Nicolas Delaby
Certes, les chiffres ne sont pas encore ceux d’une reprise franche, mais dans le contexte économique et social que l’on connait, ils rassurent. Après deux années de chute libre, le volume des transactions se stabilise en Bourgogne-Franche-Comté, avec près de 29 000 transactions opérées entre janvier et avril 2025, d’après Notaires de France ; ils prévoient même d’ici la fin d’année une hausse de 1 à 2 % des volumes, portée par la baisse des taux d’intérêt et le retour progressif des acheteurs. « Les acheteurs reviennent dans le jeu et se rendent compte qu’ils peuvent à nouveau se projeter, un plafond de verre s’est brisé », estime Simon Bouvard, directeur de Cap Finance Courtage, à Montbéliard.
Le prix moyen au mètre carré a gagné 1,1 % dans la région, entre les quatre premiers mois de cette année, comparativement à 2024. « Les corrections opérées sur le marché suite aux hausses des prix de ces dernières années ont été intégrées par les vendeurs », poursuit Simon Bouvard. À Saint-Dizier-l’Évêque, une maison de 106 m² avec quatre chambres s’est ainsi vendue 393 800 euros, illustrant l’attrait pour les biens spacieux en zone semi-rurale. À Saulnot, une maison de 112 m² avec jardin a trouvé preneur à 293 132 euros, preuve que les communes proches des pôles urbains restent prisées, selon la note de conjoncture 2025 de Notaires de France.
La région reste attractive avec des prix inférieurs à la moyenne nationale (1 766 euros du m 2 pour un appartement et 1486 euros du m2 pour une maison), sa position stratégique et son environnement naturel. L’attrait pour les villes moyennes, renforcé lors de la période covid-19 se confirme, à l’image des investissements locatifs qui y affichent des taux de rendement brut bien au-dessus de la moyenne nationale.
L’énergie au cœur des préoccupations
D’après l’observatoire Guy Hoquet l’immobilier, seulement un quart des bailleurs seraient prêts à effectuer des travaux de rénovation énergétique pour continuer de louer leurs biens classés en DPE G, 40 % décideraient de vendre leur(s) bien(s) face à l’interdiction de mise en location des logements classés G depuis le 1er janvier 2025.
Une situation qui affecte particulièrement notre région, dont le nombre de passoires thermiques est supérieur de 6 points à la moyenne nationale (17 % contre 11 %). Selon la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), plus d’un quart des logements de la région sont ainsi classés F ou G. « Il s’agit là d’une opportunité à considérer, estime Simon Bouvard. Le coût des travaux entre certes dans l’enveloppe du prêt immobilier, mais c’est aussi un solide argument de négociation à l’achat pour des biens dont les vendeurs ne souhaitent pas assumer les travaux. »
Belfort et Montbéliard gardent le cap
Prix stabilisés
À Belfort, les prix se sont stabilisés après une légère hausse en 2024. Le mètre carré moyen pour un appartement ancien s’établit autour de 1 300 euros et 1 600 euros pour une maison. Un prix qui peut doubler selon les quartiers. Montbéliard suit une tendance similaire, avec des prix légèrement inférieurs
(1 010 euros / 1 460 euros), notamment dans les secteurs périphériques. Les volumes de transactions restent solides : environ 1 200 ventes enregistrées durant l’année 2024 dans le Territoire de Belfort, selon les données des notaires.
Rendements locatifs performants
Belfort et Montbéliard offrent de bons rendements locatifs surtout dans les quartiers proches des zones d’activité ou des établissements d’enseignement supérieur. Au-delà, la vacance locative peut être élevée. Alors que le rendement brut moyen français est de 5,9 %, il s’affiche à 7,96 % à Belfort et 8,67 % à Montbéliard d’après le site horiz.io.
Rénovations et programmes neufs
La modernisation de quartiers « vieillissants » se poursuit (Petit-Chênois et Petite-Hollande à Montbéliard, Jean-Jaurès et Résidences à Belfort), se traduisant par une rénovation bâtimentaire efficace et la construction de logements individuels ou en petit collectif. Les programmes neufs, notamment dans les quartiers prisés du centre-ville de Montbéliard, du quartier des Forges ou du Techn’Hom de Belfort accompagnent les campagnes de réhabilitation existantes dans l’ancien avec l’objectif d’attirer de nouveaux actifs.
Investissements dans les infrastructures
Réseaux d’eau ou de chaleur intelligents, développement des pistes cyclables, rénovation de monuments historiques (château de Montbéliard ; marché Fréry ou place de la République à Belfort), piétonisation : l’amélioration du cadre de vie se poursuit, offrant de nouvelles perspectives propices à l’attractivité et au développement touristique des deux villes.

