Le projet de salon de l’hydrogène doit se concrétiser en janvier 2021. David Philot l’inscrit dans une démarche plus globale de création d’une vraie filière à l’échelle de l’Aire urbaine, propice à générer de nouvelles activités pour les entreprises, voire d’en attirer de nouvelles, donc de créer de nouveaux emplois. Le tout dans un contexte politique et social où la transition écologique semble avoir le vent en poupe.
Le confinement et la crise qui s’ensuit ont réduit à néant les espoirs de diversification du nord Franche-Comté et du site belfortain de GE dans l’aéronautique. David Philot, préfet du Territoire de Belfort, mise donc encore plus qu’auparavant sur le développement de l’hydrogène.
Quelques semaines après son arrivée à Belfort, il a lancé l’idée d’un Salon de l’hydrogène, avec la volonté de provoquer des rencontres, provoquer des coopérations, favoriser le développement de marchés et de booster cette filière dans le nord Franche-Comté. Ce salon est programmé les 13 et 14 janvier prochains, à l’Atria. Il est organisé par le Pôle Véhicule du Futur, avec le soutien de l’État, de la Région Bourgogne-Franche-Comté, du Grand Belfort. L’ambition est de créer un Salon européen qui réunira 300 participants et 50 experts, avec des conférences plénières, des ateliers, des visites sur site, un espace d’exposition.
Une opportunité pour le nord Franche-Comté
Le jeune préfet du Territoire voit en effet dans l’hydrogène et ses diverses applications (mobilité, mais aussi le « statique », comme la fourniture d’énergie dans les immeubles, voire les quartiers) une réelle opportunité de développement économique pour le nord Franche-Comté (car il raisonne en terme de bassin économique, et pas seulement de structure administrative départementale).
Ainsi, il vient de passer commande d’une étude à l’Agence d’Urbanisme et d’Investissement sur cette thématique. Elle est destinée à identifier tout ce qui peut être industrialisé, donc générateur d’emplois dans le nord Franche-Comté, dans la filière hydrogène. Une restitution est d’ores et déjà programmée le 21 juillet en présence de la Région, du Grand Belfort et de Pays de Montbéliard Agglomération.
Il espère ainsi définir quelles cibles (entreprises, investisseurs, acteurs du développement) « chasser » pour accélérer le développement de cette filière pour laquelle le nord Franche-Comté est déjà bien avancé, via notamment les recherches du FC Lab qui viennent d’être couronnées via la médaille de l’innovation du CNRS décernée à Daniel Hissel. Avec une idée en tête : « Aller plus vite, plus loin, et de façon plus massive. »
Un complément efficace pour les énergies alternatives
David Philot est d’autant plus confiant en l’avenir de cette filière qu’elle s’inscrira dans les objectifs écologiques de production d’énergie décarbonée. Il espère ainsi l’émergence de production d’hydrogène à partir de sources d’électricité comme des panneaux solaires ou des éoliennes, ce qui, au passage, permettrait de pallier l’inconvénient de la variation de production de ces énergies alternatives: si l’électricité ne peut être stockée, l’hydrogène, elle peut l’être. Et qui plus est, l’hydrogène apporterait une rentabilité supplémentaire aux énergies alternatives.
« Ce sont les seules solutions sans aucune émission », s’enthousiasme-t-il en évoquant par exemple les usages pour les logements sociaux. Donc des solutions d’avenir, compte-tenu de la volonté de transition écologique affichée par le Président pour répondre aux résultats du second tour des municipales.
L’émergence de cette nouvelle filière industrielle passe par la question de l’intégration des systèmes énergétiques : définir où produire l’hydrogène, intégrer des systèmes complets, produire des composants, développer et produire des électrolyseurs dans le Territoire, produire des convertisseurs de puissance en s’appuyant sur les savoir-faire de Converteam.