Un plan de recrutement de 1 400 salariés en CDI en France chez Stellantis a été annoncé par le directeur général Antonio Filosa, ce lundi 3 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec les organisations syndicales, à Paris. 1 200 personnes ont été recrutées en 2025 et 600 en 2024.
Le groupe recrute à parité des « cols bleus » et des « cols blancs ». Chez les « cols blancs », 350 recrutements sont ciblés sur des « compétences stratégiques », indique le groupe dans une communication, « afin de soutenir la R&D durable en France ».
« Antonio Filosa nous a rassurés sur les volumes et les emplois en France », a commenté Jean-Paul Guy, délégué syndical central adjoint, de la CFTC. « Toutes les solutions business seront étudiées en France, y compris à Mulhouse et Poissy, plus en souffrance actuellement », a indiqué le délégué syndical. « L’objectif pour tous les sites est de remettre la priorité sur les volumes », a rapporté, la CFDT, de son côté.
Ces recrutements permettent aussi de « régénérer nos effectifs, alors que nous avons en France une moyenne d’âge qui dépasse les 50 ans », observe Jean-Paul Guy.
Du côté de a CGT, on est plus dubitatif. « 1 400, ce n’est pas assez, calcule Jérôme Boussard, de l’usine de Sochaux, présent à Paris. Si nous mettons en exergue avec ceux qui partent en RCC (ruptures conventionnelles collectives, NDLR). » Le délégué syndical replace également que l’usine de Sochaux a perdu 5 000 salariés en 10 ans. La CGT est également en interrogation sur le site de Poissy et son avenir
12 sites industriels en France de Stellantis
La CFTC est rassurée par les intentions du directeur général de Stellantis, ainsi que par la place accordée à la France dans la stratégie globale du groupe. « La France représente le deuxième pays pour Stellantis, en termes de source de profits dans le monde et le premier pays en Europe », replace, Stellantis, à ce sujet. En 2025, le constrcuteur a investi « plus de deux milliards d’euros » en investissements matériels et en R&D.
Selon Stellantis France, le constructeur automobile compte 12 sites industriels en France et emploie 39 000 personnes, soit 15 % des effectifs mondiaux. « 22 % des effectifs R&D et 30 % des ingénieurs et cadres de Stellantis sont basés en France », a également précisé Stellantis, dans sa communication.
Antonio Filosa n’a pas éludé les défis de la filière et notamment ceux liés à l’électrification du parc automobile. « Avec l’ACEA, nous demandons une évolution de la réglementation européenne afin de permettre une décarbonation plus réaliste, mieux alignée sur les attentes de nos clients », indique Stellantis, dans sa communication, qui salue la place de la France dans le travail sur l’électrification. « Elle a été à l’avant-garde de cette transformation du marché », note l’entreprise. La CFTC demande de revoir l’arrêt du moteur thermique, programmé en 2035 par l’Union européenne. « On a besoin de ces décisions pour définir le plan stratégique », convient Laurent Oechsel, délégué syndical central, CFE-CGC.
« Le rythme d’adoption des véhicules électriques (VE) ne correspond pas aux exigences réglementaires », interpelle Stellantis, qui pointe un coût des petites voitures qui a trop augmenté. L’industriel réclame aussi une neutralité technologiques, des mesures incitant au renouvellement du parc automobile et des « mesures favorisants l’émergence d’une nouvelle génération de voitures électriques plus compactes et abordables ».
Actuellement, l’usine de Sochaux a des difficultés de production, liées à des problèmes d’approvisionnement (lire nos articles).
