Perchée sur la colline de Bourlémont, l’ensemble de Ronchamp, conçu par Le Corbusier et inauguré en 1955, comprend la chapelle Notre-Dame du Haut, l’abri du pèlerin, la maison du chapelain et une pyramide dédiée à la paix. Reconnu pour sa contribution majeure au mouvement moderne, il est inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco depuis 2016. Pour célébrer ses 70 ans, la Porterie de Notre-Dame du Haut, qui gère le lieu, s’est associée à Territoire de Musiques, l’association des Eurockéennes, pour imaginer deux rendez-vous musicaux singuliers. Les deux institutions s’étaient déjà retrouvées sur le festival Génériq avec des artistes tels que Moriarty, Yael Naïm ou Patti Smith.
« Pour nous, c’était une sorte d’exercice de style, un pas de côté aussi », confie Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes. « C’est un endroit qui a marqué nos histoires, qui nous est cher avec Kem [programmateur des Eurocks, NDLR] ». Mais ce lieu impose aussi des contraintes : « On ne pouvait pas proposer n’importe quoi. Il fallait respecter l’environnement, sans le dénaturer. On ne voulait pas aller vers la facilité d’un concert pop-folk. Alors, on a commencé par lister ce qu’on ne voulait pas faire », plaisante-t-il. « C’est un terrain où on ne nous attendait pas », ajoute Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes.
Samedi 18 octobre, 20h – Philomèle, un rêve d’envol
Le premier concert mettra à l’honneur les « Chanteurs d’oiseaux » Jean Boucault et Johnny Rasse, accompagnés à la flûte par Pierre Hamon. Ces passionnés de nature et d’ornithologie ont transformé leur fascination pour les chants d’oiseaux en un véritable art. « Ils sont mondialement connus », souligne Jean-Paul Roland.
Le spectacle propose un voyage musical entre cultures orientales et occidentales, mêlant les sons précolombiens de Pierre Hamon à la fantaisie unique des chanteurs d’oiseaux. « Dans ce lieu, cela va résonner de la meilleure des façons », assure Kem Lalot, qui confie avoir trouvé l’idée, qui venait de Jean-Paul Roland, « saugrenue » au départ, avant de la juger « excellente » après écoute.
Dimanche 19 octobre, 18h – Serge Kakudji et David Demange
Le deuxième concert réunira des personnalités locales : le contre-ténor congolais Serge Kakudji et le guitariste classique David Demange. Originaire du Congo, Serge Kakudji a poursuivi sa carrière en Europe et a rencontré David Demange au printemps 2022 lors d’un récital à Belfort. Ce dernier est également connu pour son rôle d’ancien directeur du Moloco et d’actuel directeur de la Rhodia. « On le sait moins, mais il fait partie des quinze meilleurs guitaristes classiques français », commente Kem Lalot.
Le duo, né d’une proposition de Jazz à Belfort, propose un répertoire éclectique allant de la musique de la Renaissance de Dowland aux lieder de Schubert, en passant par Monteverdi, Haendel et des compositions personnelles.
« Il n’y a pas eu de concerts comme celui-ci depuis 2017 », souligne Morgane Blant-Boniou, directrice de la Porterie. « C’est un lieu singulier : on peut y accueillir des concerts, mais c’est très rare. Nous n’ouvrons les portes que pour des partenaires de longue date, qui connaissent bien le lieu. Ce n’est pas un lieu de consommation de concerts », ajoute-t-elle.
Ces deux rendez-vous s’annoncent comme des moments uniques, dans un cadre où l’art et la spiritualité se rencontrent. « Cela nous a obligé à réfléchir à des propositions assez justes. Il n’y aura pas de gros ajouts de sonos ou de lights. Notre intervention restera minimale », convient Kem Lalot. « C’est avant tout une rencontre », conclut Morgane Blant-Boniou.
Le samedi, les portes de la chapelle s’ouvriront à 19 h 30 pour un concert d’une heure accessible à tous, au tarif unique de 15 €. Le dimanche, le concert débutera à 18 h avec ouverture des portes à 17 h 30. La durée est d’1h30 et le tarif unique de 15 €.
La chapelle dispose de 200 places assises. La billetterie est ouverte.