Dans une ambiance détendue, à quelques heures de la fin de cette 38e édition, Julian Catusse, directeur du Fimu, et Delphine Mentré, adjointe à la culture à la Ville de Belfort, livrent leurs premières impressions. Un mot, avant le clap de fin du Fimu ? « Heureux », « Chanceux ! », s’enthousiasment-ils en chœur, sourires francs. La météo a joué avec les nerfs de l’organisation, mais n’a pas eu raison de l’événement. « Le public est revenu assez vite, et en nombre ! », constate Julian Catusse. « Ça fait plaisir de voir que même s’il fait gris, même si ce n’était pas le temps idéal, l’offre culturelle que propose le Fimu a toujours ce même attrait pour le public. » Un événement gratuit, rappelle-t-il, « n’engage pas ». Et pourtant, les festivaliers ont répondu présent : « Le public revient avec sincérité. C’est une vraie satisfaction d’avoir su créer cela et d’arriver à le maintenir d’années en années. » La fréquentation précise sera connue dans les jours à venir, mais les premières tendances sont encourageantes : « Les premières estimations sont bien », glisse Julian Catusse.
« Les concerts ont tenu leurs promesses », affirme-t-il avec fierté. Au fil des scènes, les retours ont afflué. « J’ai croisé beaucoup de gens qui me disent qu’ils ont le sentiment que la programmation est montée d’un cran. » Cette montée en gamme, le directeur, qui organisait cette année son deuxième Fimu, la lie à l’évolution du jury de sélection. « On a invité des professionnels de toute la France à venir. Nous avons eu par exemple le directeur artistique de Jazz à Vienne, des gens connus dans le métier pour leur expérience. Ils étaient 53 jurys. Quand c’est les meilleurs qui choisissent, forcément… » Résultat, selon le directeur : des scènes pleines, des publics fidèles, des artistes ravis. « Ce n’est pas si évident de maintenir plus de 2 500 personnes devant un concert. »
Ajustements et nouveautés
Assise à ses côtés, Delphine Mentré, élue à la culture, partage ce sentiment d’un Fimu en constante évolution. « Chaque Fimu apporte sa part de nouveauté et d’évolution », souligne-t-elle. « En onze ans ici, j’ai pu voir une nette évolution en termes d’attractivité du festival au-delà du périmètre de Belfort. »
Le choix du pays à l’honneur – le Venezuela – a, lui aussi, marqué les esprits, selon elle. Et La Chica, marraine de cette édition, incarne ce regard singulier que le Fimu porte sur les cultures. « C’était un choix assez audacieux car la culture de ce pays n’est pas très connue […] C’est un peu un enjeu et un défi du Fimu de présenter un pays sous d’autres facettes que celle de l’actualité, mais par sa culture », observe Delphine Mentré.
Cette volonté d’évolution se traduit aussi par des ajustements très concrets. Julian Catusse cite la scène Arsenal, totalement repensée cette année. « On a fait un gros travail avec toutes les équipes techniques. » L’extension mise en place a permis de fluidifier les enchaînements, d’allonger les concerts, et d’améliorer l’expérience, tant côté public qu’artistes.
Pari réussi également pour accueillir un orchestre symphonique, sur cette même scène de l’Arsenal. Un défi relevé. « C’était un vrai défi technique […] doubler les instruments avec tous ceux que l’on a aussi à l’Atria pour que ça joue en même temps en parallèle. C’est un défi réussi, on est très heureux. »
Une édition 2026 déjà en gestation
Et après ? Le duo se veut discret sur la prochaine édition. Pas question de tout dévoiler sur celle-ci. Ni sur les remarques, observations et choses à améliorer d’ici la 39e. « Je n’aime pas trop parler des coulisses […] Le bonheur de voir les gens qui découvrent des nouvelles choses, en fait, ça n’a pas de prix », sourit Julian Catusse.
« Pas de révolution à venir », annonce-t-il, mais un « perfectionnement permanent » Et une méthode : toujours se remettre en question. « Nous essayons toujours d’améliorer par petites touches, à chacun des endroits, pour toujours augmenter la qualité d’accueil des publics et des artistes. »
Montre en main, il est bientôt 20h. L’heure d’aller écouter la marraine du Fimu, La Chica, à l’Arsenal, pour l’un des derniers concerts de cette édition. Une création originale, fruit de plusieurs jours de résidence (lire ici). Encore quelques notes à faire vibrer. Puis, viendra le temps de la pause. Et très vite, celui de la 39e édition.
Le FIMU sans « U », mais toujours universitaire ?
Sur les affiches de cette 38e édition, un détail n’aura pas échappé aux habitués du festival : le « U » de FIMU – pour « universitaire » – a disparu. Un choix visuel assumé, mais qui ne marque pas une rupture avec l’identité du festival, assurent les organisateurs. « C’est un choix qui est définitif », assure Delphine Mentré, adjointe à la culture. « Mais les universitaires restent l’ADN du festival, comme la gratuité. En termes de communications, nous avons simplement décidé que cela serait mieux pour ceux qui ne connaissent pas le festival. »
Le terme « universitaire » reste au cœur du projet : une grande partie des musiciens et des bénévoles sont issus du monde étudiant, et les partenariats avec les universités, comme l’université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), demeurent solides.