General Electric va et vient dans les locaux pour interagir avec les étudiants. En même temps, nous sommes à 100 mètres », explique l’un des responsables projet. Un partenariat relie l’UTBM et G.E autour de la chaire industrielle. Résultat : 30 stagiaires par an, 10 apprentis en continu et 40 enseignants venant de l’entreprise forment les étudiants. Le préfet, Jean-Marie Girier, a félicité l’initiative : « Ça ne se fait pas partout. Ici, nous trouvons une transversalité autour de l’industrie. Les entreprises sont intégrées au sein de l’établissement. »
De grands travaux d’agrandissement
Pour rendre l’offre encore plus efficace, l’UTBM rentrera dans une grande phase de travaux dès avril 2022. « Nous voulons créer de nouveaux bureaux, des salles d’idéations, avec des outils encore plus performants », expose Olivier Lamotte, chef de projet innovation. Tout cela dans un espace qui devrait doubler pour atteindre les 2 000 m². « La Crunch factory sera tout autant un espace de liberté pour réinventer les circuits courts qu’une vitrine technologique », argue la direction de l’UTBM. Après les travaux, l’espace offrira de nouveaux services, avec le déploiement d’équipements spécifiques pour réaliser des prototypes avancés ou des petites et moyennes séries.
Le directeur de l’UTBM, Ghislain Montavon, rappelle le coût de l’accessibilité au site : 15 euros par an, pour devenir adhérent. Les prestataires paient ensuite les services utilisés dont l’accompagnement ou les usages de machine. « Pour donner un exemple, l’heure d’impression (pour l’impression de prototype, par exemple, ndlr) équivaut à 1 euro », explique le directeur. Des prix raisonnables qui permettent à chacun de s’installer pour quelques semaines, quelques mois ou plusieurs années dans les locaux.