« On est dans l’attente d’un pas de la direction », souffle Lionel Mattes (CGT), élu au comité social et économique de l’entreprise, tant de l’établissement à Belfort qu’à l’échelle nationale. Vendredi 17 octobre, une réunion a eu lieu avec la direction, explique-t-il. Les salariés de l’usine d’Arabelle Solutions et la CGT sont montés pour discuter et ont accepté de faire un petit pas en laissant passer un rotor et en débloquant deux tourniquets. « La direction souhaite que l’on débloque la porte de la Découverte mais pour le moment on ne cède pas. »
Les grévistes réclament une ouverture des négociations dès aujourd’hui, lundi 20 octobre. Ou demain, au plus tard. Ils sont en grève depuis mardi dernier pour protester contre la suppression d’une prime envisagée en 2025 (lire notre article). Prévue pour être versée en fin d’année, cette prime devait initialement précéder une refonte du dispositif pour les années suivantes. Mais lors d’une réunion le 10 octobre, la direction aurait présenté un nouveau calendrier de primes étalées sur 2026, 2027 et 2028, sans rien pour 2025. « Du jour au lendemain, on nous dit qu’on a 0 », déplorait la semaine dernière Sylvain, ouvrier bobinier.
L’annonce de son retrait a provoqué la colère des ouvriers, qui ont installé un piquet de grève à l’entrée de la rue de la Découverte, au cœur du Techn’Hom à Belfort. Les accès à l’usine sont bloqués par des palettes et des chariots élévateurs, même si les salariés souhaitant travailler peuvent accéder au site à pied.
Clôture espérée mercredi
Salariés et CGT souhaitent ce lundi que les discussions se clôturent au plus tard mercredi, pour envisager une sortie de grève. « Là où la direction, elle, veut commencer les négociations mercredi. On trouve que c’est trop tard. » Pour le moment, pas de signe supplémentaire. Ils attendent. « Le feu ne s’est jamais atteint », poursuit Lionel Mattes. Ce week-end, une vingtaine de salariés s’est relayée pour continuer à bloquer la porte. « Nous sommes environ 80 salariés ce lundi matin. »
Arabelle Solutions, issue du rachat par EDF de la branche nucléaire de General Electric, fabrique à Belfort les turbines à vapeur Arabelle destinées aux centrales nucléaires. Avec la relance du programme nucléaire voulue par l’État, le site de Belfort doit connaître une montée en puissance dans les prochaines années. Sollicitée, la direction affirme que « le dialogue social a toujours été au cœur de nos pratiques et demeure une priorité ». Et de poursuivre : « Nous espérons que les discussions à venir permettront de trouver des solutions constructives, dans l’intérêt de l’ensemble des salariés et de l’entreprise. »