Un homme de 24 ans a été victime d’au moins deux coups de feu, selon les premiers éléments de l’enquête, ce dimanche 1er décembre vers 23 h 30, sur le parking de l’immeuble où il réside, à la Petite-Hollande à Montbéliard. Cinq suspects ont été placés en garde à vue dès lundi, grâce à une étroite collaboration entre la police de Montbéliard et de Belfort (lire notre article ici). Après l’audition de la victime et l’interrogatoire des cinq suspects gardés à vue, trois jeunes adultes et un mineur de 14 ans ont été mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs. Un second mineur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour les mêmes motifs ; le procureur de Montbéliard, Paul-Edouard Lallois envisage cependant de faire appel en vue d’une mise en examen, « en raison de la gravité des faits, du risque de réitération et pour la protection de l’individu ».
La victime a été gravement blessée, notamment à l’épaule, mais ses jours n’ont jamais été en danger. Elle a pu être entendue dès lundi après-midi par les enquêteurs. Elle a indiqué ne pas connaître le nom de ses agresseurs, ni leur nombre ou leur mobile. Elle a en revanche indiqué que ses agresseurs circulaient dans une Peugeot de couleur grise. Sur les lieux de l’agression, les enquêteurs ont notamment retrouvé un étui d’une arme de catégorie C (fusil de chasse Winchester) et une empreinte de semelle.
Au domicile de l’une des personnes interpellées à Danjoutin, près de Belfort, les policiers ont retrouvé, dans un blouson, une balle du même calibre que l’arme correspondant à l’étui retrouvé, ainsi que la clé d’une Peugeot grise stationnée sur le parking de son immeuble. Un chien éduqué pour la détection d’armes a marqué plusieurs arrêts dans le coffre de cette voiture, volée dans le Rhône début septembre. A ce stade de l’enquête, l’arme n’a pas été retrouvée.
Un commando recruté pour exécuter un contrat ?
Compte-tenu du mode opératoire et du profil des membres du groupe (trois jeunes majeurs et deux mineurs de 14 ans), le procureur de Montbéliard, Paul-Edouard Lallois, et le commissaire Paul Mangin privilégient l’hypothèse d’un « commando » recruté, via les réseaux sociaux, par un commanditaire pour exécuter un contrat dans le cadre d’un trafic de drogue. Ils écartent donc l’hypothèse que le guet-apens ait été mené à l’initiative de l’un des membres du groupe d’agresseurs. Quatre des mis en examens viennent de Besançon, l’un du Territoire de Belfort. Selon le procureur, les trois jeunes majeurs ont plusieurs mentions à leur casier judiciaire, notamment dans le cadre d’affaires de stupéfiants. Tous trois avaient purgé leurs peines de prison. L’un des mineurs était sous contrôle judiciaire. Placé dans un centre éducatif, il en a fugué début novembre et était donc recherché. Le second mineur soupçonné n’a aucune inscription à son casier judiciaire.
Une vingtaine d’enquêteurs a été mobilisée ; l’enquête se poursuit sous l’autorité du juge d’instruction qui a été saisi mardi.

