L’étude de l’Insee (institut national de la statistique) et de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) montre une trop faible évolution du parc de logements face aux évolutions démographiques. Elle montre aussi une forte diversité de situation entre les secteurs ruraux et urbains.
On déménage majoritairement avant 30 ans
La mobilité des ménages (autrement dit les déménagements) est parallèle aux parcours de vie. Un pic apparait à 18 – 20 ans, avec l’accès au premier emploi ou avec le départ pour des études. Cette mobilité se poursuit jusqu’à environ 30 ans, et correspond à l’entrée dans la vie en couple, aux naissances. La courbe baisse ensuite régulièrement jusque vers 75-80 ans et remonte ensuite pour les déménagements en Ehpad.
Parallèlement, l’Insee relève que le parc de logements en Bourgogne-Franche-Comté évolue peu dans sa composition. Entre 2010 et 2021, le parc de logement progresse de 0,6 % par an. La part de maisons stagne à 64% et la part de logements de cinq pièces et plus progresse.
De nombreux logements vacants
Selon l’étude de l’Insee, la région Bourgogne-Franche-Comté est une de celles où il y a le plus de logements vacants : seule la région Auvergne-Rhône-Alpes la devance dans ce classement. Il existe cependant de très fortes disparités dans la région.
L’Insee a classé les communautés de communes en cinq catégories différentes (voir carte) dans le nord Franche-Comté, deux types de zones cohabitent. D’une part, les « Territoires ruraux sous faible influence, stables démographiquement, avec un parc individuel privé sous-occupé » : le nord et le sud Territoire de Belfort, l’est de la Haute-Saône ; d’autre part, les « territoires urbains sans croissance démographique avec un parc collectif et privé important », à savoir l’agglomération de Belfort, et le pays de Montbéliard. Dijon et Besançon sont en revanche classifiés comme zones attractives, ainsi que les zones frontalières du haut Doubs et du Jura ou encore Macon.
En fait, une très forte disparité existe entre les territoire ruraux, à l’ouest de la Bourgogne et en Haute-Saône et les territoires urbains. L’étude constate également que les programmes de démolition ne suffisent pas à eux seuls à compenser les pertes démographiques.
La vacance de logements est particulièrement forte dans les communautés de communes où le parc immobilier est ancien et où les prix de l’immobilier sont bas : les prix bas s’expliquent à la fois par la faible demande et par le coût des travaux nécessaires pour réhabiliter cet habitat ancien, notamment en termes énergétiques. La vente à des ménages modestes fait craindre une vulnérabilité énergétique, en raison de leur incapacité financière à engager des travaux.
A l’inverse, dans les zones urbaines ou dans la région frontalière de la Suisse, les prix sont plus élevés et l’acquisition de logements nécessite soit de plus hauts revenus, soit des prês ur une durée plus longue. Parallèlement, les loyers sont plus élevés et donc l’accès au logement par des familles modestes est plus difficile pour les ménages modestes dans le parc privé.
Quant au parc social, relève l’étude, il se concentre dans les communes urbaines, notamment dans les grandes agglomérations où des obligations légales s’appliquent.
La tailles des ménages baisse, mais pas toujours la surface des logements
Séparation des couples, baisse de la natalité, vieillissement de la population : autant de facteurs qui provoquent une baisse de la taille des ménages. Chaque année, le nombre de ménages de 1 ou 2 personnes augmente de 1%, soit deux fois plus que l’ensemble des ménages. Cette sous-occupation est à mettre en lien avec la faible mobilité autour de la retraite et peut poser question quant à la capacité à entretenir ou rénover son logement.
