Le nouveau visage de l’armée française est celui d’un Dellois, Thierry Burkhard. Il va remplacer, après les cérémonies du 14-Juillet, le général François Lecointre.
Le nouveau visage de l’armée française est celui d’un Dellois, Thierry Burkhard. Le général d’armée va remplacer, après les cérémonies du 14-Juillet, le général François Lecointre, en poste depuis 2017.
Les armées françaises ont un nouveau chef, le général d’armée Thierry Burkhard. Il remplace le général François Lecointre, en poste depuis juillet 2017. Thierry Burkhard est né à Delle en 1964. Cet officier est un ancien élève de Saint-Cyr (1985-1988), promotion Cadets de la France libre. Il a d’abord été affecté au 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) de Calvi, où il prend la fonction de chef de section de commandos parachutiste. Il est promu capitaine en 1992 et devient « successivement officier adjoint puis commandant de compagnie », rappelle la biographie de l’officier, proposée par l’armée de terre. Il a été projeté en Guyane, en Irak, en Ex-Yougoslavie, au Tchad et au Gabon. Le général Thierry Burkhard connait plusieurs passages à l’état-major. Il a aussi été en poste en Guyanne et en Côte-d’Ivoire. Il a pris en 2008 le commandement de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, à Djibouti. En 2010, il assure la fonction de conseiller communication du chef d’état-major des armées. Il a été nommé chef d’état-major de l’armée de terre en juillet 2019 (notre article).
« C’est une excellente nouvelle pour nos armées et pour la France », salue le sénateur Les Républicains Cédric Perrin, vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat. Il est également rapporteur de la commission défense de l’assemblée parlementaire de l’Otan. « [Sa] vision stratégique et [son] charisme font de lui un des officiers les plus remarquables de sa génération », confie le sénateur. Depuis sa nomination, il « a fait l’unanimité », assure le politique. « Il est un enfant du Territoire de Belfort et plus précisément de Delle, où réside sa famille et où il a grandi. Le Territoire de Belfort, terre militaire par excellence est fiers aujourd’hui », poursuit-il. « Je me réjouis de sa nomination et lui souhaite plein succès dans la conduite de nos armes », a noté de son côté le député européen MoDem, Christophe Grudler.
Gérer la fin de l’opération Barkhane
Le général Thierry Burkhard est nommé alors qu’Emmanuel Macron, président de la République, vient d’annoncer la fin de l’opération Barkhane, au Sahel, lancée en 2014. “Le successeur du général Lecointre aura la lourde tâche d’accompagner ce retrait progressif au goût amer d’échec », écrit Le Figaro. Le nouveau chef des armées françaises devra aussi naviguer dans un contexte délicat, celui de la place de l’armée dans la société, alors que Valeurs actuelles a publié plusieurs tribunes de militaires aux connotations politiques très marquées. « La neutralité politique des armées est presque sacrée », avait noté le général lecointre, comme le rappelle Le Figaro. Dans une interview du Grand Jury (LCI, Le Figaro, RTL) où il annonce son départ, le général Lecointre a expliqué sa volonté de ne pas poursuivre sa mission pour éviter « une politisation de la fonction du chef d’état-major des armées ». Il ne voulait pas partir à l’issue du mandat du président de la République (en 2022) et estime qu’il faut « un tuilage » entre le chef d’état-major et le chef de l’État.
Thierry Burkhard « est commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du Mérite, titulaire de la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures et de la Croix de la Valeur militaire », rappelle sa biographie.
Il dénonce des « caricatures terriblement outrageantes » de Charlie Hebdo
En novembre 2019, le général Thierry Burkhard avait publié une lettre ouverte au patron de Charlie Hebdo, Riss. Le journal satirique venait de publier des dessins de presse détournant les campagnes de recrutement de l’armée, à la suite de la mort de treize soldats français au Mali. Le général avait écrit : « Le temps du deuil de ces familles a été sali par des caricatures terriblement outrageantes. » Et avait questionné : « Qu’avons-nous donc fait, soldats de l’armée de Terre, pour mériter un tel mépris ? » Et avait également demandé : « Qu’ai-je manqué moi-même, chef d’état-major de l’armée de terre, dans l’explication du sens profond de notre engagement, pour qu’avec une telle désinvolture soient raillés ceux qui ont donné leur vie afin que soient justement défendues nos libertés fondamentales ? » Il avait invité Riss à se joindre, « avec sincérité et humilité », à l’hommage rendu aux soldats. Le directeur de la publication de Charlie Hebdo avait défendu « l’esprit satirique » du journal et avait déclaré : « Nous savons que leur mission (des soldats français) est difficile et qu’ils font face à des ennemis sans pitié. Ces dessins n’avaient pas pour but de douter de leur courage et de leur détermination. »