À côté des projets emblématiques de la filière hydrogène du nord Franche-Comté, les élus tentent d’attirer l’industriel français McPhy. L’objectif : accueillir une usine d’électrolyseurs. La concurrence entre les territoires est rude.
À côté des projets emblématiques de la filière hydrogène du nord Franche-Comté, les élus tentent d’attirer l’industriel français McPhy. L’objectif : accueillir une usine d’électrolyseurs. La concurrence entre les territoires est rude.
McPhy est un fabricant et un concepteur d’équipements de production et de distribution d’hydrogène zéro-carbone, dont le siège social est situé dans la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. L’entreprise, créée en 2008, a enregistré un chiffre d’affaires de 11,4 millions d’euros en 2019, en croissance de 43%. Elle a des sites en France, en Allemagne et en Italie. Elle a levé cet automne 180 millions d’euros pour poursuivre son développement. Un développement qui s’inscrit notamment dans la dynamique impulsée au mois de septembre par le Gouvernement, avec le développement des technologies liées à l’hydrogène. 7 milliards d’euros sont sur la table d’ici 2030.
L’un des objectifs est de produire, en 2030, 6,5 GW d’hydrogène décarbonné par électrolyse. Il faut donc des électrolyseurs, permettant de transformer de l’électricité, verte, en hydrogène. 1,5 milliard d’euros sont mobilisés par le Gouvernement pour fabriquer ces équipements que sont les électrolyseurs. Il envisage même de faire un projet européen, à l’image de « L’Airbus des batteries ».
Avec sa levée de fonds, McPhy s’inscrit dans cette dynamique. Au cours des 4 prochaines années, il veut notamment cibler « les dépenses de recherche et d’innovation, en mettant l’accent sur le développement d’électrolyseurs de très grande capacité pour cibler les projets de grande envergure (>100MW) et les stations hydrogène de très grande capacité (>2 tonnes par jour) », détaille-t-il dans un communiqué de presse daté du 14 octobre. Aujourd’hui, l’ingénierie des électrolyseurs de grande capacité est effectuée en Allemagne, à Wildau, apprend-t-on sur le site de l’industriel.
« Écosystème » du nord Franche-Comté
L’industriel cherche justement « un site d’implantation », confie Damien Meslot, président du Grand Belfort, à l’occasion d’une conférence de presse faisant le point sur la situation économique du territoire. Le nord Franche-Comté aimerait attirer l’une de ces usines ; une usine qui pourrait permettre la création de 450 emplois, estime Damien Meslot. Les discussions vont être entamées dans les prochaines semaines. À côté de la Bourgogne-Franche-Comté, deux régions se sont positionnées : les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.
« Nous sommes très actifs », confirme Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, qui ne veut pas non plus s’étendre. « Les dossiers de cette importance ne se discutent pas entre deux portes », prévient-elle. Mais d’ajouter : « Nous avons un écosystème qui intéresse. » Et Damien Meslot et Marie-Guite Dufay confirment travailler main dans la main sur ce dossier. « Tout le monde est sur le pont », conclut la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté.
En juillet 2020, la métropole de Dijon a signé un contrat avec McPhy, pour le déploiement de toute une infrastructure hydrogène, permettant d’alimenter dans un premier temps une flotte de 27 bus, 9 bennes à ordures ménagères et une quinzaine de véhicules légers.