La construction d’une usine-relais, à Porrentruy, a permis de découvrir un nouveau tronçon de la voie romaine qui desservait la région de Porrentruy il y a 2 000 ans. Un tronçon qui connectait notamment le canton du Jura à la ville de Mandeure, alors appelée Epomanduodurum.
La construction d’une usine-relais, à Porrentruy, a permis de découvrir un nouveau tronçon de la voie romaine qui desservait la région de Porrentruy il y a 2 000 ans. Un tronçon qui connectait notamment le canton du Jura à la ville de Mandeure, alors appelée Epomanduodurum.
Des recherches archéologiques préventives à la construction d’une usine-relais, à Porrentruy, dans la République et Canton du Jura, en Suisse, ont permis de dévoiler un nouveau tronçon d’une voie romaine « qui desservait la région au début de notre ère », indiquent les autorités cantonales dans un communiqué de presse. Cette découverte se situe à l’entrée de Porrentruy, au lieu-dit Sous Roche de Mars. Avec un tel nom évoquant le dieu des guerriers des Romains, père de Romus et Romulus, fondateurs de Rome, le secteur ne pouvait qu’accueillir une voie romaine !
La voie romaine identifiée remonte aux Ier et IIe siècles après J.-C. selon les autorités cantonales. Elle « faisait partie du réseau complexe de voies romaines mises en place pour l’administration des provinces de l’Empire », poursuit le communiqué. Ce tronçon rejoignait notamment le col de Pierre-Pertuis (près de Tavannes aujourd’hui), au nord de Bienne, en Suisse, à Mandeure dans le pays de Montbéliard, alors appelée Epomanduodurum.
Sous 2,5 m de sédiments
Le tronçon découvert mesure 65 mètres de long et la voie est large de 3,4 mètres. Il est bien « conservé », note le communiqué. Cette partie semble plus étroite que d’autres portions de cette voie, découvertes par ailleurs. « Les portions retrouvées au début des années nonante (1990) à Porrentruy, Sous Hermont, à Alle, Pré Monsieur et à Alle Noir Bois étaient quant à elles larges de 6,50 à 6,70 mètres, rappelle le communiqué, avant d’expliquer : Cela s’explique par la configuration difficile du terrain, dans une pente et en bordure de talus. Son tracé est lui-même légèrement en pente et en légère incurvation. »
Ce secteur était particulièrement surveillé par la section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture. « La parcelle est située en périmètre archéologique en lien avec la présence d’une voie romaine, dont le tracé desservait le territoire de l’actuel canton du Jura », explique la République et Canton du Jura. « La voie romaine, dont on connaît la présence à cet emplacement suite à la découverte d’un premier tronçon en 2016 lors de la construction du laboratoire de boulangerie adjacent, est sans surprise apparue sous près de 2,50 m de sédiments », précise le communiqué.
Chaussée « typique »
« Le radier de la chaussée – appelé « hérisson » – est typique des voies romaines, décrit la République et Canton du Jura dans son communiqué. Il est constitué d’un rang de cailloux et blocs anguleux de calcaire soigneusement posée de chant, le tout étant recouvert d’un revêtement de graviers liés par une matrice de limons argileux. La surface carrossable est particulièrement bien conservée, notamment dans sa partie septentrionale, où la bordure de la route se délimite très nettement. Son fort compactage et la présence de vagues ornières témoignent de la forte fréquentation de cette voie, que ce soit à pied ou à cheval. Cela est par ailleurs attesté par la découverte d’une quinzaine de clous de chaussures de légionnaires, ainsi que d’un anneau en bronze faisant sans doute partie d’un harnachement. »