Gilets floqués sur le dos, drapeaux hissés et enceinte allumée, la CGT, le FSU, Lutte ouvrière et Sud Éducation étaient présents pour manifester contre le projet de budget 2026. Ce mardi 2 décembre devant la Maison du Peuple, les manifestants (170 selon la CGT 90) ont répondu à un appel intersyndical. Les trois organisations syndicales : CGT, FSU et Solidaires ont mené des manifestations dans près de 150 villes françaises. Une date de manifestation pas choisie au hasard, puisque, ce mardi 2 décembre, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) passe en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.
À Belfort, le rendez-vous était fixé à 10 h. « Les réponses du budget, comme elles sont formulées aujourd’hui, c’est de l’austérité », déplore Damien Pagnoncelli, secrétaire général de la CGT 90. Pour lui, le projet de budget ne va pas dans le sens des travailleurs. En reprenant les mots de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Damien Pagnoncelli définit le projet de budget comme « le musée des horreurs ». Dans sa ligne de mire, les salaires des travailleurs stables : « Les salaires n’augmentent pas alors qu’on a un pays qui est tourné sur la consommation populaire ». D’un autre côté, il dénonce certaines dépenses qui, selon lui, déséquilibrent le budget. Il cite notamment, « toutes les exonérations et tous les cadeaux » à l’égard des riches, des entreprises et des patrons. Un drapeau rouge avec l’inscription Lutte ouvrière, Jean-Marie Pheulpin, membre du parti politique et candidat aux municipales de Belfort, partage cette même amertume : « Ce n’est pas nous qui sommes responsables de la dette, ce n’est pas à nous de la rembourser. » Avec ce projet de budget 2026, le gouvernement prévoit de ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026.
Pour le secrétaire général de la CGT 90, un des seuls points positifs du projet de budget 2026, « Le pseudo-enterrement de la réforme des retraites ». Dans un premier temps, la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028 avait été validée par les députés via le PLFSS avant d’être retirée par les sénateurs fin novembre. À partir de ce mardi 2 décembre, le PLFSS, et par conséquent la suspension de la réforme des retraites, va être réexaminée par l’Assemblée nationale.
Des craintes pour la fonction publique
Le PLFSS proposé par Sébastien Lecornu prévoit notamment la suppression de 3 119 postes au sein de la fonction publique. Le secrétaire du SNES FSU 90, Benoît Guyon, dénonce déjà la suppression de 8 000 postes d’enseignants dans le second degré public depuis 2017. « Si on prend juste au sein du Territoire de Belfort, ce sont environ douze classes supprimées », précise-t-il.
Au-delà de la suppression des postes, le secrétaire dénonce la précarisation du secteur de l’éducation. « L’inflation, c’est 15 % depuis 2020. Et globalement, nos rémunérations n’ont progressé que de 5 % », regrette-t-il. Par conséquent, les métiers de l’enseignement deviennent moins attractifs avec des difficultés de recrutement. Et donc, avec des répercussions directes sur les élèves et étudiants.
Même constat du côté du syndicat Sud Éducation. « On veut faire pression sur les futurs budgets tout en sachant pertinemment qu’ils ne vont pas être à l’avantage des services publics », déplore Fred, membre du syndicat. Il déplore également la réduction des budgets alloués aux hôpitaux.
Défense des libertés syndicales
À Belfort, cette manifestation était également l’occasion de protester contre les sanctions disciplinaires à l’encontre des salariés d’Arabelles Solutions. « On se réunit pour les libertés syndicales et pour la défense des droits », indique Damien Pagnoncelli. Deux salariés d’Arabelles Solutions ont été convoqués ce mardi 2 décembre pour un entretien préalable (lire notre article). Des convocations faisant suite à la grève du mois d’octobre contre la suppression d’une prime. Après le cortège dans les rues de Belfort, la CGT a donné rendez-vous aux militants devant Arabelles Solutions pour un barbecue le midi.

