À partir du 14 décembre 2024, les usagers de la ligne Belfort-Delle devront s’habituer à de nouveaux horaires. Dès mi-décembre 2025, un aller-retour par heure sera proposé et, cela, à heure fixe. Une vraie révolution depuis la remise en fonction de la ligne, en décembre 2018. Tous les trains en direction de Delle partiront à la minute 45 depuis la gare de Belfort et ceux en direction de Belfort à la minute 43 depuis la gare de Delle. « Avant, c’était beaucoup plus aléatoire », explique Jean-Jacques Vernier, président de l’Association des Usagers des Transports de l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard (AUTAU). Une fixité des horaires qui satisfait l’association.
Autre point de changement du service annuel 2026, dont les horaires font partie, le maintien des seize allers-retours par jour entre Belfort et Delle. « On se satisfait bien sûr du maintien de cette ligne dont l’avenir avait été questionné au regard des faibles fréquentations qu’on a pu observer lors de son redémarrage », commente Muriel Ternant, secrétaire départementale du Parti communiste français (PCF) 90.
De plus, à partir de mi-décembre, les usagers ne seront plus obligés de changer de train pour rejoindre les deux villes. « Sur les seize allers-retours qu’il y avait entre Belfort-Ville et Delle, il y en avait dix sur lesquels on devait changer de train à Belfort-Montbéliard TGV », souligne Jean-Jacques Vernier. Des allers-retours qui seront presque pour la totalité conservés lors des week-ends et des vacances scolaires. Sur les seize de la semaine, douze sont maintenus.
Une amplitude insatisfaisante et une demande d’un comité de ligne
L’AUTAU n’est, pour autant, pas totalement satisfaite des propositions du service annuel 2026. Dans sa ligne de mire, les amplitudes horaires. Et pour cause, le premier train arrivant en gare de Belfort est à 7 h 37. « Pour peu que vous ayez à prendre le bus derrière, vous ne pourrez pas être à votre travail avant 8 h », déplore le président de l’AUTAU.
Un autre point noir est cité par Muriel Ternant : « Cette nouvelle grille horaire a été élaborée sans consultation des usagers, des élus locaux, des chefs d’établissements scolaires, ni des grands employeurs du département ». À partir de ce constat, Muriel Ternant propose la création d’un comité de ligne. L’objectif ? Rassembler la Région, la SNCF, les employeurs, les organisations syndicales et scolaires, l’hôpital Nord-Franche-Comté pour définir les besoins et proposer une offre la plus adaptée. « On voudrait que ce soit une méthode nouvelle de la Région pour développer l’offre ferroviaire et améliorer la concertation des usagers et des territoires », ajoute la secrétaire départementale.
Michel Neugnot, vice-président aux mobilités, aux transports et infrastructures, au conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, explique ces choix : « Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. » Pour ces nouveaux horaires, il a fallu considérer le planning de TGV ainsi que celui des trains suisses. Concernant la suppression des trains matinaux, Michel Neugnot évoque un manque de fréquentation. « Si le train du matin a été supprimé, c’est que d’après les comptages, on avait quasiment personne qui le prenait », explique-t-il. Dans le domaine des transports, des premiers ou des derniers trains peu remplis, sont aussi la garantie que le train d’avant ou celui d’après est fréquenté.
Des fréquentations en hausse
Depuis sa réouverture en décembre 2018, la ligne Belfort-Delle n’a pas toujours connu un grand succès. Un an après son ouverture, c’est la crise sanitaire. Conséquence directe : un effondrement de la fréquentation.
Mais petit à petitn les différentes gares qu’elle dessert ont vu de plus en plus d’usagers. Selon les chiffres de la SNCF, la fréquentation de la gare de Meroux est passée de 30 000 voyageurs en 2019 à 72 000 en 2024. De même pour Grandvillars où les passagers sont passés de 6 800 à 10 700. « Malgré une mise en service très difficile, je crois que là, on sent qu’il y a un intérêt de la part des usagers », valide le président d’AUTAU.
