Le Trois –

Mystère autour d’une série de mutilations de chevaux

Face à la multiplication des cas de mutilations, plusiurs institutions appellent les éleveurs à la vigilance. Image par Rebecca Schönbrodt-Rühl de Pixabay
Face à la multiplication des cas de mutilations, plusiurs institutions appellent les éleveurs à la vigilance. Image par Rebecca Schönbrodt-Rühl de Pixabay

Des cas de mutilation de chevaux sont enregistrés depuis au moins deux ans. La fréquence s’accélère, sans que les enquêteurs ne disposent de pistes.

(AFP)

Des cas de mutilation de chevaux sont enregistrés depuis au moins deux ans. La fréquence s’accélère, sans que les enquêteurs ne disposent de pistes.

Ce pourrait être la trame d’un polar façon Fred Vargas ou Jean-Christophe Grangé , mais l’étrange série de morts violentes de chevaux, mutilés dans plusieurs départements ces derniers mois, dont le Jura, est bien réelle et les propriétaires se rongent les sangs.
Le 14 mai au matin, Mélissa Véron a retrouvé sa jument de trois ans, sans vie, dans la pâture d’une écurie de Berny-en-Santerre (Somme). “Elle avait une oreille en moins, très creusée à l’intérieur de la tête, ils ont pris une moitié de l’œil (…) C’est ignoble, je ne comprends pas, pas du tout. Quand je l’ai vue, j’ai hurlé, j’en voulais à tout le monde”, raconte-t-elle à l’AFP.
La vétérinaire qui a examiné l’animal a décrit une plaie d’environ 30 centimètres, “très creusée à l’intérieur”, occasionnée par “quelque chose de très tranchant”. Mais la cause du décès, faute d’autopsie, n’est pas établie. “C’est impossible de coucher une jument vivante, de lui arracher une oreille vivante, impossible (…) Soit elle a été empoisonnée, soit elle a eu un coup sur la tête”, considère la propriétaire, convaincue qu’il y avait plusieurs agresseurs cette nuit-là, familiers des chevaux. “Ils n’ont laissé aucune trace mis à part le ruban électrique (de la clôture, ndlr) coupé. Cela reste un mystère.”

Au moins onze faits similaires

Fin juin, une note du Service central du renseignement territorial, évoquée par Le Parisien, recensait au moins onze faits similaires en France entre décembre 2018 et l’été 2020.
Et le phénomène s’accélère: dans la nuit du 1er au 2 août, un poney alezan était retrouvé mort et mutilé en Essonne. Le 8 août, c’était une pouliche de 18 mois à Cluny (Saône-et-Loire): “une oreille coupée et un œil arraché, le cœur poignardé et le vagin enlevé” selon ses propriétaires pour qui l’animal a été attrapé au lasso.
Ces derniers jours, une jument a subi pareils sévices dans le Jura et un pur-sang a été égorgé dans les Côtes-d’Armor, tandis que des organes étaient prélevés sur un cheval déjà mort dans la Loire.
Précédemment, le Puy-de-Dôme, la Moselle, la Vendée, l’Aisne ou la Seine-Maritime ont été touchés. Des enquêtes sont ouvertes, confiées aux gendarmes locaux appuyés par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’Environnement et à la Santé publique.
“Est-ce un challenge lancé sur internet ? Un défi ? La pulsion d’un individu ? Toutes les pistes sont envisagées”, indiquait fin juin Bruno Wallart, commandant de la compagnie de Riom en Auvergne. “On traite ça de manière très sérieuse”, soulignait quant à lui le procureur d’Amiens.

Pourquoi mutiler des chevaux ?

Face à ces actes, l’inquiétude grandit chez les professionnels. Le 11 août, le Conseil du Cheval de Bourgogne-Franche-Comté a appelé à la vigilance. La Fédération française d’équitation a annoncé qu’elle se constituait partie civile, après l’Ordre national des vétérinaires. Au vu de la dispersion des attaques, difficile d’imaginer un tueur en série. Un réseau ? Mais pourquoi mutiler des chevaux ?
“C’est le troisième animal préféré des Français après le chat et le chien ; il a une relation historique avec l’homme”, souligne Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à Grenoble qui vient de piloter une étude sur les auteurs d’actes de cruauté envers les animaux. “Pour qui voudrait choquer la population, c’est un choix particulièrement judicieux.”
“J’ai cherché du côté des rituels sataniques, des prophétie des Cavaliers de l’Apocalypse. Est-ce qu’il y a une secte qu’on ne connaît pas ?”, avance Lydie Cerisier, qui a perdu sa ponette shetland dans la même écurie de la Somme, le 17 mai.
Là encore, une oreille coupée – symbole tauromachique. “Ce qui me
travaille, c’est le côté professionnel. C’est un travail propre, net (…) Je pense que derrière tout ça, il y a plutôt des gens qui répondent à un marché noir.”
Cette aide-soignante s’interroge aussi sur la médiatisation de l’affaire, qui peut “donner des idées” à certains. Laurent Bègue croit volontiers à cette piste du mimétisme, qu’envisagent aussi des magistrats.
Des équidés ont déjà été ciblés dans le passé: en Angleterre, une trentaine d’attaques en 1992-93 sont restées inexpliquées. L’énigme sera-t-elle résolue cette fois ? Mardi soir en Bretagne, un propriétaire a mis en fuite deux personnes qui l’ont menacé de revenir, selon son témoignage à Europe 1.

Nos derniers articles

Les conifères, bien plus que de simples arbres de Noël !

L’agence régionale de la biodiversité Bourgogne-Franche-Comté encourage les multiples actions de préservation des milieux, des espèces et de leurs interactions... En 2024, l’observatoire régional de la biodiversité fait état de 1 978 espèces menacées : au moins 10% des espèces recensées en région. L’agence vous donne des pistes pour mieux comprendre notre lien à la nature et devenir ensemble des acteurs de sa préservation. En cette période, rencontre de notre bon sapin !

Le FC Sochaux et sa ferveur historique

L'association Sociochaux a participé au sauvetage du FCSM durant l'été 2023. Les 11000 socios sont le témoin de la ferveur populaire qui entoure le club. Cet engouement possède des fondations très anciennes qui se perdent dans les premières années du club. Quelques éléments vont faire du club maillot bouton d'or et bleu une institution populaire et attachée à son territoire. Retour sur les premiers pas des Lionceaux.

Tué par erreur : jusqu’à 30 ans de prison au procès de Besançon

Leur jeune victime, Houcine Hakkar, avait été tuée par erreur en 2020 à Besançon: deux trafiquants de stupéfiants ont été condamnés vendredi à 30 ans d'emprisonnement, le troisième à 25 ans.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

PUB

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts