« Accepter de perdre nos enfants. » À partir d’une phrase tirée d’un discours prononcé devant les maires de France, une partie de la classe politique dénonce une position va-t-en-guerre du chef d’état-major des armées, Fabien Mandon. Une polémique qui cache pourtant le sens du propos. Au début de son intervention, calmement, le général Fabien Mandon a rappelé aux maires que « le moment est particulièrement grave ». C’était une manière de les alerter d’une situation complexe et de les mobiliser. « La Russie se prépare à une confrontation, à l’horizon 2030, avec nos pays », a-t-il ajouté.
Puis il a fait ce constat : « Ce qu’il nous manque, et c’est là que vous avez un rôle majeur (il s’adresse aux maires de France, NDLR), c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l’on est. Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement, parce que les priorité iront à de la production défense par exemple (…), alors on est en risque. »
Éviter la guerre
« Son discours résonne certes durement à nos oreilles civiles, mais il nous rappelle ce qu’est la réalité de la guerre, relève le sénateur Les Républicains (LR) Cédric Perrin, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat. Une réalité que connait chaque militaire et que d’autres, demain, pourraient vouloir nous imposer. »
Dans son communiqué de presse, Cédric Perrin rappelle « le choix grave » pris par les militaires : « En conscience, ils ont accepté de risquer leur vie pour le service de la patrie. » Et il rappelle que « Jamais la France ne devra faire preuve d’une quelconque forme de légèreté vis-à-vis de cet engagement. Jamais elle ne pourra, comme le fait le gouvernement russe en Ukraine, considérer la vie de ses soldats comme quantité négligeable et réduire leur sacrifice à un simple instrument ».
Selon le parlementaire, ce discours du chef d’état-major des armées, qui a succédé au Dellois Thierry Burkhard, est « une invitation à ne pas détourner le regard et à voir en face les menaces qui pèsent sur notre pays et sur notre continent ». C’est une invitation « à nous y préparer, en nous renforçant tant matériellement que moralement ». De préciser encore : « C’est en reconnaissant la réalité de la guerre et en nous y préparant que nous pourrons l’éviter ».
