Article rédigé par Atmo BFC, association en charge de la qualité de l’air – PARTENARIAT
L’aération, un geste simple, efficace, indispensable
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’air à l’intérieur de nos logements peut s’avérer plus pollué qu’à l’extérieur. En effet, l’environnement intérieur présente une diversité de situations de pollution par de nombreux agents chimiques, biologiques ou physiques, en lien avec la nature des matériaux de construction, les équipements, l’environnement extérieur ou encore les activités des occupants. Selon l’Observatoire de la Qualité des Environnements Intérieurs (OQEI), notre environnement intérieur serait 5 à 7 fois plus pollué que l’environnement extérieur. Alors avec près de 80% de notre temps passé en espaces clos, il apparaît évident de porter une attention toute particulière à la qualité de l’air intérieur.
La bonne manière d’aérer
L’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté décrit l’aération comme « une mesure d’hygiène » essentielle pour renouveler l’air intérieur et réduire les polluants (source).
Les bonnes pratiques :
- Ouvrir les fenêtres en grand (pas seulement en oscillobattant)
- Créer un courant d’air pour accélérer le renouvellement
- Aérer 10 minutes par jour, ou 2 × 5 minutes en hiver
- Couper les radiateurs pendant l’aération pour éviter le gaspillage
- Adapter le moment : éviter les heures de pointe, privilégier le matin en période pollinique
L’air est ainsi renouvelé rapidement sans refroidir les murs, qui sont les principaux accumulateurs de chaleur.
Il fait froid dehors, et alors ?
L’aération permet aussi de réguler l’humidité. Un air trop humide est plus difficile et plus long à chauffer qu’un air sec, car l’eau présente dans l’air absorbe davantage d’énergie thermique avant que la température ambiante n’augmente.
Le taux d’humidité intérieur idéal se situe entre 40 % et 60 % pour préserver la santé, le confort et le bâti. Ainsi, en aérant même quand il fait froid dehors :
- L’air, moins humide, atteint plus vite la température de consigne
- Le chauffage fonctionne moins longtemps pour un même confort
L’air introduit lors d’une aération courte se réchauffe très rapidement une fois les fenêtres refermées, sans refroidir durablement le logement. En outre, aérer ne refroidit pas la maison à long terme et peut même contribuer à réduire la consommation énergétique en améliorant l’efficacité du chauffage.
Aérer et ventiler, deux solutions complémentaires
Aérer en ouvrant grand une fenêtre permet de renouveler ponctuellement et rapidement l’air à l’intérieur. Un système de ventilation quant à lui assure un renouvellement d’air général et permanent du logement dans toutes les pièces, en remplaçant une partie de l’air intérieur vicié par de l’air extérieur sain. La combinaison des deux permet simplement et efficacement de ne pas dégrader la qualité de l’air intérieur, si ce n’est de l’améliorer.
Les risques d’une mauvaise qualité de l’air intérieur
Le manque d’aération peut avoir diverses conséquences :
- sur la santé : exposition à l’humidité, au monoxyde de carbone, aux COV, aux particules… pouvant favoriser certaines pathologies voire les aggraver. Certaines populations comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou encore les personnes ayant des pathologies respiratoires, y sont particulièrement sensibles.
- sur le confort : un excès d’humidité peut occasionner un ressenti de mal-être et d’inconfort.
- sur le bâti et les équipements : un excès d’humidité peut occasionner l’apparition de moisissures, la dégradation des isolants, le pourrissement du bois, ou encore une perte de performance thermique.
- sur la consommation énergétique : un air humide est plus difficile à chauffer qu’un air sec. Un intérieur mieux aéré, moins humide, atteindra plus rapidement la température de consigne.
Les bons gestes
La pollution de l’air intérieur est une réalité mais pas une fatalité : les moyens de la contrer existent. Ils portent à la fois sur la conception des bâtiments, sur l’utilisation de matériaux adaptés et sur le comportement et l’éducation des occupants :
- aérer régulièrement, en toute saison, pour évacuer les polluants intérieurs (à la maison, à l’école, au travail), aérer également pendant les activités polluantes ou émettrices d’humidité ;
- ventiler pour renouveler l’air en assurant une circulation générale et permanente, entretenir le système et ne jamais boucher les entrées d’air ;
- identifier et agir sur les sources de pollution pour éliminer durablement les polluants.
