« C’était une très belle aventure humaine ! » Grande fierté pour Maude Vienet, qui à 24 ans a reçue la médaille d’or WorldSkills France en maroquinerie. Du 16 au 18 octobre, l’apprentie en BTS métiers de la mode, chaussures et maroquinerie à l’École Boucard de Montbéliard a représenté la région Bourgogne-Franche-Comté lors des épreuves nationales à Marseille (Bouches-du-Rhône). Cette compétition des métiers regroupe les jeunes de toute la France qui s’affrontent sur leur spécialité.
Affublée de sa médaille d’or WorldSkills France, l’apprentie revient sur le concours. Durant les trois jours, elle a dû se démarquer de ses neuf concurrents à travers plusieurs tests de rapidité et de précision. La première étape était chronométrée. Elle devait concevoir des gabarits ou encore réfléchir au placement de la peau. Chaque épreuve avait une durée limitée de trente minutes. « Puis, on a eu la grosse épreuve de montage de quinze heures », se souvient Maude Vienet. Au programme, la préparation d’un sac en cuir.
Gérer la pression
« Mon objectif était les médailles d’excellence pour avoir une reconnaissance de mon travail », explique l’apprentie. Pour elle, pas question de penser à la médaille d’or avant de passer le concours. Ces médailles d’excellence sont décernées à tous les candidats participants ayant rassemblé plus de 700 points sur les 800. « J’ai décidé de ne pas me mettre la pression pendant mes entraînements pour faire vraiment ce que j’aimais plutôt que de me dire « Il faut que je gagne » », ajoute Maude Vienet.
D’ailleurs, pour gérer la pression, l’apprentie a sa propre astuce : les bouchons d’oreilles. « On avait aussi des exercices, des coachs de stress sur comment améliorer notre qualité de vie », liste-t-elle. À Marseille, elle était accompagnée par son entourage. Maude Vienet se souvient avec le sourire avoir ressenti leurs encouragements et reçu des messages de ses différents formateurs.
Un emploi du temps millimétré
Après un bac général, Maude Vienet se lance dans un CAP maroquinerie, elle enchaîne avec le titre de fabricant maroquinier d’art (FMA). « Entre le pays de Montbéliard et le bord du haut Doubs, il y a quand même une dizaine d’entreprises qui recrutent », souligne Séverine Bandillon, formatrice en FMA. Cette dernière a suivi deux ans Maude Vienet.
Actuellement en BTS en alternance dans l’entreprise spécialisée dans la maroquinerie haut de gamme, MDA à Avoudrey, Maude Vienet a dû jongler entre ses entraînements, ses cours et son emploi. « Je pouvais travailler de chez moi avec un petit peu de matériel, mais la plupart, je devais le faire à l’école », explique l’apprentie. Cette dernière estime s’être entraînée dix heures par semaine avant le concours.
Elle a pu compter sur le soutien de ses formatrices. Isabelle Tresse, sa professeure de maroquinerie en BTS, « qui m’a aussi beaucoup accompagné le jour J », explique l’apprentie. Mais aussi, Séverine Bandillon, formatrice en fabriquant maroquinier d’art (FMA), « qui a vraiment été toujours derrière nous, tout en nous laissant innover », ajoute-t-elle.

