En campagne ou en ville, le hérisson, ce petit mammifère discret, est utile à l’écosystème. Mais il continue à faire partie des espèces de plus en plus menacées. Comment faire, à notre niveau pour les protéger ?
En campagne ou en ville, le hérisson, ce petit mammifère discret, est utile à l’écosystème. Mais il continue à faire partie des espèces de plus en plus menacées. Comment faire, à notre niveau pour les protéger ? Cette semaine, dans l’An Vert (retrouvez toutes les chroniques), Fleur glisse 5 conseils pour les aider.
6000 piquants. On pourrait penser que les hérissons sont bien armés pour se défendre seuls. Mais les menaces qui pèsent sur ce petit animal sont grandes et c’est 700 000 spécimens de son espèce qui périssent chaque année.
Il est pourtant original, attachant, utile et mérite quelques attentions pour lui faciliter la vie et la préserver surtout !
Construire un abri pour l’aider à hiberner
Le hérisson hiberne de novembre à avril, il aime se nicher sous un tas de bois, de branchages, de feuilles ou de matériel entreposé le long d’un mur. Il faut accepter de laisser de tels amoncellements dans un coin du jardin et être prudent en les ôtant, cela peut mettre en péril un hérisson hivernant ou une nichée.
Un gîte peut être aménagé pour solliciter l’installation du petit animal sur votre terrain. Pas besoin d’être un grand bricoleur : quelques planches, des agglos, des tuiles ou une caisse à vin, feront l’affaire. Le tout est de placer l’abri dans un coin discret : une haie ou le long d’un mur du jardin. Le hérisson est un animal nocturne qui préfère se faufiler dans une haie que de traverser de grands espaces découverts. Pour isoler l’abri et laisser au hérisson de quoi le garnir, il faut le recouvrir de feuilles mortes, foin, paille, branchages, pile de bois…
> idée de cabane : https://www.lovethegarden.com/fr-fr/article/la-cabane-herisson
Faciliter les accès aux jardins
Une des raisons qui fait que le hérisson déserte nos jardins sont les clôtures et murettes trop “hermétiques”. Grillages, murs en béton, portails entourent souvent les propriétés et ne permettent pas au hérisson d’investir l’espace. Un trou d’une dizaine de centimètres suffit à le laisser passer.
Ce petit mammifère est un parfait auxiliaire de jardin, gourmand de limaces, escargots, larves et épluchures, il aide à réguler les gastéropodes qui ravagent légumes et fleurs, grignote les pommes tombées et il n’est pas rare de voir ce petit omnivore se régaler dans le compost, à condition que celui-ci aussi ne soit pas complètement barricadé.
Préserver son milieu de vie
Les routes sont incontestablement un danger immense pour le hérisson. Lors de ses balades nocturnes, il traverse les routes sans être visible et son réflexe de se rouler en boule lors d’un danger lui est fatal. Tout ce que peut faire un automobiliste est d’être prudent en conduisant de nuit sur les routes de campagne, comme il est de mise d’être vigilant avec les autres animaux sauvages (chevreuil, sanglier…).
Si un hérisson est blessé, il peut être conduit chez un vétérinaire ou isolé tout en appelant les gardes-natures ou le centre Athénas pour des conseils avisés. La loi interdit de déplacer et transporter un hérisson, mais le bon sens dira que le laisser sur une route le condamnera.
Cet animal est protégé depuis 1981, et depuis 2007 à l’échelle européenne. Malgré cela, c’est 70% des hérissons qui n’atteindront pas l’âge de 1 an, pourtant il peut vivre jusqu’à 10 ans.
Une autre cause majeure de sa disparition sont les pesticides, désherbants et anti-limaces qui l’empoisonnent à coup sûr. Tant dans les cultures agricoles où les engrais lui seront toxiques que dans le potager du jardinier amateur qui protège ses salades à bonne dose d’anti-limaces.
Les prédateurs naturels ne représentent que 9% des décès du hérisson. Les 91% restants sont issus de la main de l’homme.
Installer un point d’eau
Les canicules devenant récurrentes, les hérissons peinent à trouver des points d’eau et vont se rapprocher des mares artificielles, piscines, eaux stagnantes au risque d’y tomber et de s’y noyer. Un geste tout simple à faire sera de déposer une écuelle d’eau (ou plusieurs) dans un coin de votre terrain. L’eau sera à renouveler régulièrement et bénéfique à de nombreuses autres espèces telles que lézard, souris, oiseaux, abeilles…
Recenser les individus
Si on ne possède pas de jardin, on peut tout de même aider à la sauvegarde du petit mammifère en participant au recensement organisé par la FNE 25-90. Un hérisson observé, qu’il soit vivant ou décédé ? Une petite photo à prendre et un formulaire à remplir aident l’association France Nature Environnement antenne Doubs-Territoire de Belfort à créer une carte et compter les individus, afin de mieux connaître leur espace de vie, les lieux de dangers pour eux et si le nombre croît ou décline.