Peinture camo gris-blanc. Garde du véhicule rehaussée. 4 roues motrices. Sur le parvis du centre des congrès Atria, à Belfort, l’utilitaire Fiat siglé Dangel et H2SYS a de l’allure. C’est un générateur électrique à hydrogène, mobile et tout terrain. Le fourgon embarque un système de génération d’électricité grâce à de l’hydrogène, stocké dans des réservoirs installés aussi à l’arrière.
Ce projet est né de premiers tests avec Enedis. L’électricien a testé pendant de longs mois les groupes électrogènes à hydrogène d’H2SYS pour ses chantiers, afin de remplacer ses groupes diesel. L’efficacité était au rendez-vous. Les retours, positifs, assure Sébastien Faivre, le dirigeant de la start-up née en 2016 à Belfort. « L’élément problématique, c’était la logistique », poursuit le dirigeant. Amener le groupe électrogène, imposant, nécessite un camion, puis une grue. L’hydrogène implique la venue d’un camion transportant de l’hydrogène et d’un chauffeur habilité. « C’était contraignant et coûteux », convient-il. Alors, comment améliorer cela ?
H2SYS reprend contact avec l’entreprise Dangel, basée à Sentheim, dans le Haut-Rhin, près de Mulhouse, avec qui des premiers projets avaient été envisagés. La société de 115 salariés est une habituée de l’adaptation des véhicules en version 4 roues motrices, notamment les véhicules Stellantis. L’idée, cette fois-ci, est de réaliser un véhicule 4×4 avec le groupe électrogène à l’intérieur. « Pour qu’Enedis ait un camion tout compris », dévoile Sébastien Faivre. Le camion propose une autonomie de 8 à 36 heures, selon l’intensité de l’utilisation. Près de 24 kilos d’hydrogène sont embarqués, stockés à 350 bars. Il se déploie en moins de 10 minutes et la génération d’électricité n’émet pas de CO2. Le véhicule sera testé de manière opérationnelle par Enedis, dès début 2026.
Cet équipement est, par exemple, capable de fournir la puissance électrique nécessaire à un village de 160 habitants pendant douze heures, un lotissement de 40 foyers pendant vingt heures ou d’assurer l’autonomie d’un poste de commandement et de soutien isolé de pompiers pendant trente-six heures. H2SYS a présenté cette solution lors du Salon Eurosatory, dédié à la défense et à la sécurité. Et les retours ont été extrêmement bénéfiques. Des marques d’intérêt de la gendarmerie, des pompiers ou encore de la Sécurité civile ont été formulées.
« Visibilité » de l’entreprise H2SYS
Cette avant-première est présentée alors que la filière est en pleine reconfiguration. « Je suis réaliste, indique Sébastien Faivre. Il y a encore beaucoup d’étapes à passer. » Les derniers mois n’ont pas été un long fleuve tranquille. La situation économique et géopolitique ne facilite pas l’accélération de la filière, pas plus qu’elle n’est propice aux levées de fonds. Dans ce cadre, les solutions hydrogène restent chères malgré leur intérêt pour décarboner. Mais Sébastien Faivre reste « positif ». « Notre carnet de commande pour 2026 est le meilleur depuis huit ans. Je n’ai jamais eu autant de visibilité. »
Sébastien Faivre envisage d’atteindre le seuil de rentabilité d’ici deux ans. Aujourd’hui, l’entreprise vend de nombreuses solutions et d’équipements hydrogène dédiées à la formation, tant en France qu’à l’étranger. Le mât d’éclairage (lire par ailleurs) suscite de l’intérêt. H2SYS est fournisseur du système hydrogène intégré dans le mât pour fonctionner. Une commercialisation du générateur mobile conçu avec Dangel n’est pas envisagée avant fin 2026 ; le camion est aujourd’hui en version thermique. Il doit être électrique à terme.
H2SYS emploie aujourd’hui 15 personnes.
Un mât d’éclairage décarbonné
H2SYS a intégré une solution hydrogène dans un mât d’éclairage télescopique de 9 mètres, le Vertogo 400. Il est développé avec les Anglais de TCP Eco. Ce mât intègre un éclairage LED (4 x 50 W) et assure jusqu’à 240 heures d’autonomie.

