David Demange, directeur du Moloco à Audincourt, s’est prêté au jeu de l’interview le soir de la réouverture du Moloco, mardi 28 septembre, pour parler des projets, des envies et des nouveautés au Moloco pour cette nouvelle saison.
David Demange, directeur du Moloco à Audincourt, s’est prêté au jeu de l’interview le soir de la réouverture du Moloco, mardi 28 septembre, pour parler des projets, des envies et des nouveautés au Moloco pour cette nouvelle saison.
Qu’est-ce que ça fait de rouvrir après 18 mois de fermeture ?
Tout d’abord, on est vraiment très heureux de rouvrir après tout ce temps. C’est une réouverture pour le public. Pas pour les artistes puisque le Moloco a beaucoup servi aux artistes pendant la période. Il a aussi servi pour des interventions avec les scolaires. Mais ça ne remplace pas nos concerts debout avec du public. Pour nous, c’est un vrai retour ! Un vrai bonheur de rouvrir après 18 mois de crise sanitaire, même si la crise n’est pas encore tout à fait terminée…
La billetterie est ouverte pour la nouvelle saison ?
Oui, ça y est. On a ouvert la billetterie. Ca redémarre progressivement. Evidemment, une partie du public rejette le passe sanitaire qu’on applique nécessairement. Une autre partie est encore un peu frileuse. Mais c’est notre devoir que de reprendre. On espère que le public sera bientôt de retour plein pot au Moloco, on n’en doute pas en tout cas !
Qu’est-ce que vous avez appris de ces 18 mois d’arrêt ?
Le travail qu’on mène sur le territoire à l’année d’actions culturelles, d’accompagnements, mais aussi les concerts hors-les-murs, ont été des activités essentielles pour s’adapter à la crise et pour ne pas être monoactif. Là, la force de notre projet et notre ancrage territorial nous ont permis de tenir le coup. Bien sûr, on a aussi vu qu’un secteur comme le nôtre était fragile face à tout ça. On a pris la mesure des choses et on s’est rendu compte qu’il fallait aider les structures les plus fragiles. Nous, finalement, on a eu de la chance car on fait partie des structures subventionnées.
Qu’est-ce qu’on garde de tous les projets qui ont vu le jour pendant toute cette période un peu particulière ?
On a mené un gros travail sur le digital. On a recruté quelqu’un spécifiquement à la communication digitale pour l’accompagnement de nos artistes et pour les mettre en valeur. Sur l’ancrage territorial, on va garder nos guinguettes itinérantes et on va les pérenniser en juin-juillet pour en faire le temps fort annuel du Moloco.
Avez-vous changé des choses en termes de programmation ? Avez-vous ciblé un public différent ?
Au Moloco, on a pour habitude d’être dans la diversité. C’est même notre leitmotiv. Par contre, on a pris un attachement particulier au fait d’avoir des artistes qui plaisent aux plus jeunes. Pour notre tranche des 15-30 ans notamment, à travers une programmation rap assez étoffée. Ce sont ces jeunes à qui on n’a pas pu proposer pendant tous ces mois de crise sanitaire des propositions adaptées à leur goût et leur musique. On s’est attaché à avoir des propositions rap pour retrouver le contact avec la jeunesse lors de cette rentrée.
Qui s’occupe de la programmation ? Quel a été l’ambiance générale autour du retour des artistes ?
C’est moi-même. Les artistes ont été très heureux de pouvoir rejouer. La principale difficulté a été de faire venir des artistes internationaux. On est d’ailleurs toujours dans cette grande difficulté. Le fait de passer les frontières font que les tournées internationales sont à l’arrêt. On peine à mobiliser ces artistes. On s’est essentiellement centré sur la scène française et européenne.
Quelques mots sur cette programmation, que va-t-on retrouver ?
Diversifiée, exigeante, ce sont les mots. Tout artiste qui joue au Moloco, on a envie qu’il soit bon sur scène. On essaie de se donner les garanties pour que les choses aillent en ce sens et pour que ce soit un vrai spectacle pour les spectateurs. On mise aussi sur quelque chose : c’est le fait que chacun de nos artistes a une personnalité. Qu’on aime ou pas le style, c’est quelqu’un qui a une signature, une patte sonore. C’est ce que je recherche pendant la programmation. C’est d’avoir des artistes singuliers, parfois au carrefour de nombreuses esthétiques mais qui ajoute toujours leur touche qui les distingue. Ce sont des artistes qui ont un langage propre. On a des habitués qui reviennent comme Seth Gueko, Hnagman’s Chair, Ange. Certains nouveaux aussi. Avec des artistes que je rêvais d’avoir depuis longtemps. Mon coup de cœur absolu, c’est Altin Gün. Un groupe hollandais qui fait de la musique psychédélique turque. C’est un groupe que je rêvais de programmer depuis 4-5 ans, que je n’avais jamais réussi à avoir. On a réussi à les avoir un samedi soir, c’est un truc de fou !
Des nouveautés ?
La formule de l’abonnement a été changée. Elle est encore plus attractive qu’avant pour permettre de fidéliser un maximum de spectateurs. On a poursuivi des choses sur nos fondamentaux. On avait surtout envie de retrouver le Moloco dans ces fondamentaux qui marchaient bien. La plus grosse nouveauté, finalement, ce sera le renouvellement de la guinguette qui est pour nous la nouveauté de notre projet d’activités.