Stellantis va rénover la chambre aéroclimatique de son centre de recherches et développements de Belchamp, à Voujeaucourt, un équipement essentiel pour tester ses prototypes. Deux buts : réduire l’empreinte carbone des tests et approfondir les vérifications de véhicules moins polluants. Reportage.
Stellantis va rénover la chambre aéroclimatique de son centre de recherches et développements de Belchamp, à Voujeaucourt, un équipement essentiel pour tester ses prototypes. Deux buts : réduire l’empreinte carbone des tests et approfondir les vérifications de véhicules moins polluants. Reportage.
La chambre aéroclimatique est une installation faite pour tester un véhicule dans toutes les conditions possibles : grand froid, climat chaud et sec, chaud et humide, venteux. La vibrométrie, la luminosité, les véhicules subissent des tests pour être adaptés à tous les climats et toutes les contraintes possibles. Du – 30 °C du nord de l’Alaska au 55 °C du sud de l’Arizona, les moteurs, le chauffage ou la climatisation sont testés pour résister. Stallantis a décidé d’investir 7 millions d’euros pour faire évoluer l’installation.
Quelques années auparavant, les équipes de Stellantis partaient encore tester les véhicules en Norvège ou dans le sud de l’Espagne pour mettre les prototypes à l’épreuve. La chambre aéroclimatique remplace ces missions : « Il y a quinze ans, on effectuait cinq à dix missions par an en envoyant des équipes de 15 voire 20 personnes. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne. Il peut arriver qu’on en fasse une pour une vérification précise une fois, mais c’est tout », explique Xavier Savignac, patron de la recherche et du développement dans l’est de la France. Moins de coûts et surtout, moins de pollution, argue le patron de la R&D. Et en parlant de pollution, la rénovation de la chambre permettra de tester les voitures électriques, car Stellantis s’engage à produire des véhicules moins polluants.
La rénovation permettra d’approfondir les tests des véhicules électriques « pour tester le refroidissement et le niveau de chauffe de grosses batteries nommées super chargeur dans des conditions extrêmes », explique notamment Xavier Savignac. « On a l’ambition de réduire notre empreinte carbone globale tout en couvrant l’ensemble de la planète avec nos véhicules, peu importe les conditions climatiques », poursuit-il.
Dix mois de chantier
Départ le 20 septembre pour dix mois de travaux. « Avant, pour descendre à -30°C, il fallait utiliser une grosse machinerie qui consommait énormément. On utilisait du gaz réfrigérant qui avait un réel impact sur l’écologie en cas de fuite. Quelque chose sur quoi on n’avait pas le contrôle. Avec la rénovation, on va utiliser de l’ammoniaque pour produire du froid. Ce procédé n’a presque pas d’impact sur l’environnement », explique Régis Breuilard responsable de la maintenance. « Les calories émises vont même nous permettre de fabriquer de l’électricité et de chauffer tout le site de façon autonome », continue-t-il. Le banc à rouleaux va également être changé, pour accueillir des véhicules tout terrain. « On aura la capacité de tester de manière plus approfondie tout type de véhicule, ce qui n’était pas le cas avant, complète Xavier Savignac. Le ventilateur lui aussi va être changé, nos véhicules seront exposés à des vents jusqu’à 230 km/h. » Construite en 1989, la chambre aéroclimatique avait subi sa dernière rénovation en 2000.